Le Journal

Les honneurs pour le Quatuor Ebène

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Le Frankfurter Musikpreis 2019 vient d'être attribué aux Français du Quatuor Ébène.
Le Conseil d'administration du Prix insiste ici sur la passion, la fidélité absolue à l'original et le désir simultané d'improvisation qui anime les Français. Grâce à leur proximité avec le jazz, ils ont réussi à donner au quatuor à cordes, roi de la musique de chambre, une meilleure perception de la part du public, des salles de concert pleines et un public sensiblement plus jeune.

Le Frankfurter Musikpreis est décerné chaque année depuis 1982 à des personnalités qui se sont distinguées dans les domaines de l'interprétation, de la composition, de la musicologie, de l'enseignement et de la promotion de la création musicale.
Il est doté de 15.000 euros offerts par l'Association fédérale des fabricants allemands d'instruments de musique (BDMH) et Messe Frankfurt.

Le Quatuor Ébène est né en 1999 au Conservatoire National de Région Boulogne-Billancourt. Il a remporté le Concours international de musique ARD en 2004 et, depuis lors, il s'est taillé une place de choix dans le paysage musical grâce, entre autres, à sa polyvalence : son répertoire s'étend des œuvres classiques aux interprétations de bandes sonores de films et de chansons pop bien connues.
D'autres Prix internationaux ont marqué son itinéraire : le BBC Music Magazine Award, le Gramophone Award, le Midem Classical Award et six ECHO Klassik Awards.
Il a remporté le Prix Belmont de la Fondation Forberg-Schneider en 2005, été lauréat du Borletti-Buitoni Trust en 2007 et il a reçu le soutien du BBT entre 2007 et 2017.

Nominations parisiennes

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Au moment où l’Etat s’apprête à nommer le directeur général de l’Opéra de Paris qui succédera à Stéphane Lissner et qui proposera un directeur musical pour succéder à Philippe Jordan, les musiciens de l’Orchestre sont inquiets.
Ils ont écrit au nouveau ministre de la Culture, Franck Riester, et demandent d'être associés à la nomination de ce dernier.

Rattle honoré à Berlin

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Le chef britannique Simon Rattle a reçu l'Ordre du Mérite du Land de Berlin où il a dirigé les Berliner jusqu'à la fin de la saison dernière.

L'Ordre est décerné depuis 1950. Douze personnes l'ont reçu cette année pour leur engagement en faveur du bien commun.

Daniele Gatti à Rome

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Daniele Gatti prend la direction musicale de l’Opéra de Rome (Teatro dell’Opera di Roma) et son contrat prend effet tout de suite.
Le chef y dirige justement Rigoletto (Verdi) dans une mise en scène de Daniele Abbado.

Dans son pays natal, Gatti a déjà dirigé l’Orchestre de l’Académie nationale Sainte-Cécile (1992-1997) et l’Opéra de Bologne (1997- 2007).
On se souvient qu'il a été remercié de l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam le 2 août dernier.

Lisiecki encore disponible

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Ces 2, 4 et 6 décembre, c'est le jeune pianiste Jan Lisiecki qui remplace Murray Perahia (malade) pour trois concerts au Konzerthaus de Berlin avec l'Académie Saint Martin des Champs. Il s'en réjouit : ces musiciens ont une connaissance approfondie des partitions et des décennies d'expérience.
En 2013, alors qu'il n'avait que 18 ans, Jan Lisiecki avait remplacé Martha Argerich.

Le Prix Grawemeyer à Joël Bons

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Le compositeur néerlandais Joël Bons a été désigné lauréat du Prix Grawemeyer 2019 (doté de 100 000 $) pour Nomaden, une œuvre d'une heure où il fait intervenir des instruments chinois, turcs et passant azerbaïdjanais.

