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Zauberland

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Il est toujours difficile d’écrire une œuvre « engagée ». Savoir ajuster les équilibres, créer l’émotion là où on ne l’attend pas, gérer le pathos en orfèvre. Zauberland (Le Pays Enchanté) est de ces spectacles qui veut tout dire de notre monde, de notre époque.  

Deux bouquets de fleurs ceignent un espace presque vide, comme un symbole délavé d’une beauté déchue et éternelle. Seul un piano côté jardin se pose en figure hiératique, simplement éclairé par deux rangs de lumières tamisées. L’idée de Zauberland peut paraître délicate, mais elle se tient par sa cohérence : mettre en regard les Dichterliebe de Schumann comme étant un des symboles de la « beauté » de l’art occidental, en regard de la tragédie des migrants syriens, illustrée par une création en miroir signée Bernard Foccroulle, Martin Crimp, le tout mis en scène par Katie Mitchell.