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Dossier Haydn (I) : de la naissance à Londres

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Crescendo Magazine vous propose un dossier Haydn dont voici la première étape. Le 19e siècle le disait "Père de la symphonie". Aujourd'hui, on sait qu'entre 1750 et 1800 furent écrites quelque 15.000 symphonies. Si Haydn n'en fut pas le "Père", il en fut sans nul doute le "Passeur", menant le genre de ses débuts à l'aube du romantisme. Par contre, il fut l'initiateur d'un genre tout à fait nouveau, aujourd'hui encore le point d'apogée de l'écriture : le quatuor à cordes, né simultanément et indépendamment à Vienne et en Italie avec Boccherini. Et là aussi, c'est à Haydn qu'il revient d'avoir mené le genre de sa gestation à son accomplissement. Resté dans un quasi anonymat jusqu'à ses trente ans, il fut ensuite, de son vivant, le compositeur le plus célébré à travers l'Europe, beaucoup plus que Mozart, Schubert ou Beethoven. Ensuite, il tomba dans l'oubli, à l'ombre de Mozart et de Beethoven, avec un bon millier d'oeuvres à son actif. Ce n'est que dans les premières décennies du siècle dernier que Joseph Haydn a retrouvé peu à peu la place de premier plan que son oeuvre impose. On l'a dit ascète et froid, valet de ses princes. Il est vrai que l'homme n'est pas celui de coups d'éclats ou des amours tourmentées ; peu d'anecdotes subsistent à son sujet si ce n'est les clins d'yeux à son prince ou les "mots" avec Beethoven. Son génie, on le trouve dans son écriture qui porte en elle une formidable énergie libérée par le "style", comme une mise en ordre pour la rendre transmissible. Son génie était-il trop humain?