L'Opéra de Monte-Carlo ouvre sa saison 2023-2024 avec le Requiem de Verdi donné au Grimaldi Forum. Ce concert de prestige devait être dirigé par Daniel Barenboïm, mais le légendaire musicien a dû hélas annuler sa venue du fait de ses problèmes de santé. C'est Kazuki Yamada, directeur musical et artistique de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo qui a accepté, grâce à un revirement de dernière minute dans son emploi du temps, de reprendre le flambeau de ce concert très attendu.
Le Requiem de Verdi peut être vu comme une sorte d'opéra religieux donnant une vision romantique de la mort, plus que comme une messe pour le repos de l'âme. Le scénario diabolique où l'homme a beaucoup de raisons d'être jugé et la destruction de cette merveilleuse planète. Ce requiem romantique et lyrique est impressionnant avec les sublimes voix bien harmonisées de l'excellent chœur de l'Opéra de Monte-Carlo. Le chœur est magnifiquement préparé par Stefano Visconti. Les quatre brillants solistes chantent de manière superlative. La soprano lettone Marina Rebeka a une voix puissante et lumineuse. La mezzo-soprano biélorusse Ekaterina Semenchuk est réputée pour les rôles verdiens et possède un timbre de voix intense et chaleureux. Le baryténor Michael Spyres donne une performance extraordinaire. Sa voix est pleine d'émotion pure avec une technique et une sensibilité prodigieuse. La basse Ildar Abdrazakov, souffrant, a cédé sa place au baryton-basse uruguayen Erwin Schrott qui séduit par sa voix étincelante.
Au cours de chaque saison, le Service Culturel Migros patronne une série de concerts symphoniques qui sont présentés dans plusieurs villes de Suisse mais qui, parfois aussi, ne sont réservés qu’à une seule cité. Pour ouvrir les feux en cette fin octobre, il invite le City of Birmingham Symphony Orchestra qui se produit à Zürich, Berne, Genève et Lucerne sous la direction du chef nippon Kazuki Yamada devenu son directeur musical attitré depuis le printemps dernier.
Le programme proposé au Victoria Hall de Genève le 25 octobre commence par la PremièreSymphonie en ré majeur op.25 dite ‘Classique’ de Sergey Prokofiev. A la tête d’une énorme phalange incluant notamment 24 violons, 8 alti, 8 violoncelles et 4 contrebasses, Kazuki Yamada recourt à un tempo modéré pour l’Allegro initial qu’il veut délibérément rutilant en gommant la connotation chambriste se rattachant à l’esprit des symphonies de Haydn. Il joue des contrastes d’éclairage pour faire ressortir les timbres et chanter les premiers violons dans le Larghetto. Mais la Gavotte devient lourdingue par la débauche de coloris trop gras que le Presto tentera d’affiner avec de cinglants traits en fusée qui annihilent une fois de plus la référence ‘classique’ attachée à cette œuvre brève.
Aurait dû intervenir ensuite le pianiste turc Fazil Say qui a ouvertement pris position contre l’attaque du Hamas tout en critiquant la politique du premier ministre israélien Netanyahou, ce que la direction de Migros a jugé indéfendable. Il est donc remplacé en dernière minute par Louis Schwizgebel-Wang, pianiste genevois de trente-cinq ans qui a été deuxième prix du Concours de Genève en 2005 puis premier prix des Young Artists Concerts à New York en 2007, ce qui lui a valu de jouer à Carnegie Hall en novembre de la même année.
L'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo a programmé l'intégrale des concertos pour piano et plusieurs œuvres symphoniques à l'occasion du 150ème anniversaire de la naissance de Serge Rachmaninov avec la venue de deux grands pianistes Evgeny Kissin et Francesco Piemontesi.
