Henry Raudales joue le jeune Mendelssohn

Félix MENDELSSOHN (1809-1847) : Concerto pour violon et cordes en ré mineur–Symphonies pour cordes 1 à 6. Münchner Rundfunkorchester, Henry RAUDALES (violon et direction). DDD–2019–74’ 13’’–Textes de présentation en allemand et anglais– BR Klassik 900324.

On ne le dit pas assez, mais le jeune Félix Mendelssohn Bartholdy a été tout aussi enfant prodige que le jeune Wolfgang Amadeus Mozart. Entre 1821 et 1823, donc entre ses douze et ses quatorze ans, il a ainsi composé douze symphonies pour cordes, qui sont autant de symphonies en miniature et qu’on considère parfois comme des ébauches. Elles le sont sans doute, mais leur écriture, dans laquelle on reconnaît les influences de Joseph Haydn et de Carl Maria von Weber, est extrêmement travaillée et ne contient aucun effet gratuit -tentation des apprentis musiciens, fussent-ils des plus doués. Il convient même de parler à leur propos de réussites formelles, pleines d’étonnantes richesses harmoniques. Ces qualités, on les retrouve du reste dans le Concerto pour violon et cordes en ré mineur qui date, lui, de 1822, et qui est loin de constituer une ébauche puisque ses trois mouvements totalisent une vingtaine de minutes. L’œuvre, il est vrai, n’a pas grand-chose à voir avec le célébrissime Concerto pour violon et orchestre op. 64, écrit en 1844. Sauf qu’elle atteste le génie en herbe. Et il suffit de l’écouter dans l’interprétation qu’en donne Henry Raudales, dont on se souviendra qu’il a obtenu le troisième prix au Concours international Reine Élisabeth en 1985, pour en être immédiatement convaincu. Ici, Henry Raudales est à la fois soliste et chef d’orchestre. Et il est doublement mendessohnien : lyrique et sérieux, romantique et badin, inspiré et chatoyant. Que lui demander de plus ?

Jean-Baptiste Baronian

Son  8 – Livret  5 – Répertoire  8 – Interprétation  9