Mots-clé : Marcin Wieczorek

A Genève, la Société Chopin fête son vingt-cinquième anniversaire  

par

A Genève, la Société Frédéric Chopin œuvre inlassablement depuis vingt-cinq ans sous l’égide de sa dynamique fondatrice, Aldona Budrewicz-Jacobson, qui décide d’ouvrir les festivités par un récital du pianiste Marcin Wieczorek donné le 10 mai à la Mairie de Collonge-Bellerive.

Né à Random en 1996, ce jeune artiste âgé de vingt-six ans a commencé à étudier le piano à l’âge de sept ans et est lauréat de plusieurs concours internationaux, dont le ‘Teodor Leszetycki ‘ en Allemagne et le ‘George Enescu’ à Bucarest en 2021.

Son programme intégralement consacré à Chopin débute par trois des Etudes op.10 qui, d’emblée, révèlent une technique solide. La 1ère en ut majeur montre une parfaite égalité des arpèges de la main droite découlant des octaves, robustes comme des portiques, de la gauche, alors que la 10ème  en la bémol majeur négocie adroitement les contrastes legato – staccato dans l’enchaînement des accords brisés et que la 12ème  en ut mineur a la fluidité de la basse grondante sous les tutti anguleux de la partie mélodique. S’y ajoute la 5ème en mi mineur de l’opus 25 faisant scintiller les accords ‘appoggiaturés’ avant de répandre généreusement le spianato de la main gauche dans le Più lento médian. Cet effet apparaît aussi dans les inflexions généreuses qui sous-tendent le Nocturne en mi majeur op.62 n.2 enveloppé de vaporeux abbellimenti. Les Trois Mazurkas op.56 allient la noblesse retenue au babillement nonchalant des croches et au dialogue intimiste à deux voix. Le Scherzo n.1 en si mineur op.20 renoue avec une virtuosité ahurissante, étirant les traits prestissimo jusqu’à un Molto più lento tissant imperceptiblement les larges écarts afin de faire chanter les voix médianes.