Evgeny Kissin devait déjà interpréter l'année passée ce concerto, mais suite à une tendinite il a dû le remplacer par un concerto de Mozart moins exigeant. L'artiste revient cette année en très grande forme pour ce RACH3 et la salle est comble, tous les billets ont été vendus. Kissin prend le premier mouvement dans un tempo très mesuré, nettement plus lent que la plupart des interprètes, ce qui lui permet d'assurer une continuité de tempo entre les différents épisodes. La progression dramatique de l'interprétation est magnifique. Le finale est chargé de toute l'énergie accumulée précédemment, c'est un feu d'artifice de virtuosité époustouflant. La clarté architecturale, un jeu raffiné des lignes et la lumière toujours changeante. Son interprétation est noble et sublime, héroïque et déchirante. Elle traverse votre âme dans sa pureté cristalline et son intensité passionnée. On écoute la musique d'un compositeur de génie, par celle d'un pianiste de génie. Le dialogue avec l'OPMC et Kazuki Yamada est en parfait accord C'est un triomphe et Kissin offre en bis la “Mélodie” et la “Sérénade” extraits des Morceaux de fantaisie de Rachmaninov.
Après l'entracte on découvre la Symphonie n°3 de Rachmaninov. C'est la première fois qu'elle est jouée à Monte-Carlo. Par ses contours mélodiques et son rythme, c'est sa symphonie russe la plus expressive, en particulier dans les rythmes de danse du finale. Ce qui est étonnant dans cette symphonie c’est sa grande économie d’énonciation par rapport aux deux précédentes. Le style épuré, apparent pour la première fois dans la Rhapsodie sur un thème de Paganini, renforce la puissance émotionnelle de l'œuvre. Que ce soit le trio mélancolique entre cor, violoncelle et clarinette au début de la symphonie, puis l'explosion émotionnelle extatique qui éveille tant d'émotions, ou le deuxième mouvement déchirant avec son beau thème. La virtuosité de tous les instrumentistes est vraiment admirable. Kazuki Yamada est très à l'aise dans ce répertoire évocateur et séduisant pour l’oreille. Il dirige son excellent orchestre à un tempo variable et avec une dynamique artistiquement maîtrisée.
Les Concerts d’été au Palais princier de Monte-Carlo sont une initiative de feu le Prince Rainier III. En 1959, le Souverain monégasque a pris l'initiative d'ouvrir chaque été les portes de son Palais pour y accueillir l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo (anciennement appelé Orchestre National de l'Opéra de Monte-Carlo) accompagnant les chefs et les concertistes les plus réputés.
Le cadre prestigieux de la Cour d'Honneur du Palais avec ses superbes fresques du XVIe siècle font de cet écrin un lieu magique. Le public est en tenue de soirée, veste et cravate exigée pour les messieurs, les dames portent des robes du soir, certaines même longues. C’est la même ambiance qu'au Festival de Salzbourg : mondain, chic, cher et couru.
Le concert d’ouverture de l’édition 2023 se déroule en présence du Prince Albert pour un concert en hommage à Serge Rachmaninov à l’occasion du 150e anniversaire de sa naissance. Les 900 places de la jauge se sont rapidement vendues, le public était attiré par la présence de la star du clavier Daniil Trifonov
Il se lance à l’assaut du Concerto n°4 du compositeur russe. Les concertos de Rachmaninov sont les baromètres parfaits de l'évolution des goûts musicaux. On commence généralement par aimer le Deuxième Concerto, on grandit vers le 3e, on découvre ensuite la version révisée du 1er Concerto et on est surpris par le 4e, le moins joué de tous. C'est une combinaison d'expressionnisme romantique tardif et d'impressionnisme presque dans le style de Debussy. S’il ne comporte pas de thèmes mémorables, il dégage une émotion sincère.
L'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo présente un programme avec des œuvres de compositeurs français de la fin du XIXe et du début du XXe siècles : Gounod, Fauré et Debussy. Un programme qui sort des sentiers battus mais qui permet à Kazuki Yamada, directeur musical et artistique de l’OPMC, de montrer sa connaissance et sa maîtrise de ces esthétiques dont il parvient à illustrer parfaitement toutes les couleurs et les sons de ce répertoire.
Le concert commence par la rare Symphonie n°2 de Charles Gounod dont la dernière exécution à Monte-Carlo date de 1930... Cette symphonie est bien composée, agréable à écouter, avec un bel équilibre entre les thèmes musicaux et un entrelacement précis d'harmonies, mais elle n'est pas vraiment d'un grand d'intérêt.
