Quatre jeunes Françaises à Vienne

par

Joseph HAYDN (1732-1809) – Quatuor à cordes op.20 no°2 en do majeur, W.A MOZART (1756-1791) – Quatuor à cordes no°14 en sol majeur KV 387, Franz SCHUBERT (1797-1828) – Quatuor à cordes no°12 en do mineur D703 « Quartettsatz »
Quatuor Akilone – 68’ – Textes de présentation en français, et anglais – Mirare 388

Le jeune Quatuor Akilone, formé par quatre Parisiennes en 2011, a été propulsé sur les devants de la scène internationale après avoir remporté le 1er Grand Prix du prestigieux Concours International de Quatuors de Bordeaux en 2016. Pour leur premier enregistrement discographique, elles ont choisi de rassembler trois quatuors viennois : le 2è quatuor en Do majeur op.20 de Joseph Haydn, (recueil de six quatuors qui lui ont conféré le surnom de « père du quatuor à cordes »), le 14e quatuor en Sol majeur de Mozart (le premier de ses quatuors dédiés à Haydn), et finalement le «Quartettsatz» de Schubert, chef-d’œuvre inachevé.

Autant chez Haydn que chez Mozart, le discours léger et virevoltant du Quatuor Akilone saisit bien l’élégance et la clarté de ce style typiquement viennois, et l’on apprécie tout particulièrement les quelques moments de sublime pianissimo que nous offrent ces jeunes Parisiennes. Une interprétation remarquable de ces œuvres, certes, mais pas aussi personnelle et fascinante que ce qui suit… Dès les premières mesures du Quartettsatz de Schubert, on est saisi par le discours révélateur des musiciennes. Un brouillard sonore cauchemardesque nous fait face, l’agitation des doubles-croches se transforme en rage, en désespoir et puis, soudainement, comme par miracle, en une sorte de douceur mélancolique que seul Schubert pouvait écrire.

Cerise sur le gâteau, le livret est admirablement conçu, mêlant astucieusement les connaissances musicologiques autour des œuvres et les remarques personnelles de chaque instrumentiste. On découvre avec plaisir la genèse de ce premier projet discographique, une anecdote poignante sur la session d’enregistrement et les parallèles qu’elles observent entre le Quartettsatz de Schubert et la peinture de l’Autrichien Ferdinand Georg Waldmüller (dont quelques tableaux sont reproduits dans le livret).

N’hésitez pas à aller découvrir ce jeune quatuor prometteur le dimanche 3 février à BOZAR (Bruxelles) dans un programme alliant Mozart et Berg.

Pierre Fontenelle, Reporter de l’IMEP

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