Joël Bons est âgé de 65 ans et il enseigne au Conservatoire d'Amsterdam. Il s'est formé dans la tradition de la composition moderniste. Ses années d'adolescence ont été baignées dans des Beatles, de Jimi Hendrix, Frank Zappa et plus tard Stravinsky. Très jeune, il s'est familiarisé avec la musique du monde entier grâce à la collection unique de disques de ses parents : boogie woogie, mariachi mexicain, percussions africaines polyrythmiques, ragas indiens, signatures temporelles irrégulières des Balkans, chitarrones cueillis au Venezuela et pipas en Chine. Il a appris à jouer de la guitare, a constitué un groupe et a écrit de la musique pour lui. C'est quand il a éprouvé ses limites qu'il est allé au conservatoire où il a travaillé avec Robert Heppener avant des cours d'été à Sienne avec Franco Donatoni et à Darmstadt. On était aux festivals de Venise, Donaueschingen et Paris alors même qu'il poursuivait encore ses études à Freiburg avec Brian Ferneyhough.
Ses oeuvres ont été données par Irvine Arditti, l'AsianArt Ensemble, Asko|Schönberg, le Ives Ensemble, le Little Giant Chinese Chamber Orchestra, le Netherlands Wind Ensemble, l'Omnibus Ensemble, le Radio Chamber Orchestra, le Rotterdam Philharmonic Orchestra, le Guangxi Symphony Orchestra et le Vancouver InterCultural Orchestra.

Le Prix Grawemeyer a été institué en 1984 par H. Charles Grawemeyer (industriel, entrepreneur et mécène) associé à l'université de Louisville et il est remis chaque année. Les pemières années, il ne s'adressait qu'aux compositeurs mais il s'est ensuite élargi à quatre autres catégories de prix : Propositions pour améliorer l'ordre mondial , éducation, religion et psychologie.

 

Znaider à Lyon, c'est officiel

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Comme on s'y attendait, l'Orchestre National de Lyon vient d'annoncer par communiqué de presse que Nikolaj Szeps-Znaider en prendra la direction musicale à partir de septembre 2020 pour un contrat initial de quatre ans.

 

 

 

 

Umberto Borso, ténor olympique...

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Nous venons d'apprendre le décès, à l'âge de 95 ans, du ténor italien Umberto Borso.

Au cours de sa longue carrière, il a chanté 153 fois dans Aïda, 135 dans Il Trovatore, 78 dans Andrea Chénier, 66 dans Tosca, 44 dans La Forza del Destino, 39 fois dans Otello.

C'est sa participation au Concours de chant de Gênes en 1951 qui détermine son avenir. Il fait ses débuts à Spoleto en septembre 1952 dans La Forza del Destino (Verdi) avec Gabriella Tucci et remplace Lauri Volpi pour la tournée en Suisse et en Allemagne.
L'année suivante, il est à Turin dans Manon Lescaut, puis à La Fenice dans Tosca, avec Maria Caniglia et Tito Gobbi. Suivent la première mondiale de Medea à Rome puis Palerme. En 1956, point d'orgue de cette période faste, il remplace Mario Del Monaco dans Andrea Chénier avec Renata Tebaldi en Italie puis à Miami. On les retrouvera tous les deux dans Manon Lescaut (Barcelone, 1959), Adriana Lecouvreur (La Havane,1959) et dans Aïda (Barcelone, 1956).
Son succès est immédiat aux Etats-Unis (Boston, Philadelphie, Hartford, Miami, New Orleans, Pittsburg) et il fait ses débuts au Metropolitan Opera en 1962 dans La Gioconda. Puis ce seront Mexico, Monterrey, Guadalajara (Chili),...

En Europe, il est longtemps le ténor le plus populaire de la Gaieté à Dublin, il chante à Londres (Covent Garden), en Allemagne (Augsbourg, Hambourg, Mannheim, Cologne), à Vienne, au Liceu à Barcelone, à Malaga et à Valence, à Sydney, Melbourne et Canberra, à Tokyo et Kyoto et au Bolchoï à Moscou.
Le compositeur croate Stjepan Šulek (1914-1986)  écrit pour lui Oluja (La Tempête) et il en assure la première en croate à Zagreb en novembre 1969.

