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Ian Hobson, la passion de la découverte

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Pianiste, chef d’orchestre et professeur, Ian Hobson est un infatigable chercheur de nouveautés, un défricheur inestimable des raretés. A l’occasion de la sortie du volume n°2 de son intégrale des oeuvres de Moritz Moszkowski, il répond aux questions de Crescendo Magazine. 

Vous venez de faire paraître le volume 2 des œuvres orchestrales de Moritz Moszkowski pour Toccata Records. Moszkowski est un compositeur qui est surtout connu pour ses partitions de piano. Quelles sont les qualités de sa musique d'orchestre ? 

La musique pour piano de Moritz Moszkowski est le seul versant de son oeuvre qui nous est connu alors qu’il ne s’agit que d’une petite fraction de ses partitions. Moszkowski était un très bon orchestrateur, ancré dans la tradition de Beethoven, Brahms et Wagner. Le jeune Thomas Beecham a étudié l'orchestration avec lui à Paris. Il a tendance à composer sur une grande échelle pour l'orchestre, mais la mélodie, l'invention harmonique et l'esprit que l'on reconnaît dans ses pièces pour piano sont toujours présents.

Comment considérez-vous ces partitions d'orchestre dans leur époque et par rapport aux compositeurs contemporains de Moritz Moszkowski ? 

Ses partitions symphoniques couvrent une période de 35 ans au cours de laquelle le monde de la musique a considérablement changé. En tant que disciple de Wagner, il a probablement été considéré comme un moderniste au début mais, au fil du temps, il est resté fidèle à son utilisation conventionnelle des forces orchestrales et des formes anciennes tandis que Debussy et Stravinsky enfreignaient alors toutes les règles.