Mots-clé : Dylan Corlay

Marcel Lattès et Le Diable à Paris, un aimable divertissement

par

Marcel Lattès (1886-1943) : Le Diable à Paris, opérette en trois actes. Marion Tassou (Marguerite), Sarah Laulan (Marthe Grivot), Julie Mossay (Paola de Walpurgis), Mathieu Dubroca (André), Denis Mignien (Le Diable), Paul-Alexandre Dubois (Fouladou), Céline Groussard (L’entremetteuse) ; Dix Girls and Boys ; Orchestre des Frivolités parisiennes, direction Dylan Corlay. 2020. Notice en français et en anglais. Livret en français avec traduction anglaise. 101.00. Un album de deux CD B Records LBM 033.

Dylan Corlay et l'Intercontemporain

par

Dijon retrouve avec bonheur l’Ensemble Intercontemporain, venu l’an passé au Consortium. Mais cette fois, c’est à l’Auditorium, en grande formation, et dirigé par Dylan Corlay dont on découvre les extraordinaires talents à cette occasion.

Le Concerto de chambre, pour 13 instrumentistes, écrit par Ligeti en 1969-70, fait maintenant figure de classique. Sa séduction est cependant intacte. Si les spécialistes y voient un jeu sur les intervalles, sur les timbres agrégés, sur les imbrications rythmiques, le néophyte se laisse prendre par la douceur de ces sons fondus, en un brouillard parfois suspendu, ponctué. Ainsi l’accord émis par l’orgue se poursuit-il à l’orchestre avec d’extraordinaires mixtures. Un régal. La fluidité, la poésie du « calmo », troublées par la stridence des bois après un accord puissant du piano, se retrouvent enfin. Les accents, les attaques de mètres irréguliers, imprévisibles, provoquent toujours le même effet (movimento preciso e mecanico). La plus large palette dynamique est sollicitée avec des coulées rompues par des incises violentes. Le presto virtuose, les gazouillements du piano et des bois, puis un passage fébrile qui s’épuise témoignent de l’art de Ligeti, mais aussi de l’excellence de la formation et de son chef. Dans la lignée de Ligeti, l’Islandaise Anna Thorvalsdottir nous propose Hrim (2009-2010), séduisante pièce aux couleurs singulières. Trémolos des cordes, touches discrètes des vents, déchirures pour aboutir à une sorte de grand choral, serein. Puis un unisson dont chacun s’écarte avec discrétion pour un épanchement lyrique, rompu par des arrachements de plus en plus violents, avant de retrouver le caractère initial où les cordes amorcent une mélodie touchante. Le charme est bien là.