L’importance d’être Ernst

par
von Dohnanyi

Ernst VON DOHNÁNYI
(1877 - 1960)
Quintette pour piano n° 2 op. 26 en mi bémol mineur–Sextuor pour piano, violon, alto, violoncelle, clarinette et cor op. 37 en do majeur
Ensemble RARO
DDD–2016–54’ 22’’–Texte de présentation en anglais et en allemand–Solo Musica SM250

Quoique plusieurs de ses œuvres aient été enregistrées sur CD, notamment l’intégrale de ses pièces pour piano seul par Martin Roscoe chez Hyperion, Ernst von Dohnányi, natif de Bratislava, reste un compositeur injustement méconnu. Condisciple de Béla Bartók, son cadet de quatre ans, au Conservatoire Franz Liszt de Budapest, il a été très tôt remarqué par Johannes Brahms en personne et, par la suite, il a régulièrement été joué avec succès un peu partout en Europe et aux États-Unis, où il s’est installé après la Seconde Guerre mondiale (au cours de laquelle deux de ses fils ont, hélas, péri dans de tragiques circonstances). Il a aussi été un pianiste, un chef d’orchestre et un pédagogue des plus appréciés, et a compté parmi ses nombreux élèves des interprètes aussi prestigieux que Georg Solti, Géza Anda, György Cziffra ou Annie Fischer – la crème des interprètes hongrois du XXe siècle.
La méconnaissance d’Ernst von Dohnányi tient-elle au fait que sa musique doit beaucoup à Johannes Brahms et qu’elle s’est s’inscrit dans la grande tradition romantique austro-hongroise ? C’est une explication, oui, mais elle ne doit faire oublier que cette musique est en général extrêmement attachante, à l’image des deux œuvres de chambre que joue ici l’Ensemble Raro fondé en 2004. Elles sont réunies sous le titre générique Being Earnest, en référence directe et ludique à la célèbre comédie d’Oscar Wilde créée à Londres en 1895, The Importance of Being Earnest, soit L’Importance d’être Constant (Constant est le prénom français du personnage principal qui, en anglais, s’appelle bien entendu Ernest). Tout y est pétillant et primesautier, parfois grave, mais jamais trop, et voilà sans doute ce qui caractérise aussi le Quintette n° 2 op. 26 et le Sextuor op. 37 d’Ernst von Dohnányi, qu’on écoute avec beaucoup de plaisir et où fusent çà et là d’étonnantes et heureuses trouvailles. D’où l’importance de leur prêter l’oreille.
Jean-Baptiste Baronian

Son 9 – Livret 6 – Répertoire 7 – Interprétation 9

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