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Ce concert lyrique avec le deuxième acte de Tristan et Isolde de Wagner et l'Adagio de la Symphonie n°10 de Mahler est organisé par l’Opéra de Monte-Carlo était un évènement attendu. Il se déroule en collaboration avec l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo,  habitué de la fosse monégasque, et le  Festival du Printemps des Arts dont il est annoncé en prélude.  C’est un symbole de bonne collaboration entre les institutions monégasques. 

Philippe Jordan est invité à la tête de l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo. En première partie le chef s'attaque à l'adagio de la Symphonie n°10. La dissonance frappe vraiment. Il est difficile de ne pas l'associer à la prise de conscience de l'infidélité d'Alma et à la découverte de Mahler de sa maladie cardiaque. Philippe Jordan règle une interprétation parfaite de cette partition, avec la précision helvétique que l'on connaît. 

Le deuxième acte de Tristan et Isolde de Richard Wagner est impressionnant. L’essentiel de cet acte est constitué par le duo entre Tristan et Isolde, le plus long duo d’amour de l’histoire de la musique, qui dure près de 45 minutes.

La distribution proposée par l'Opéra de Monte-Carlo n'a rien à envier aux grandes scènes wagnériennes.  La soprano Anja Kampe est une Isolde radieuse et assurée. Sa voix puissante brille sans effort dans des moments comme " Die Leuchte, und wär’s meines Lebens Licht, -lachend sie zu löschen zag ich nicht! ",  ainsi que dans les notes aiguës envolées lors de ses retrouvailles extatiques avec Tristan.

Reprise de Salomé à l’opéra de Paris : le triomphe de Lise Davidsen

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Deux ans après une première série de représentations tumultueuses et contestées, la production de Salomé de Richard Strauss dans la mise en scène Lydia Steier fait son retour sur la scène de l’Opéra Bastille avec comme argument majeur la prise de rôle de Lisa Davidsen dans le rôle-titre. La soprano norvégienne est absolument magistrale : la puissance de projection, la beauté du timbre, la sûreté incroyable de l'intonation, la musicienne semble ne pas avoir de limites à cette aisance vocale. La scène finale est un très grand moment, musicalement tétanisant par l’impact vertigineux qu’elle insuffle. La performance musicale est d’autant plus grandiose que la mise en scène n'épargne pas l'artiste. C’est assurément une prise de rôle majeure dans un développement de carrière exemplaire. 

Autre grand succès de cette reprise, la direction subtile et intelligente de Mark Wigglesworth au pupitre d’un orchestre de l’Opéra de Paris en démonstration. Le chef anglais concilie tension dramatique et soin apporté aux détails ou aux couleurs de l'orchestration. Sa direction est à la fois souple et tranchante et elle porte tant la dramaturgie que le déploiement de la narration tout en gardant le contrôle parfait du plateau sans jamais le couvrir. Le musicien recherche un lisibilité des phrasés s’appuyant sur les superbes couleurs françaises de la phalange, on admire aussi une Danse des sept voiles, plutôt lente et creusée dans ces contrastes d’une valse macabre. 

Restons dans la partie musicale en évoquant les autres protagonistes d’une distribution de haut vol avec parfois un luxe même dans les “petits rôles” avec l’excellent Pavol Breslik en Narraboth auquel il apporte son aisance vocale et le rayonnement de son timbre.  Wagnérien émérite,  Gerhard Siegel rend toutes les facettes vocales du rôle Hérode avec une intelligence musicale remarquable.  Ekaterina Gubanova est magistrale en Herodiade par sa puissance vocale et sa projection. Excellente prestation également de ​​Johan Reuter en Jochanaan, même s'il semble parfois un peu sur la réserve. Tous les autres chanteurs sont excellents et tous méritent des éloges d’un tel engagement musical dans un contexte scénique unilatéral.