Mitsuko Uchida et le Mahler Chamber Orchestra : une collaboration idéale
En pleine tournée à travers l’Europe et les Etats-Unis (tournée qui se clôturera le 29 mars prochain au Carnegie Hall), Mitsuko Uchida et le Mahler Chamber Orchestra se produisaient ce jeudi 31 janvier dans la salle Henri Le Bœuf (BOZAR). Au programme : les 19e et 20e Concertos de Mozart, et 3 pièces issues de la Suite Lyrique de Berg.
La pianiste japonaise, qui est actuellement l’une des plus grandes interprètes de la musique de Mozart, a déjà enregistré ses concertos à plusieurs reprises, notamment avec Jeffrey Tate et le English Chamber Orchestra, et plus récemment en dirigeant du piano le Cleveland Orchestra.
Sa collaboration depuis 2016 avec le Mahler Chamber Orchestra, l’ensemble international créé en 1997 par Claudio Abbado, est également axée autour des œuvres de Mozart.
Dès les premières mesures du 19e concerto en fa majeur, le charisme de Mitsuko Uchida fait mouche. Elle dirige l’orchestre avec fougue, n’hésitant pas à lui donner des impulsions au milieu de ses solos, et passant d’un rôle à l’autre avec aisance. Son interprétation, toujours claire et précise, s’enflamme davantage que dans sa dernière version en disque (DECCA, 2011), par exemple dans le Rondo du 20e concerto. Les musiciens du Mahler Chamber Orchestra dont on sent, par leur contact visuel et leur gestuelle commune, qu’ils ont l’habitude de jouer sans chef, offrent de beaux contrastes.
Entre les deux concertos, les 3 pièces arrangées par Alban Berg pour orchestre de chambre d’après les 2e, 3e et 4e mouvements de sa Suite lyrique pour quatuor à cordes nous donnent l’occasion d’admirer les talents d’autogestion de l’orchestre, et l’énergie de son Konzertmeister Matthew Truscott.
Mitsuko Uchida termine ce brillant concert, après une standing ovation d’une salle tout à fait pleine, par un bis fugitif (à peine une minute), à savoir la deuxième des 6 pièces pour piano op. 19 d’Arnold Schönberg.
Aline Masset, reporter de l’IMEP
Bruxelles, Palais des Beaux-Arts, le 31 janvier 2019
Crédits photographiques : Justin Pumfrey/Decca