La pianiste japonaise Momo Kodama rejoint le plateau pour la première exécution à Monte-Carlo de la Fantaisie pour piano et orchestre de Gabriel Fauré. C'est un concerto pour piano avec un orchestre réduit à la "formation Mozart", bois par deux, quatre cors, une trompette, une harpe, un ensemble de cordes et timbales. Composée en 1918, elle reflète à la fois les angoisses et les espoirs du compositeur, mais aussi un sentiment d'allégresse et de bonheur. L'interprétation de Momo Kodama et de Kazuki Yamada est cristalline, empreinte de poésie, parfaitement rythmée et exécutée. L'OPMC, Kazuki Yamada et Momo Kodama sont en parfaite synchronisation, capturant et illuminant les lignes mélodiques et les harmonies ardentes de ce dernier chef-d'œuvre de Fauré. Cette œuvre, plutôt méconnue, mérite d'être entendue plus souvent.
Le Festival Printemps des Arts de Monte-Carlo est un des rendez-vous culturels les plus importants de la Principauté. Pendant un mois, du mercredi au dimanche, on découvre des œuvres sortant des sentiers battus rarement jouées en concert ainsi que des créations, ADN du festival.
Pour sa deuxième saison en tant que directeur artistique Bruno Mantovani, continue avec sa thématique "Ma fin est mon commencement" opus 2, programmant la trajectoire des premières aux ultimes œuvres d'un même compositeur, avec cette année également un panorama d'oeuvres de compositeurs nord-américains du XXème siècle.
Le ton est donné dès le concert d'ouverture avec Bruno Mantovani lui-même aux percussions, avec Julien Bourgeois dans Clapping Hands de Steve Reich; compositeur qu'on retrouve le dernier weekend du festival dans des œuvres composées entre 1988 et 2003.
Michel Dalberto est un pianiste fort apprécié du public. Il déborde d'énergie et cette année il relève le défi du marathon pianistique, en se produisant trois jours de suite, en concert avec orchestre à l'Auditorium Rainier III, en récital solo dans la Salle Tortue du Musée Océanographique et en duo avec le baryton Edwin Crossley-Mercer au One Monte-Carlo.
L'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo présente, pour la deuxième année de suite, un mini festival consacré à Mozart. Cet événement prend place aux alentours du 27 janvier, la date de la naissance du compositeur. L’OPMC sous la direction de Kazuki Yamada, son Directeur musical et artistique, propose une affiche alléchante avec, en tête d’affiche, quelques grands noms de la scène actuelle.
Ce concert symphonique présente un chef-d'œuvre : le Concerto pour deux pianos n°10 K.365 et des œuvres moins connues.
La brève ouverture de Der Schauspieldirektor ouvre le concert : c'est une œuvre de circonstance, un morceau brillant, mais où l'on ne retrouve pas le génie de Mozart. L'interprétation de Kazuki Yamada rappelle les exécutions des années 1980. Il dirige l'orchestre avec une certaine lourdeur, on aurait souhaité pour cette ouverture un Mozart plus léger et pétillant.
Ce sont les frères Lucas et Arthur Jussen qui galvanisent le public avec le Concerto pour deux pianos. Ces deux jeunes hommes, qu'on a connus il y a quelques années comme enfants prodiges stars de la télévision néerlandaise, ont grandi. Ils ont acquis une belle maturité et leur jeu a atteint le sommet. De talents précoces, ces jeunes Néerlandais sont à présent des musiciens de classe mondiale. Ils sont époustouflants. Ils respirent ensemble. C'est au point où on n'arrive pas à déceler lequel des deux joue sa partie. On a l'impression de contempler une même âme dans deux corps qui dansent la musique. Les notes, la dynamique, les nuances, les émotions, tout coule de source. Ils soignent leur look ce qui compte pour certains, et ils conquièrent tous les publics. Ils ont une belle complicité avec Kazuki Yamada et l'orchestre. Le public leur réserve un triomphe. Ils nous offrent en bis une paraphrase enjouée sur de thèmes mozartiens composée par le pianiste Igor Roma.
