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Une couleur locale technico-technologique : Les Noces de Figaro à l'Opéra de Paris

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Au Palais Garnier, la metteure en scène Netia Jones installe Les Noces de Figaro dans ce que j’appellerais une couleur locale technico-technologique. Louis Langrée, avec l’Orchestre et les Chœurs de l’Opéra National de Paris, et les solistes, propose un Mozart inspiré.

Les Noces sont mises en abîme, comme on dit : nous assistons en effet à leurs répétitions, à la façon dont leurs interprètes vivent ce temps-là, avec tout ce qui les unit-désunit, tout ce qui les caractérise, en strict parallélisme avec l’œuvre travaillée. Avec aussi quelques références plutôt soulignées aux harcèlements dont sont victimes de jeunes interprètes de la part de quelques solistes confirmés. Me Too est passé par là. Pourquoi pas. Mais cela n'ajoute pas grand-chose à ce que l’œuvre dit déjà de façon plus subtile.

Surtout, et c’est un imposant dispositif scénographique, Netia Jones envahit l’espace scénique d’images vidéo ne nous cachant rien des données techniques de la représentation, avec aussi quelques-uns des textes à chanter. Nous n’ignorerons rien des longueurs-largeurs-hauteurs des différents dispositifs. De temps à autre, ce sont des ombres qui sont projetées, nous suggérant la réalité plus crue des attitudes plus ou moins contrôlées vécues sur le plateau. 

Le problème est que tout cela, qui est sans doute techniquement virtuose, n’a guère d’impact dramaturgique. Régulièrement, les interprètes se retrouvent coincés en file au bord du plateau à cause d’un panneau informatif descendu des cintres, ou éloignés l’un de l’autre parce que chacun est dans une « loge » différente. Ce qui, par exemple, prive de toute sa force comique la fameuse scène de la reconnaissance : « sua madre, suo padre ». 

Simon Rattle et Leoš Janáček

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Leoš Janáček (1854-1928) : La petite renarde rusée, opéra en trois actes ; Sinfonietta. Lucy Crowe (La renarde), Gerald Finley (Le garde-chasse), Sophia Burgos (Le renard), Peter Hoare (L‘instituteur), Jan Martinik (Le curé), etc. London Symphony Chorus, LSO Discovery Voices, London Symphony Orchestra, direction Sir Simon Rattle. 2018-2019. Notice en anglais, en français et en allemand. Texte du livret en tchèque, avec traduction anglaise. 119.37. Un album de 2 SACD LSO0850.

Rossini l'emporte sur Michieletto

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Guillaume Tell de Rossini 
Le nouvelle production de “Guillaume Tell » au Royal Opera de Londres où le « grand opéra » de Rossini n’avait plus été joué depuis 1992, a causé bien des remous. Une scène d’agression et de viol avait tellement choqué une part du public lors de la générale qu’il y avait eu des réactions violentes pendant le spectacle, ce qui ne s’était apparemment jamais passé au Covent Garden et plein de commentaires après. La direction a défendu la mise en scène mais a quand même accepté d’apporter quelques adaptations. Quand j’ai vu le spectacle la jeune femme violentée n’était plus nue mais enveloppée dans une grande nappe et le public est resté calme.