Fin de saison spectaculaire avec l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo

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L'Orchestre Philharmonique de Monte Carlo termine sa saison des grands concerts symphoniques avec un merveilleux feu d'artifice sonore.  Au programme une suite de concert tirée de Pelléas et Mélisande de Claude Debussy et l'opéra Le Château de Barbe-Bleue de Béla Bartók. 

Kazuki Yamada dirige la suite composée à partir des Interludes orchestraux de Pelléas et Mélisande dans l’édition de son confrère Alain Altinoglu. Yamada et son orchestre nous donnent une merveilleuse performance où la couleur est devenue le son et le son les esprits de la nature au pupitre d’un orchestre concerné et très appliqué.  

L'opéra Le Château de Barbe-Bleue de Béla Bartók est un des opéras les plus parfaits du XXe siècle. Comme la première lumière de l'aube, cette musique ouvre les yeux à de nouvelles promesses et à toutes les merveilles de la nature. Evocatrice de la croyance dans l'au-delà et des pouvoirs au-delà de l'observation, cet opéra tire les ficelles du cœur, attire les nostalgies, éveille les amours, les vies écorchées et les veilleurs endormis. La distribution est impressionnante. La mezzo Elena Zhidkova est une habituée du rôle de Judith qu’elle a interprété lau Mariinsky sous la direction de Valery Gergiev, à la Scala de Milan et au Barbican à Londres. Selon des mélomanes hongrois présents dans la salle, sa diction en hongrois est parfaite. Sa voix chaude et claire rappelle celle de Christa Ludwig. Elle porte une robe sirène en lamé or qui envoûte Barbe-Bleue et le public. Matthias Goerne interprète le rôle de Barbe-Bleue depuis plus de dix ans. Il compose un Barbe-Bleue tragique et tourmenté. On est presque mieux servis par la version concertante, qui laisse une partie du mystère à l'imagination du spectateur. Il n'y a pas de limitation imposée par une mise en scène. Kazuki Yamada est très inspiré. Il a le sang-froid que la partition réclame et il arrive à tirer toutes les sonorités chatoyantes de l'orchestre. Les cuivres et les bois sont époustouflants. L'auditoire est enchanté et ovationne debout.

Monte Carlo, Auditorium Rainier III, 26 juin 2022 

Carlo Schreiber

Crédits photographiques : JC Vinaj / OPMC

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