Ce samedi 10 décembre a lieu le concert du Belgian National Orchestra au Namur Concert Hall. L’orchestre est placé sous la direction du chef d’orchestre japonais Kazuki Yamada. Il est actuellement le directeur artistique et musical de l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo et sera le chef d’orchestre principal et conseiller artistique du City of Birmingham Symphony Orchestra à compter d'avril 2023. La violoncelliste franco-belge Camille Thomas est la soliste du soir. Régulièrement invitée dans les plus grandes salles et collaborant avec des chefs et orchestres renommés, elle signe en 2017 un contrat international d’artiste exclusif chez Deutsche Grammophon, devenant la première femme violoncelliste à signer pour la prestigieuse maison de disques.
Au programme de cette soirée, Along the Shores of Lorn de Luc Brewaeys, Cello Symphony de Benjamin Britten et Petrouchka dans la version originale de 1911 d’Igor Stravinsky.
Ces trois compositeurs ont été choisis parce qu’ils sont d’illustres membres de l’Académie Royale de Belgique qui fête cette année son 250e anniversaire.
Along the Shores of Lorn est composé en 2005 par le compositeur belge Luc Brewaeys à la demande du Symfonieorkest Vlaanderen. Cette musique d’effets est dirigée avec précision par le chef japonais. Même si aucune mélodie ne ressort réellement, de multiples effets sont mis en application par les musiciens du BNO. Notons par exemple que les deux clarinettistes ont quitté un instant la scène pour aller jouer au-dessus de deux timbales, chacune étant disposée dans un coin arrière de la scène. Plus tard, un duo de trompettes avec sourdines se fera également sur les côtés de la scène. Les parties de percussion sont également importantes. En effet, à l’aide de leurs nombreux instruments et tous les effets possibles avec ceux-ci, ils nous ont fait voyager. Nous sommes par exemple arrivés sur une île avec le bruit des vagues s’échouant sur la plage. Tout comme au début, cette pièce se termine sur un roulement de grosse caisse.
On commence cette sélection à Bruxelles au CPE Festival, avec 2 beaux concerts au Musée des instruments : le duo piano à 4 mains Zora et Nora Novotna interprétera un programme coloré et bigarré le dimanche 11 décembre. Le 18 décembre, le violoncelliste Marcel Johannes Kits sera en compagnie de la pianiste Naoko Sonada pour un récital Schnittke, Brahms et Britten.
L’un des évènements du mois sera la création posthume de On Purge bébé de Philippe Boesmans à La Monnaie du 13 au 29 décembre. Le théâtre belge nous gâte avec le retour d’Antonio Pappano pour un Winterreise de Schubert revu par Hans Zender en compagnie de Ian Bostridge (19/12). Alain Altinoglu sera à l’affiche d’un concert de fête avec la Symphonie Fantastique (30/12).
A Bozar, le London Philharmonic traversera La Manche pour une Symphonie n°9 de Gustav Mahler sous la baguette de Vladimir Jurowski (6/12) avant que Philippe Herreweghe ne fasse trembler les murs avec la Missa Solemnis de Beethoven (17/12).
Au Flagey, l’Ensemble Musiques Nouvelles célèbre ses 60 ans avec une soirée anniversaire (5/12). La pianiste Işıl Bengi présentera son nouvel album avec des œuvres de Granados, Tajcevic, Balakirev (16/12).
Le Belgian National Orchestra sera à Bruxelles (9/11) et à Namur (10/11) pour des concerts sous la direction de Kazuki Yamada.
Toujours à Namur, l’excellent Ensemble Clematis proposera un oratorio de Noël imaginaire constitué au départ d’œuvres de compositeurs allemands du XVIIe siècle (9/12).
Du côté de Liège, les fêtes seront joyeuses avec une production de La Vie Parisienne de Jacques Offenbach (23 au 31/12). L'Orchestre philharmonique royal de Liège clôt son année César Franck avec une interprétation de l'oratorio Les Béatitudes (Bruxelles le 08/12 et Liège le 10/12).
A Lille, avec l’Orchestre National de Lille, il ne faudra pas manquer les concerts avec la rare Petite Sirène de Zemlinsky (1er et 2 décembre) et celui avec le Chant de la terre de Gustav Mahler ( 8 décembre).
A l'occasion du 150e anniversaire de la naissance de Serge Rachmaninov, l'Orchestre Philharmonique de Monte Carlo a programmé plusieurs concerts lui rendant hommage.
