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Macbeth à Anvers : Bruit et fureur, sang ; un bonheur

par

« Une histoire pleine de bruit et de fureur », telle est bien, pour reprendre la citation de Shakespeare, celle de son héros Macbeth ; telle est bien celle que nous raconte Michael Thalheimer, le metteur en scène de l’opéra de Verdi. Une histoire qui ne peut être que sanglante.

Au soir d’une bataille, Macbeth a rencontré des sorcières lui prédisant un avenir royal. Encore faudra-t-il pour cela se débarrasser des « obstacles ». Poussé par sa femme, Lady Macbeth, il commet les meurtres nécessaires, jusqu’à ce que se réalise une autre des prédictions : sa punition, sa mise à mort, « le jour où la forêt de Birnam se mettra en marche, et par un homme "qui ne sera pas né d’une femme" ».

Sur le plateau, quasi toujours dans une obscurité à la luminosité travaillée, nous apparaît comme une sorte de cuvette, d’étang vidé. Y tomber, c’est, glissant encore et encore, ne plus pouvoir en ressortir. Le lieu devient enfermement fatal, huis clos de tragédie. Une métaphore s’impose à nous, celle qui est déclinée en plusieurs photos dans la brochure de soirée, celle d’un tourbillon s’ouvrant au milieu d’un fleuve : malheur à vous si vous y êtes happé, il vous engloutira inexorablement. Ainsi les Macbeth.