A la découverte d'un aspect inattendu de Puccini

par
Stoyanova

Giacomo PUCCINI
(1858 - 1924)
Intégrale des mélodies pour soprano et piano
Krassimira STOYANOVA (soprano), Maria PRINZ (piano, orgue)
2017-DDD-46' 39''- Notice en anglais- Textes non inclus- chanté en italien et en latin- Naxos 8.573501

Comme l'écrit Robert Letellier dans son excellent texte de présentation, Puccini n'est pas un compositeur qui a exploré les subtilités de la mélodie, comme Fauré ou Richard Strauss. Mais il a laissé un corpus intéressant, à l'instar de ses prédécesseurs lyriques Rossini, Bellini, Donizetti ou Verdi. Ce CD Naxos présente l'intégrale des mélodies pour soprano, dont deux duos que Krassimira Stoyanova chante avec elle-même. Sa talentueuse compatriote, Maria Prinz, l'accompagne avec délicatesse, au piano bien sûr, mais aussi à l'orgue pour trois pièces liturgiques. Puccini étant issu d'une lignée de musiciens religieux, il n'est pas étonnant qu'il ait écrit de la musique sacrée. Sont ainsi présentés un Salve Regina (qui sera repris dans Le Villi), un Beata viscera et un Vexilla Regis, tous deux pour duo, ce dernier un peu grandiloquent. Toutes les autres mélodies sont accompagnées au piano. Les auteurs des textes sont divers, mais la plupart connus en qualité de librettistes d'opéras : Illica, Ghislanzoni, Adami ou Romani. Il n'est pas possible, dans le cadre de cet article, de mentionner chacun des 16 titres. Citons la charmante berceuse Sole e amore, E l'uccellino, un peu gounodienne, la délicate Ave Maria Leopolda, la très puccinienne Morire ? que son auteur réutilisera dans La Rondine tout comme Sogno d'or, solennel et chanté avec une grande pureté par Stoyanova. Deux mélodies encore retiendront l'attention du mélomane. L'amusant Avanti, Urania !, composé pour l'inauguration du bateau d'un ami, et surtout Storiella d'amore, l'une des plus longues mélodies (5'10''), sur texte de Ghislanzoni, l'une des plus belles aussi, partiellement réutilisée plus tard dans Edgar. Stoyanova y déploie son instrument somptueux, laissant la mélodie s'épanouir très simplement, mais avec la puissance requise par Puccini. Une perle. Le grand chasseur que fut Puccini a dédié l'une des mélodies à Diane chasseresse : l'entraînant Inno a Diana. Enfin, il faut citer Mentia l'avviso, sur texte de Felice Romani, véritable mini-scène d'opéra, avec récitatif et air dramatique, sur une trame fantastique (le fantôme d'une femme sort d'une tombe). En conclusion, un CD tout-à-fait passionnant, hors des sentiers battus pucciniens, magnifié par une soprano de haute volée.
Bruno Peeters

Son 10 - Livret 10 - Répertoire 8 - Interprétation 10

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