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Passions exacerbées à Berlin : Francesca da Rimini de Zandonai 

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Riccardo Zandonai (1883-1942) : Francesca da Rimini, tragédie en quatre actes. Sara Jakubiak (Francesca), Jonathan Tetelman (Paolo il Bello), Ivan Inverardi (Giovanni Sciancato, nommé Gianciotto), Charles Workman (Malatestino dall’Occhio), Alexandra Hutton (Samaritana), Samuel Dale Johnson (Ostasio), Meechot Marrero (Biancofiore), Amira Elmadfa (Smaragdi), etc. Chœurs et Orchestre du Deutsche Oper Berlin, direction Carlo Rizzi. 2021. Notice et synopsis en anglais et en allemand. Sous-titres en italien, anglais, allemand, français, japonais et coréen. 140.00. Un DVD Naxos 2.110711. Aussi disponible en Blu Ray. 

A Genève, une Elektra en équilibre… instable   

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Depuis les représentations de novembre 2010 avec Jeanne-Michèle Charbonnet et Eva Marton dirigées par Stefan Soltesz qui n’ont pas laissé de souvenir mémorable, le Grand-Théâtre de Genève n’a pas remis à l’affiche l’Elektra de Richard Strauss. Onze ans plus tard, son directeur, Aviel Cahn, fait appel au régisseur allemand Ulrich Rasche qui vient de réaliser à Munich la production de la tragédie éponyme de Hugo von Hofmannsthal. Pour la mise en musique de Richard Strauss, le scénographe conçoit une structure métallique pesant plus de onze tonnes surmontée d’une cage de près de deux tonnes constituant une tour écrasante, entourée de deux disques rotatifs lumineux qu’arpentent inlassablement les cinq servantes et leur surveillante selon une dynamique dictée par le rythme musical. Sous de  fascinants éclairages élaborés par Michael Bauer accentuant la sensation de froideur claustrale du royaume des Atrides, le pivot central se fractionne afin de livrer un espace de jeu en déclivité, ce qui oblige les protagonistes à s’arrimer par une corde à un noyau central. Pour cette raison, les costumes de Sara Schwartz et de Romy Springsguth ne sont donc que des justaucorps gris noirs équipés d’une ceinture de varappeur qui permettent  aux quinze solistes ce perpétuel va-et-vient sans la moindre direction d’acteur. Il faut donc relever le mérite de chacun de tenter de chanter sa partition, même si, pour la plus grande part d’entre eux, il est presque impossible de rendre le texte intelligible. Mais cette sempiternelle mise en mouvement finit par lasser en générant un ennui que ne pourront dissiper les éclatantes lumières de la péroraison.