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Débuts de Tarmo  Peltokoski à Monte-Carlo

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Après les concerts Richard Strauss et le Chant de la Terre de Mahler au Printemps des Arts, l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo entraîne le public monégasque à explorer d'autres chefs-d'œuvre du répertoire germanique post-romantique :  les Sieben frühe Lieder de Berg et la Symphonie n°4 de Mahler sous la baguette du prodige Tarmo  Peltokoski et avec la sublime soprano Chen Reiss, l’une des voix les plus parfaites qu'on puisse souhaiter pour interpréter ce répertoire. Directeur musical désigné de l’Orchestre national du capitole de Toulouse, Tarmo  Peltokoski, du haut de ses 24 ans, fait ses débuts sur le rocher.  

Les Sieben frühe Lieder  d'Alban Berg sont un trésor d'un jeune compositeur âgé de 23 ans. L'interprétation de Chen Reiss est magique, intense, sensuelle. Tout y est, couleurs évocatrices, atmosphères nocturnes, la voix se fond avec l'orchestre. De son côté, Tarmo Peltokoski impose un charisme naturel et une énergie époustouflante. Il dirige l'orchestre avec précision, un fascinant travail d’orfèvre entre couleurs et dynamiques. 

Patricia Kopatchinskaja et Tarmo Peltokoski flamboyants dans Schoenberg et Wagner

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Deux œuvres a priori très dissemblables étaient proposées à ce concert de l’Orchestre Philharmonique de Radio-France : le Concerto pour violon de Schoenberg, et un « résumé symphonique de la Tétralogie » de Wagner. Cette proximité pouvait paraître déroutante, voire incongrue. Et pourtant...

Certes, connaissant le jeu toujours éminemment habité de Patricia Kopatchinskaja, nous pouvions nous attendre à ce que le Concerto de Schoenberg soit débarrassé de ce qui peut le rendre austère, voire abscons. D’autant qu’elle est, avec cette musique, dans un environnement qui lui est particulièrement familier.

Après avoir grandi en Moldavie, qui faisait alors partie de l’URSS et où la musique dodécaphonique étaient inconnue, à treize ans elle est partie étudier la composition à Vienne, dont elle a découvert la Seconde École (Schoenberg, Berg et Webern). De l’autre côté du rideau de fer, cela a été pour elle un choc libérateur. Elle joue cette musique comme si sa vie en dépendait.

Par ailleurs, en tant qu’interprète, elle entretient avec Schoenberg un rapport très particulier, car outre ses œuvres pour violon, elle s’est mise, à la faveur d’une tendinite il y a quelques années, à tenir la partie vocale (avec la fameuse technique du Sprechgesang, mélange de parlé et de chanté) du Pierrot lunaire, qu’elle avait souvent joué au violon. Nous y reviendrons.

Le Concerto de Schoenberg est d’une redoutable difficulté. En découvrant la partition, Jascha Heifetz, l’un des virtuoses les plus éblouissants du XXe siècle et qui était pressenti pour en assurer la création, a demandé au compositeur : « Monsieur, ne vous est-il pas venu à l’esprit qu’il faut six doigts pour jouer cela ? » Assurément, Patricia Kopatchinskaja, dite « PatKop », la « violoniste aux pieds nus », est pourvue d’assez de doigts pour en déjouer toutes les difficultés, autant techniques qu’intellectuelles, et surtout donner de l’expression à chaque note. Pour faire de la musique, tout simplement !

Dotée d’une technique qui semble infaillible, compositrice autant qu’interprète dans l’âme, PatKop est, semble-t-il, à l’aise dans toutes les musiques, des plus populaires aux plus ardues. Et elles les jouent avec la même flamme, la même indépendance face à la tradition (au risque de choquer, bien sûr), et la même créativité.

Le Concerto de Schoenberg, s’il est formellement conforme à ses prédécesseurs, est d’une écriture inédite quant à la partie de violon, et il utilise le langage dodécaphonique. Il faut des interprètes comme ceux de ce concert pour en dévoiler le drame, le lyrisme, la théâtralité.

Tarmo Peltokoski à Bruxelles

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La dix-neuvième édition du Klarafestival se clôture ce dimanche 24 mars avec le concert du Deutsches Symphonie-Orchester Berlin sous la direction du jeune chef finlandais Tarmo Peltokoski. Ce dernier à choisi un programme peu commun mettant sa patrie à l’honneur. Au piano, nous retrouvons Martin Helmchen. Au programme de ce concert, trois œuvres : Ciel d’hiver de Kaija Saariaho, Concerto pour piano et orchestre n° 1, op. 25 de Félix Mendelssohn et la Suite de Lemminkäinen, op. 22 de Jean Sibelius.

Le concert débute avec une pièce de la compositrice finlandaise Kaija Saariaho : Ciel d’hiver. Cette pièce est un arrangement du deuxième mouvement de sa pièce orchestrale Orion. Le public est plongé dans une expérience où la perception du temps est illusoire. L’interprétation contemplative que donne l’orchestre participe grandement à ce sentiment du temps suspendu. Un côté mystérieux est rajouté avec l’utilisation de percussions métalliques et d’un piccolo grinçant. Peltokoski guide l’orchestre pour trouver les textures adéquates à la pièce.