L’Opéra Royal de Wallonie est en fête avec Offenbach

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Le spectacle de fin d’année de l’Opéra Royal de Wallonie-Liège est toujours un rendez-vous incontournable. Au programme cette année : La Vie parisienne de Jacques Offenbach. Opéra-bouffa haut en couleur, il nous est proposé dans sa version originelle grâce au travail de recherche du centre de musique romantique française Le Palazzetto Bru Zane. Cela nous a permis de découvrir un cinquième acte, ainsi que différents airs méconnus.

C’est sous la baguette expérimentée de Romain Dumas que s’est produit l’orchestre de l’opéra. Comme à leur habitude, les musiciens nous ont livré une partition parfaite et ont très bien joué leur rôle de soutien des chanteurs. Autant dans les moments de pure folie que dans les rares moments plus graves, les couleurs déployées par l’orchestre ont rivalisé avec celles déployées par Christian Lacroix dans les costumes et les décors. Les premiers, tantôt drôles, tantôt extravagants, sont la parfaite représentation de l’esprit de l'œuvre. Tandis que les seconds, bric-à-brac ordonnés, dépeignent l’image d’une société où faire bonne figure est la chose la plus importante. La mise en scène, elle aussi réalisée par le couturier français (sa première), est hilarante et folle, sans pour autant être brouillon. Cela est aussi dû au travail de chorégraphie titanesque de Glyslein Lefever. Cerise sur le gâteau, Bertrand Couderc, aux lumières, ajoute sa pierre à l'édifice avec un jeu d’oppositions entre couleurs vives et noir et blanc très juste, surtout lors de l’acte 4 et l’apparition de Madame de Quimper-Karadec et Madame de Folle-Verdure.

Les chanteurs, eux, ont montré toute l’étendue de leur talent d’acteur. Surtout Flannan Obé en Gardefeu et Laurent Deleuil en Bobinet. Duo complémentaire et complice, acteurs hors normes et chanteurs talentueux, ils ont mis tout le monde d’accord dès le début de l'œuvre. Leurs personnages leur collent à la peau ! Même conclusion pour Jérôme Boutillier qui a interprété le Baron de Gondremarck avec beaucoup d’énergie et de présence scénique. Sandrine Buendia en Baronne de Gondremarck et Éléonore Pancrazi en Métella complètent ce sextuor principal avec beaucoup de force et de justesse. Elles nous ont fait entendre de très beaux airs. Du côté des rôles plus secondaires, nous avons pu entendre un autre très beau duo, avec la belge Anne-Catherine Gillet dans le rôle de Gabrielle, la gantière, et Pierre Derhet dans celui de Frick le bottier. Celui-ci a aussi interprété les rôles de Gontran et du Brésilien. Si l’on se doit de saluer la performance globale et l’interprétation fabuleuse du bottier, on peut regretter un Brésilien un peu terne au vu du personnage excentrique dépeint par Offenbach. Pour compléter ce panel déjà bien fourni, nous avons pu entendre Philippe Estèphe en Urbain et Alfred, Elena Galitskaya en Pauline, Raphaël Bremard en Joseph, Alphonse et Prosper, Ingrid Perruche en Madame de Quimper-Karadec, Louise Pingeot en Clara, Marie Kalinine en Bertha, et enfin Caroline Meng en Madame de Folle-Verdure. Tous ont su jongler entre le théâtre et le chant afin de nous faire vivre l’histoire comme si nous y étions.

En conclusion, c’est un moment de pure folie et de bonheur que nous avons pu vivre à l’Opéra Royal de Wallonie-Liège. Je tiens à saluer tout particulièrement la première mise en scène de Christophe Lacroix ainsi que le talent d’acteur tout bonnement fantastique de tous les chanteurs, chœur y compris !

Liège, Opéra, le 29 décembre 2022

Alex Quitin, Reporter de l’IMEP.

Crédits photographiques : ORW-Liège – J. Berger.

 

 

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