La venue du pianiste , dans son Concerto n°3, devait être l’un des sommets de ces célébrations. Hélas en raison d'une tendinite dont il souffre depuis plusieurs semaines, il a dû le remplacer par un concerto moins exigeant techniquement. Il nous propose ainsi le célèbre concerto n°23 KV.488 de Mozart, une des plus belles et captivantes musiques du compositeur. Tout le long du premier mouvement on le sent tendu, avec un jeu un peu mécanique. Ce n'est qu'à partir du deuxième mouvement qu'on retrouve le sublime Kissin avec un adagio; un moment de grande émotion. La concentration et la sérénité d'Evgeny Kissin se complètent par une attention subtile et réfléchie au ton de la partition. Il faut saluer le travail sur la dynamique portée par un sens unique du phrasé, avec des moments pétillants de soleil alternant avec des moments d'intimité et de tranquillité, de nostalgie et de tristesse. Le troisième mouvement est enlevé avec brio et le public est captivé. Hélas, l'accompagnement d'orchestre était lourd, alors que Mozart devait pétiller et virevolter.L’artiste nous offre en bis la fameuse Marche turque de Mozart et le Prélude opus 3 n°2 en do dièse mineur de Rachmaninov. Kissin interprète ce prélude avec une intensité dramatique et expressive qui donne des frissons.
La saison de l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, dénommée "Une nouvelle porte s'ouvre" commence fort et la salle des Princes du Grimaldi Forum est comble pour ce concert inaugural. Il propose un programme idéal pour satisfaire le public : ouverture-concerto-symphonie à base de grands tubes consensuels.
Kazuki Yamada et l'OPMC se présentent en toute grande forme dès les premières mesures de l’ouverture du Carnaval romain de Berlioz. Ils nous procurent une version époustouflante de ce joyau de la musique romantique. Le chef dirige l'orchestre dans un tempo bien phrasé et avec une dynamique admirablement maîtrisée. Les différentes parties de l'orchestre sont en parfait accord. On découvre un des plus beaux solos pour cor anglais de l'histoire de la musique romantique. Le corniste nous fait frissonner de joie.
Le thème mélancolique est repris par l'alto qui touche profondément et la section de trombone est phénoménale. Yamada sait comment conduire l'accumulation des rythmes enivrants. Tous les musiciens de l'orchestre sont éblouissants.
Comme chaque été, l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo donne une série de concerts de prestige dans la Cour d'Honneur du Palais Princier. Pour ce premier concert de Gala est présence du Prince Albert II, le programme célébrait le 100e anniversaire de la disparition du Prince Albert I avec la mise à l’honneur d'œuvres de Camille Saint-Saëns et Jules Massenet, amis du souverain monégasque. Ainsi, deux des œuvres programmées étaient des commandes pour l'inauguration du Musée Océanographique et les autres étaient jouées pour la première fois à Monaco.
Kazuki Yamada excelle dans ce répertoire français romantique et l'orchestre est scintillant. Le concert commence avec l'Ouverture de Fête de Saint-Saëns, qu'on a découverte l'année passée lors d’un concert de l’OPMC. C'est une œuvre de circonstance idéale pour l'occasion.
Le Concerto pour piano de Massenet est un bijou oublié. Les mélomanes exigeants se rappellent que le grand Aldo Ciccolini l'avait enregistré en studio pour EMI, il y a une quarantaine d'années, avec l'Orchestre de Monte-Carlo sous la direction de Sylvain Cambreling. Mais l'œuvre n'avait jamais été jouée sur une scène à Monaco. Au piano, on retrouve Alexandre Kantorow. Il fait chanter tous les thèmes poétiques, épiques et lyriques du concerto de Massenet avec un toucher magique.Le public lui réserve une ovation et il offre en bis la merveilleuse “Mélodie” tirée d’Orphée et Eurydice de Gluck dans l'arrangement pour piano de Sgambati.
L'Orchestre Philharmonique de Monte Carlo termine sa saison des grands concerts symphoniques avec un merveilleux feu d'artifice sonore. Au programme une suite de concert tirée de Pelléas et Mélisande de Claude Debussy et l'opéra Le Château de Barbe-Bleue de Béla Bartók.