Si ses débuts à Milan et Florence sont plus compliqués et plus tardifs, les succès seront toujours au rendez-vous.

 

Souvenirs, souvenirs...

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La maison Thomas' Music, véritable institution à Melbourne depuis 1922, a fermé ses portes cette année.

A une autre époque, le lieu était très fréquenté par les mélomanes, les musiciens amateurs et les familiers de la scène. Et le grand mur du fond, carrelé de haut en bas, porte les signatures de centaines d'artistes nationaux et internationaux tels Kiri Te Kanawa, Joan Sutherland, Elisabeth Schwarzkopf, Victoria de Los Angeles, Arthur Fiedler, Neville Marriner ou Elvis Costello, Nana Mouskouri et Adam Ant.

Cette collection de souvenirs sera vendue aux enchères à Melbourne le jeudi 13 décembre.

Martin T:son Engstroem, encore !

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Martin Engstroem vient d'annoncer la création d'un nouveau festival en Lettonie, le Riga Jurmala Music Festival.

En 2019, ce seront en 4 week-ends avec l'Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise et Mariss Jansons, l'Orchestre Philharmonique d'Israël et Zubin Mehta, l'Orchestre Symphonique de Londreset Gianandrea Noseda et l'Orchestre National russe avecMikhail Pletnev.
Et il promet déjà six week ends en 2020 et huit en 2021.

Dans cette nouvelle entreprise, il travaille main dans la main avec Miguel Esteban, bien connu des fidèles de la première heure à Verbier et désormais co-fondateur et COO de la société de production londonienne Idili Live et producteur associé de Mamma Mia ! Le Parti et avec la Fondation BMS, un organisme philanthropique dédié à la création d'événements de musique classique de classe mondiale en Lettonie.

Si le nom de Martin T:son Engstroem est résolument associé au Verbier Festival & Academie, rappelons qu'il n'a pas fait "que" cela.
Né à Stockholm en 1953, il y a grandi et obtenu une maîtrise d’Histoire de la Musique et de Russe à l’Université.
En 1975, il s’installe à Paris où il devient partenaire de l’agence artistique Opéra et Concert. Et il est consultant de Karajan pendant de nombreuses années.
Il s’établit en Suisse en 1986 et il sera consultant pour EMI France, pour le Ludwigsburger Schlossfestspiele et pour l’Opéra de Paris.

Puis il se concentre sur le projet "Verbier" qui voit le jour à l'été 1994 et dont il est toujours le  Directeur Général.
En 2000, il fonde le Verbier Festival Orchestra puis, en 2010, le Verbier Festival Chamber Orchestra.
En 2013, un nouveau projet éducatif voit le jour à côté des Académies, le Verbier Festival Music Camp.

Dans le même temps, on le retrouve chez Deutsche Grammophon où il est, de 1999 à 2003, Vice-Président du secteur Artistes et Répertoire puis, de 2003 à 2005, Senior Executive Producer & Artist Development : il s’occupe des enregistrements d’Anne- Sophie Mutter, Pierre Boulez, Claudio Abbado et Maurizio Pollini et il fait entrer de nouveaux artistes tels Anna Netrebko, Lang Lang, Yundi Li, Hélène Grimaud, Ilya Gringolts, Hilary Hahn et Esa- Pekka Salonen.

Martin Engstroem intègre le jury de plusieurs concours tels que le 50e Concours Paganini à Gênes (2005), le 1er concours Das Lied de Thomas Quasthoff (2009), le concours Clara Haskil (Vevey) et le concours Tchaïkovski (Moscou). Il est aussi membre de plusieurs Conseils de Fondation dont le Béjart Ballet Lausanne et l’Académie Tibor Varga Sion. Il est aussi membre du Conseil de Gouvernance du Glion Institut de Hautes Etudes.