Coppélia de Jean Guillaume Bart : franc succès au Capitole

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En avril, l’opéra du Capitole propose Coppélia, un ballet bien connu, mais cette fois-ci dans une nouvelle version chorégraphiée par Jean Guillaume Bart. Un régal où la danse met en avant les qualités indéniables du ballet de l’opéra de Toulouse ! 

Coppélia, n’est pas une nouvelle œuvre. En effet, créée en 1870 à l’Opéra de Paris par le chorégraphe Arthur Saint Léon, elle s’inspire du conte “l’Homme au Sable” de E.T.A Hoffmann pour devenir une comédie. Cette version originale allie danse classique et “csárdás” : des danses hongroises. 

Jean Guillaume Bart connaît bien ce ballet qu’il a dansé quand il était étoile de l’Opéra de Paris. Il interprétait la version de Pierre Lacotte d’après St Léon. Le jeune retraité n’a pas raccroché les chaussons puisqu’il enseigne et chorégraphie le langage classique. C’est donc tout naturellement que l’opéra de Toulouse se tourne vers lui pour lui commander une nouvelle version de ce ballet. 

L’histoire de Coppélia est simple : Swanilda et Franz doivent se marier mais ce dernier est intrigué par une jeune fille sur le balcon de Coppélius, ancien maître de ballet. Franz s’introduit par la fenêtre et Swanilda et ses amies se glissent dans l’atelier pour découvrir les automates (des danseurs du répertoire comme la Sylphide, Paquita…). Lorsque Coppélius revient, Swanilda se cache et prend la place de la poupée Coppélia. Coppélius veut endormir Franz pour lui prendre “sa force de vie” afin de la transférer à la poupée. Swanilda sauve Franz du piège. A l’acte trois c’est le mariage des deux amoureux, où Coppélius revient avec la poupée désarticulée. 

Pour retranscrire ces rebondissements, Jean Guillaume Bart propose une pantomime très lisible. Les danseurs expressifs mais sans excès, transmettent bien le récit, avec beaucoup d’humour. L’étoile Natalia de Froberville est spontanée et joyeuse, le duo de Bourgmestre avec les demi-solistes Minoru Kaneko et Solène Monnereau proposent un partenariat joueur et comique. Le corps de ballet n’est pas en reste : chacun travaille à personnifier son rôle : une des amies est peureuse, tandis qu’une autre entraîne l’équipe…

Seul le retour de Coppélius avec sa poupée désarticulée au mariage pourrait être clarifié. 

Jean Guillaume Bart fait la part belle au langage classique mais n’oublie pas les danses de caractère afin de rester fidèle à la version originale. L’ensemble des danseurs montre de brillantes qualités techniques. Alexandre de Oliveira Ferreira offre une prestation remarquable de virtuosité et de propreté. Le chorégraphe et pédagogue a fait travailler la compagnie en donnant la classe tous les matins et cela se ressent : la réception des doubles tours en l’air est impeccable tout comme la coordination de groupe. La chorégraphie musicale reste toujours au service de l’histoire. Les prouesses du troisième acte sont une explosion de joie lors du mariage, les saluts en fin de variation sont chorégraphiés afin de ne jamais perdre le fil. 

Si Jean Guillaume Bart est le chef d’orchestre de cette re-création, il ne faut pas oublier les autres acteurs : l’orchestre présent chaque soir dirigé par Nicolas André pour restituer la musique originale de Léo Delibes est un atout indéniable. Le décor, créé spécialement pour l’occasion par Antoine Fontaine, est une habile toile peinte avec de nombreuses perspectives et détails qui aident à la compréhension, notamment les affiches des personnages de ballet dans l’atelier de Coppélius. 

Ce ballet est un petit bijou pour une version toute neuve de Coppélia, que l’on espère revoir souvent tout comme le travail de Jean Guillaume Bart qui ne pourrait pas s'arrêter sur cette si belle lancée, on aimerait voir son talent au service de la création d’une nouvelle pièce ! 

Toulouse, Capitole, 20 avril 2025

Maïa Koubi

Crédits photographiques :  David Herrero

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