Kazuki Yamada dirige la suite composée à partir des Interludes orchestraux de Pelléas et Mélisande dans l’édition de son confrère Alain Altinoglu. Yamada et son orchestre nous donnent une merveilleuse performance où la couleur est devenue le son et le son les esprits de la nature au pupitre d’un orchestre concerné et très appliqué.
La cinquième édition du Concours de direction d’orchestre Evgeny Svetlanov faisait escale à Monte-Carlo, sous le Haut Patronage de S.A.R la Princesse Caroline de Hanovre et avec la complicité de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo et de Kazuki Yamada, son directeur musical et artistique.
Le jury de cette édition 2022 était présidé par le maestro Pinchas Steinberg. A ses côtés : les chefs Kazuki Yamada et Dmitri Liss, Daishin Kashimoto, Konzertmeister de l'Orchestre Philharmonique de Berlin, Tatjana Kandel, déléguée artistique de l'Orchestre National du Danemark, Anthony Fogg, administrateur artistique de l'Orchestre Symphonique de Boston et directeur du Festival de Tanglewood, David Whelton, ex-directeur du Philharmonia Orchestra de Londres et à l'heure actuelle directeur artistique du Klosters Music Festival ainsi que René Koering, l’un des personnages majeurs de la vie musicale en France.
18 candidatures ont été retenues pour se présenter au premier tour sur les 330 dossiers envoyés. Le concours est comme un saut dans le grand bassin d’une piscine : aucune répétition avec l’orchestre pour les candidats. Saluons par ailleurs le travail de “l’homme invisible de ce concours”, le remarquable chef David Molard Soriano, fondateur de l'Orchestre des Jeunes d'Ile de France, qui a préparé l’OPMC en amont du concours afin de passer en revue toutes les oeuvres qui sont jouées au Concours et offrir un maximum de confort et de sécurité aux concurrents.
La pianiste Maria-João Pires était l’invitée de prestige de l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo sous la direction de Kazuki Yamada, son directeur musical et artistique pour des concerts à l’Auditorium Rainier III de Monaco et au Festival de Pâques d’Aix-en-Provence.
Le public retrouve la pianiste dans le Concerto n°9"Jeunehomme" de Mozart, l’un de ses favoris. Pires capture l'esprit du compositeur comme personne. Chacun de ses doigts est possédé comme par des anges, c'est un don qui ne s'apprend pas. Elle a un phrasé unique, une qualité de pianissimo, legato et staccato sublime, tout coule de source. Le public lui réserve un triomphe et Pires prolonge le bonheur avec un bis : le célèbre Clair de lune de Debussy.
Le Festival Printemps des Arts est un des moments forts de la vie culturelle monégasque. Après bientôt quarante ans d'existence, il continue de se renouveler. Marc Monnet était le directeur artistique pendant 19 ans et le public a pu découvrir de nombreuses créations mondiales dont maints chefs d'œuvres ainsi que de nombreuses raretés.
C'est Bruno Mantovani, un autre compositeur, qui lui succède, et ce dernier signe sa première programmation pour ce festival 2022 avec 21 concerts, projection de film, ballet, des conférences, rencontres et tables rondes sans oublier des Masterclasses. Comme de tradition, le festival occupe des lieux insolites comme le tunnel "Riva", percé sous le Palais Princier de Monaco il y a plus de 60 ans qui accueille un concert. Le programme se plait également à proposer un parcours à travers le temps et huit siècles séparent la Messe de Nostre Dame de Guillaume de Machaut et la nouvelle partition de Bastien David qui est présentée cette année. C’est un voyage à travers le temps, le temps "universel", mais aussi le temps spécifique à chaque créateur. C'est l'analyse de l'évolution stylistique d'un compositeur au fil de sa vie, qui permet de cerner sa personnalité.
Le premier concert symphonique du festival témoigne de cette ouverture à travers les époques. Il démarre avec le canon de Guillaume de Machault Ma fin est mon commencement. Une merveille de mathématique musicale égale à celles de Jean-Sébastien Bach.Le texte illustre la musique et la musique le texte : arrivée à sa fin, la musique repart en arrière, et la voix du haut devient celle du bas -et inversement. Une parfaite maîtrise du contrepoint admirablement interprété par l'Ensemble Gilles Binchois.
