Deux classiques d’Olivier Messiaen

par

Olivier MESSIAEN
(1908-1992)
Poèmes pour Mi–Trois petites liturgies de la présence divine
Jane ARCHIBALD (soprano), Cynthia MILLAR (ondes Martenot), Michael BROWN (piano), Northwest Boychoir, Orchestre symphonique de Seattle, dir. : Ludovic MORLOT
DDD–2017–59’ 26’’–Texte de présentation en anglais–SSM 1016

Les Poèmes pour Mi n’ont rien à voir avec la note de musique. Mi est en réalité le surnom affectueux de Claire Delbos, la première femme d’Olivier Messiaen. C’est pour elle qu’il devait lui-même écrire, en 1936, les neuf mélodies de ce cycle, sous l’influence de Pierre Reverdy, mais en songeant également à saint Paul, à l’Évangile, aux Psaumes et aux images du paysage qui l’environnait alors, c’est-à-dire, selon ses propres termes, « celui des Alpes, des montagnes, des lacs et de la campagne dauphinoise ». L’œuvre, divisée en deux « livres », existe en deux versions : une première pour soprano et piano, une seconde pour soprano et orchestre (composée en 1937). C’est cette dernière que la Canadienne Jane Archibald et l’Orchestre Symphonique de Seattle dirigé par le Français Ludovic Morlot (qu’on a pu voir de 2012 à 2014 à La Monnaie) ont enregistrée, et on ne peut que saluer leur performance, tant ils sont au diapason de l’univers si singulier d’Olivier Messiaen – un Olivier Messiaen qui, dans ses Poèmes pour Mi, se laisse parfois aller à des exubérances teintées d’ironie, une dimension peu habituelle dans son vaste catalogue.
L’exécution des Trois petites liturgies de la présence divine est tout aussi réussie. Il s’agit là d’une des œuvres d’Olivier Messiaen qui, lors de sa création à Paris en 1945, a suscité le plus de commentaires en sens divers, les uns insistant sur l’extraordinaire nouveauté de cette partition devant être jouée par 75 musiciens (dont trente-six voix de femmes à l’unisson), les autres n’y voyant qu’un déchet musical, fait de sons inarticulés et de voix gémissantes, soutenues par des ondes Martenot, un piano, un célesta, un vibraphone, des maracas, un petit et un grand tam-tams. En d’autres mots, pour les détracteurs de l’œuvre, une gigantesque cacophonie.
La cacophonie a défié le temps : elle fait partie des grands classiques de la musique du XXe siècle.
Jean-Baptiste Baronian

Son 9 – Livret 5 – Répertoire 10 – Interprétation 9

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