Version de concert du "Vaisseau fantôme" avait été donnée à la Philharmonie du Luxembourg sous la direction du jeune chef finlandais Tarmo Peltokoski. Le moins que l'on puisse dire est que cette production était contrastée.
D'abord chez les solistes : le Daland du baryton-basse allemand Albert Dohmen n’offrait pas le timbre adéquat, et surtout il rendait des notes graves trop caverneuses pour saisir l’auditeur. Et s'il jouait convenablement son rôle, prenant son timbre en main au fur et à mesure du drame, il manquait de couleurs vocales et donc de chair pour son rôle, ce qui handicapait jusque dans ses duos.
Le baryton américain Brian Mulligan en Hollandais manquait, quant à lui, de profondeur et d’incarnation pour donner à son chant le caractère spectral faisant appartenir le capitaine maudit autant au monde des morts qu'à celui des vivants. Son timbre trop blanc, trop sec, presque objectif ne faisait pas trembler l’auditeur. Il ne suscitait donc aucune émotion particulière dans son aria "Die Frist ist um,… und abermals verstrichen», laquelle s’achève pourtant sur un appel au néant afin de finir son errance.
Leurs duos sonnaient très confus, peu audibles et quasi brouillons à chaque fois. La Santa de la soprano suisse Gabriela Scherer manquait de souffle dans ses aigus, notes dont son rôle est richement pourvu afin d’indiquer sa folle aspiration à la mort. Elle ne parvenait pas non plus à emporter lorsqu'elle chantait la ballade de Senta " Johohohe! Johohohe! Johohohe! Johohe!", en la prenant de façon froide, extérieure et quasi sans passion. Cette conception blanche du chant handicapait durant tout l'opéra, y compris dans ses duos.
Le trio entre Daland, le Hollandais et Senta en était également peu clair, difficilement audible et très confus. Les qualités des solistes étaient ainsi dans les rôles secondaires, voire tertiaires.
Luciano Berio (1925-2003) : Folk Songs ; Xavier Montsalvatge (1912-2002) : Cinco canciones negras ; Manuel de Falla (1876-1946) : El amor brujo. Catriona Morison, mezzo-soprano ; Symphoniker Hamburg, Sylvain Cambreling. 2020. Livret en allemand. 64’41. Symphoniker Hamburg. SyHa 202001. Philippe Boesmans (né en 1936) : Chambres d’à côté, Trakl-Lieder (transcription pour petit orchestre de Sylvain Cambreling) ; Arnold Schönberg (1874-1951) : Ode pour Napoléon Bonaparte, Op.41b (version pour orchestre à cordes) ; Giacinto Scelsi (1905-1988) : Quattro Pezzi. Sarah Wegener, soprano ; Dörte Lyssewski, narratrice ; David Kadouch, piano ; Symphoniker Hamburg, Sylvain Cambreling. 2021. Livret en allemand. 71’54’’. Symphoniker Hamburg. SyHa 202101