L’âme hongroise

par

Miklos ROSZSA
(1907-1995)
Sonate pour violon seul op. 40–Sonate pour deux violons op. 15 a
Zoltan KODALY
(1882-1967)
Duo pour violon et violoncelle op. 7
Szymon KRZESZOWIEC (violon), Bartlomiej NIZIOL (violon), Adam KRZESZOWIEC (violoncelle)
DDD–2016–59’ 32’’–Texte de présentation en hongrois et en anglais–CD Accord ACD 226-2

Les cinéphiles connaissent bien Miklos Rozsa, qui est né dans les environs de Budapest, et le considèrent comme un des meilleurs compositeurs de musique de film de Hollywood où, sous les encouragements de son ami Arthur Honegger, il s’est installé à la fin des années 1930 et où il a collaboré avec quelques-uns des plus grands réalisateurs : Billy Wilder, Charles Vidor, Jules Dassin, Robert Siodmak, George Cukor, John Huston, Robert Wise, Joseph Mankiewicz, Richard Brooks, Fritz Lang, Nicholas Ray… Chose significative, en 1977, après avoir composé la musique de Fedora de Billy Wilder, il devait de son plein gré arrêter d’écrire pour le cinéma afin de se consacrer à des œuvres symphoniques plus personnelles et des œuvres de musique de chambre, parfois en recyclant, comme on dit, certaines de ses principales partitions cinématographiques.
Sa Sonate pour violon seul op. 40 date de 1986 et se déploie en trois mouvements, qui offrent chacun de fort beaux accents romantiques, mais non sans rappeler parfois le Béla Bartók des 44 Duos pour deux violons (composés en 1931). Influence qu’on retrouve dans l’attachante Sonate pour deux violons op. 15 a, dont la première mouture remonte à 1933 et qui a été menée à bien en 1973. C’est un peu comme si, avec cette pièce, également divisée en trois mouvements, Miklos Rozsa avait voulu renouer avec ses racines hongroises et en exprimer les aspects les plus intimes. Par comparaison le Duo pour violon et violoncelle op. 7 de Zoltan Kodaly, écrit en 1914, est une œuvre beaucoup plus classique, bien qu’elle contienne divers thèmes empruntés à la musique populaire. Le dialogue entre le violon et le violoncelle y est toujours constant et ne manque pas d’attrait, ni même de délicatesse, surtout dans le dernier des trois mouvements qui s’achève sur un presto des plus enjoués. Un disque de choix.
Jean-Baptiste Baronian

Son 8 – Livret 6 – Répertoire 8 – Interprétation 9

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