La redécouverte de l’Esule di Roma de Donizetti 

par

Gaetano Donizetti (1797-1848) : L’Esule di Roma. Melodramma eroico en 2 actes. Nicola Alaimo, Murena ; Albina Shagimuratova, Argelia ;  Sergey Romanovsky, Settimio ; Lluis Calvet i Pey, Publio ; Kezia Bienek, Leontina ; Andrés Henriques, Lucio and Fulvio. Opera Rara Chorus, direction : Stephen Harris ; Britten Sinfonia, Carlo Rizzi. 2023. Livret en anglais. Synopsis en : anglais, allemand, français et italien. Texte chanté en italien, traduction en anglais. 2 CD Opera Rara ORC64. 

L’excellent label Opera Rara nous permet de découvrir le rare  L’Esule di Roma de Donizetti. Inspiré de l’Antiquité romaine, cet opéra est le 22e des 71 opéras du compositeur. Créé avec grand succès sur la scène du Teatro San Carlo de Naples, le 1er janvier 1828, l’opéra est rapidement repris en Italie, puis dans quelques grandes villes d’Europe dont Vienne et Londres avant de tomber dans l’oubli. La partition fit son retour sur scène par une représentation de concert londonienne, en 1982, organisée par la Donizetti Society anglaise avec rien moins que Katia Ricciarelli dans le rôle titre féminin d’Angelina. Cela étant, la partition reste bien en marge des programmations et c’est tout l'intérêt de cette parution que de nous en proposer une interprétation dans les meilleures conditions. 

On ne fera pas ici détails du synopsis qui nous narre une histoire de la Roma sous la règne de l’Empereur Tibère car il est librement accessible, comme toujours avec Opera Rara sur son site Internet pour évoquer le point de vue purement musical. La partition se veut un peu hybride dans la droite ligne des grands succès de l'opéra seria mais avec une touche personnelle au niveau du traitement orchestral. Certains airs et duos sont très bien troussés et se déploient avec un brio musical enthousiasmant.

Carlo Rizzi galvanise ses troupes en insufflant une électricité dramaturgique efficace pour transcender la partition. Point de temps morts avec cette direction parfaitement efficiente. La distribution est solide et particulièrement homogène mais avec ce qu’il faut de brio pour emporter les airs. On salue en particulier l'excellence d’Albina Shagimuratova en Argelia et de Nicola Alaimo en Murana. Les forces chorales et orchestrales sont d’une probité irréprochable et ils compensent par leurs justesse de style et de ton une sonorité un peu neutre.  

Dès lors, on apprécie cette découverte comme un apport intéressant à la discographie. 

Son : 9  Notice : 10  Répertoire : 8  Interprétation : 9

Pierre-Jean Tribot

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