Hommage au génie de Juan Crisóstomo de Arriaga

Juan Crisóstomo de Arriaga (1806-1826) : Quatuor à cordes n°1-3 – Thème et variation en quatuor, op. 17 
La Ritirata
2014 – 76,39’ – Textes de présentation en anglais, français, allemand, espagnol et basque – Glossa, GCD923102

Juan Crisóstomo de Arriaga est né à Bilbao en 1806 et mort à Paris 20 ans plus tard. Célèbre dans la région qui l’a vu naître, il fut souvent surnommé le Mozart basque. S’il est vrai que ce compositeur, mort bien trop jeune, fut doté d’un talent indéniable pour la composition, le peu d’œuvre dont il nous témoigne fut certainement la clef de voûte de sa discrétion. Mais nous pouvons assister depuis quelques années à un regain d’intérêt pour son œuvre comme peut l’attester cet enregistrement, intéressant tant sur le plan historique que musical. Car, outre le fait qu’il nous est désormais possible d’entendre l’ensemble de ses œuvres composées pour quatuor à cordes -à l’exception des Variaciones sobre el tema de la Húngara qui ne furent pas composées originellement pour cette formation- cet enregistrement nous offre la vision musicale d’une époque tant au niveau des œuvres que de leur traitement. Les musiciens jouent ici sur des instruments d’époque, dans la disposition de l’époque (violons aux extrémités, alto et violoncelle au centre), mais tentent aussi de reproduire le jeu de l’époque d’après le traité de Pierre Baillot (1771-1842). De plus, nous avons le plaisir de découvrir ici le Thème et variation en quatuor qui fait l’objet de son premier enregistrement. L’œuvre fut ici adjointe aux quatuors car elle est le premier essai du compositeur pour cette formation. Ajoutons à cela une démarche musicologique entreprise par Marie Winkelmüller qui, dans l’analyse de ces quatuors à cordes, tend à démontrer l’influence de Beethoven sur le milieu musical parisien de l’époque. Or, de l’influence de Beethoven, il est bien question dans ces quatuorsqui regorgent du traitement musical propre au jeune Beethoven, toujours classique et pourtant déjà si personnel. Cela apparait d’ailleurs distinctement dès le premier mouvement du quatuor n°2 en la majeur qui ouvre cet album. C’est avec grand soin et rigueur intellectuelle que les musiciens abordent ce répertoire, nous offrant ainsi une interprétation intéressante, juste et sans débordement. Une réussite pour un hommage à l’enfant du pays basque.
Xazvier Falques

Son 9 – Livret 8 - Répertoire 10 - Interprétation 9