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Il est des œuvres que nous connaissons tous : ainsi notamment le Messie de Haendel, le Ainsi parlait Zarathoustra de Strauss ou encore le Guillaume Tell de Rossini. En fait, ce que nous connaissons, c’est juste un moment de ces œuvres : l’Hallelujah du Messie, l’introduction du Strauss, l'Ouverture du Guillaume Tell. Et cela parce que ces séquences-là, la publicité ou le cinéma s’en sont emparés, nous les ont en fait imposées. Mais les œuvres en elles-mêmes, dans leur version intégrale, nous les ignorons.

Et voilà que l’Opéra de Wallonie nous invite à en découvrir davantage à propos de la version lyrique de l’héroïsme helvétique : le Guillaume Tell de Rossini ! 

Une œuvre qui n’est pas en tête des palmarès des productions lyriques. A juste titre, pourrait-on dire, si l’on considère sa longueur, le développement de ses intrigues et la concrétisation de ses différents épisodes chantés, dansés ou confiés au chœur. C’est long, très long, souvent très discursif et illustratif. 

C’est pourquoi l’œuvre est toujours amputée - elle a même été charcutée – de l’un et l’autre de ses moments, de ses airs. 

Mais à Liège, rejoignant en cela le point de vue d’Alberto Zedda, un maître es-Rossini, Jean-Louis Grinda n’a presque pas touché à ses actes I et II. Ce qui, à mon avis, pose problème : nous restons essentiellement les auditeurs-spectateurs d’un récit qui ne nous implique pas vraiment. On découvre, on comprend. Mais il n’y a pas cette identification-répulsion essentielle au bonheur lyrique, qui nous happe dans les grandes œuvres du répertoire, avec notre participation empathique aux douleurs de la Traviata, au dilemme de Tosca, aux souffrances de Mimi, aux noirceurs de Scarpia ou de Iago.

Heureusement, les grands moments des actes III (avec la fameuse scène de l’arbalète et de la pomme) et IV nous accrochent, nous captivent, dans une émotion qui va crescendo. Une deuxième partie de représentation qui justifie l’accueil plus que chaleureux du public pour cette production.

Donizetti en mélodies

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Gaetano Donizetti (1797-1848) Songs,  Volume 1. Lawrence Brownlee, Ténor ; Carlo Rizzi, Piano. 2024. Livret en anglais- texte chanté en italien.  70’52’’. Opera Rara.  ORR254   

Gaetano Donizetti (1797-1848) Songs,  Volume 2. Nicola Alaimo, Baryton  ; Carlo Rizzi, Piano. 2024. Livret en anglais- texte chanté en italien.  80’50' . Opera Rara.  ORR255   

A Genève, un Roberto Devereux mi-figue mi-raisin

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Comme dernier spectacle de la saison 2023-2024, le Grand-Théâtre de Genève affiche le troisième volet de la pseudo-trilogie Tudor, Roberto Devereux, tragédie lyrique en trois actes que Gaetano Donizetti écrivit pour le Teatro San Carlo de Naples qui en assura la création le 28 octobre 1837 avec l’une des grandes voix de soprano drammatico di agilità de l’époque, Giuseppina Ronzi de Begnis. 

Comme pour Anna Bolena présentée en octobre 2021 et Maria Stuarda proposée en décembre 2022, Mariame Clément assume la mise en scène en collaborant avec Julia Hansen pour les décors et costumes et avec Ulrik Gad pour lumières, signant ainsi la plus convaincante des trois productions. Grâce à un plateau coulissant, l’on découvre la lisière d’un bois où Elisabeth Ière pose pour un portrait ou médite sous la neige, encadrant une salle de palais privée de tout faste et la chambre à coucher de la Duchesse de Nottingham, pourvue d’une lampe de chevet électrique et d’une commode héritée de nos grands-mères… Curieuse idée que celle de faire porter smoking et nœud papillon aux courtisans, tandis que les dames sont engoncées dans leur robe noire à collerette pour broder à l’ouvroir, pendant que la souveraine livre l’un des finals les plus tragiques de Donizetti. Tout aussi saugrenus, le chemisier blanc et pantalon de soie violet de la Duchesse Sara, le complet avec gilet style Phileas Fogg de son époux, le costume de ville vert bouteille de Roberto Devereux, tandis que la seule qui impressionne véritablement est la reine vierge avec ce blanc sépulcral sur le visage et les vêtements d'apparat légués par les portraits de Gheeraerts, George Gower et Quentin Metsys et l’incarnation de Glenda Jackson à l’écran. Et c’est sur elle que Mariame Clément focalise sa mise en scène en épiant ses anxiétés inavouées que l’étiquette réprime, ses ordres péremptoires que son cœur réprouve, son délire hallucinatoire alors que le couperet met fin à ses rêves de passion inassouvie.

La redécouverte de l’Esule di Roma de Donizetti 

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Gaetano Donizetti (1797-1848) : L’Esule di Roma. Melodramma eroico en 2 actes. Nicola Alaimo, Murena ; Albina Shagimuratova, Argelia ;  Sergey Romanovsky, Settimio ; Lluis Calvet i Pey, Publio ; Kezia Bienek, Leontina ; Andrés Henriques, Lucio and Fulvio. Opera Rara Chorus, direction : Stephen Harris ; Britten Sinfonia, Carlo Rizzi. 2023. Livret en anglais. Synopsis en : anglais, allemand, français et italien. Texte chanté en italien, traduction en anglais. 2 CD Opera Rara ORC64. 

A Genève, l’esbroufe de Nabucco  

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Spectateur, toi qui viens de voir Nabucco au Grand-Théâtre de Genève, qu’as-tu compris ? Mets-toi dans l’idée qu’un livret d’opéra écrit par l’obscur Solera vers 1840 n’a aucun intérêt, même s’il s’inspire de la Bible. C’est ce que semble nous dire Christiane Jatahy, metteur (metteuse ?) en scène brésilienne, flanquée de son scénographe Thomas Walgrave. Et d’ajouter : Perçois l’effet saisissant que produit le gigantesque miroir incliné surplombant le plateau et reflétant la salle. Du reste, pourquoi ne pas infiltrer dans les rangs du public plusieurs de ces malheureux choristes vêtus par An D’Huys des invendus d’un prêt-à-porter, peu importe qu’ils représentent un hébreu désespéré ou un soudard assyrien ? Et le chef, Antonino Fogliani, aura beau s’agiter en tous sens, il ne pourra éviter les décalages entre la fosse où œuvre l’Orchestre de la Suisse romande et la scène envahie par le Chœur du Grand-Théâtre de Genève, considérablement renforcé  (comme toujours remarquablement préparé par Alan Woodbridge). Il est vrai que dès la Sinfonia d’ouverture, le maestro recherche à tout prix les contrastes dynamiques, quitte à alanguir un andantino cantabile et à bousculer les passages rapides au point de rendre inchantable la stretta du premier Final (« Questo popol maledetto »).

A Florence, Maria José Siri incarne une émouvante Adriana Lecouvreur de Francesco Cilea 

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Francesco Cilea (1866-1950) : Adriana Lecouvreur, opéra en quatre actes. Maria José Siri (Adriana Lecouvreur), Martin Muehle (Maurice, comte de Saxe), Ksenia Dudnikova (Princesse de Bouillon), Nicola Alaimo (Michonnet, le régisseur), Alessandro Spina (Prince de Bouillon), Paolo Antognetti (Abbé de Chazeuil), Davide Piva (Quinault), Antonio Garés (Poisson), Michele Gianquinto (Majordome), Chiara Mogini (Mademoiselle Jouvenot), Valentina Corò (Mademoiselle Dangeville) ; Orchestre et Chœurs du Mai Musical florentin, direction Daniel Harding. 2021. Notice en anglais et en italien. Pas de livret, mais synopsis en anglais et en italien. Sous-titres en italien, en anglais, en allemand, en français, en japonais et en coréen. 143.00. Un DVD Naxos 2. 110737. Aussi disponible en Blu Ray.

Une Force du Destin suprêmement musicale

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Vaste salon, table éclairée de chandeliers, portraits d’ancêtres : ce décor sera le seul situé dans l’intimité d’une demeure familiale. Le Marquis de Calatrava y souhaite bonne nuit à sa fille Léonora di Vargas avant que l’irruption de l’amant-ravisseur, Don Alvaro, fils d’un noble espagnol et d’une princesse inca, n’anéantisse en un éclair ce paisible tableau. L’absence d’ouverture, replacée ici après la fuite des jeunes gens, renforce la violence de l’équation : père intransigeant, amant meurtrier malgré lui, jeune fille déchirée entre les deux. 

Réminiscence du Don Giovanni de Mozart, à cette différence près que le frère, Don Carlo di Vargas, incarne à lui seul « la » vengeance. Il réduit de ce fait Leonora à un rôle de victime sacrificielle armée de seules forces spirituelles. En outre, un mélange de néo-paganisme, de religieux « romain » et de romantisme allemand (Schiller) fait finalement basculer l’esthétique générale du côté de Victor Hugo auquel le compositeur avait justement dû renoncer sous la pression de la censure.

L’oeuvre commandée par le Tsar prend alors les proportions du continent : gigantesque errance, dans le temps -presque dix ans-, et dans l’espace -depuis les campements militaires, assemblées de bohémiens, jusqu’aux asiles monastiques et autres ermitages qui font office de tombes-. Intenses mouvements aussi du côté des protagonistes : les héros changent de nom, d’apparence, de genre, d’identité, si bien qu’on ne sait jamais vraiment s’ils sont vivants, morts ou revenants. Proportions monumentales, enfin, de la partition qui juxtapose des scènes bouffes, ironiques, sentimentales, nobles ou totalement intériorisées.

En pleine pomme !  Guillaume Tell à Orange

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Tout le monde connaît la légende du héros suisse Guillaume Tell condamné par le terrible Gessler à tirer un carreau d’arbalète en plein centre d’une pomme posée sur la tête de son fils unique. Ça passe ou ça casse ! C’était à peu près la même chose pour les Chorégies d’Orange avant cette unique représentation de l’opéra marathon de Rossini. Pas le droit à l’erreur… 

Programmation courageuse, défi scénique, technique, vocal et financier, ce Guillaume Tell est une œuvre hors-norme à tous les niveaux. Il n’en fallait pas moins pour marquer les 150 ans des Chorégies qui aiment décidément les odyssées musicales avec bientôt la 8e de Mahler. 

Choix audacieux que nous saluons d’entrée et nous espérons qu’il en appellera d’autres à l’image du Méphistophélès de Boito l’an passé.

Reprises et Nouveautés à Pesaro

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La Gazzetta

Le festival Rossini de Pesaro a dédié sa 36ième édition à la mémoire du grand metteur en scène italien Luca Ronconi récemment décédé. De ses productions à Pesaro nous retenons surtout sa mise en scène de « Il viaggio a Reims », ce chef-d’œuvre redécouvert et reconstruit, et présenté pour la première fois le 18 août 1984 sous la direction musicale de Claudio Abbado.