L'Orchestre Philharmonique de Strasbourg sous la direction de Marko Letonja fait son entrée sur la scène de l’Auditorium Rainier III. Ce déplacement est un petit évènement pour les Alsaciens qui effectuent ici leur premier déplacement après cette longue période de pandémie et ils sont heureux de retrouver le public monégasque.
Siren's Song, l'une des dernières créations de Peter Eötvös, ouvre la partie symphonique du concert. Eötvös avait déjà composé en 2015-2016 un cycle The Sirens Cycle fondé sur des textes de Joyce, Homère et Kafka. Siren's Song réinvestit la vision des trois auteurs laissant de côté les paroles. Reste alors l'aura métaphysique des écrits et le questionnement de Kafka : les sirènes ont-elles chanté pour Ulysse ou ne l'ont-elles bercé que de leur silence ? Letonja nous entraîne dans ce monde féerique, envoûtant, plein de couleurs et de sons avec sa baguette magique.
Invité d’honneur du festival, le pianiste Jean-Efflam Bavouzet nous fait découvrir deux univers de Prokofiev, avec ses concertos n°1 et n°5. La confrontation des deux concertos permet d'apprécier les écarts entre le commencement et la fin du corpus pour piano et orchestre de Prokofiev.
L'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo a organisé un mini-festival Mozart qui a connu naturellement un très grand succès et qui deviendra un rendez-vous annuel dans les prochaines saisons. Pour le dernier concert, l’affiche était prestigieuse avec la participation de la soprano Cecilia Bartoli et du pianiste David Fray alors que l'OPMC était placé sous la direction de Kazuki Yamada, son directeur artistique et musical.
Le concert commence par la Symphonie n°1 en mi bémol majeur K16, composée par le prodigieux Mozart à l'âge de 8 ans. Elle est fort peu jouée en concert et elle reste cantonnée aux intégrales discographiques. Kazuki Yamada à la tête de son orchestre nous fait revivre l'imagination exubérante du jeune Mozart, par une interprétation énergique et tout en fraîcheur.
Le Casse-Noisette de Tchaïkovski est à l’affiche des fêtes de fin d’années sur le rocher avec les ballets de Monte-Carlo dans une chorégraphie de Jean-Christophe Maillot. Ce dernier transpose l'histoire de ce grand classique dans l'univers d'une compagnie de danse dont le titre du spectacle le sous-entend: "Casse-Noisette Cie". La chaleur de la maison familiale est remplacée par un studio de danse alors que le plateau est sobre et dépouillé. On est loin de la version originale : pas de Casse-Noisette en bois qui se transforme en prince, mais un cadeau inattendu, un nouveau chorégraphe qui déborde d'inventivité et de créativité et fait découvrir sa vocation : la danse.
On participe au rêve éveillé que vit Jean-Christophe Maillot depuis qu'il a été nommé Chorégraphe-Directeur des Ballets de Monte-Carlo en 1993. Maillot est un des principaux et des plus novateurs chorégraphes de danse moderne. Il développe son langage chorégraphique tant sur les bases de la danse académique que sur les courants néo-classiques. Il y a un échange permanent entre Maillot et ses danseurs. Il met en valeur les qualités individuelles de ses danseurs au sein de mouvements d'ensemble. On bascule dans un monde onirique. Le ballet est une féerie visuelle et Maillot se raconte avec une déclinaison de son amour du cirque, les paillettes, la fête.
L'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo et Kazuki Yamada, son directeur artistique et musical, proposaient en Prélude à la Commémoration du Centenaire de la disparition du Prince Albert Ier (28 novembre), un concert de musique française avec des compositeurs qui avaient un lien privilégié avec le souverain monégasque.
Les symphonies de Charles Gounod restent peu connues et très peu programmées, ombragées par les ouvrages lyriques du compositeur qui captent la notoriété. Kazuki Yamada proposait la légère et savoureuse Symphonie n°1. Cette partition fait penser à Haydn dans les deux premiers mouvements, le scherzo est un menuet et le finale évoque la Symphonie italienne de Mendelssohn. Les thèmes sont beaux, harmonieux et brillants. Kazuki Yamada fait danser l'orchestre.
Richard Strauss (1864-1949) : Eine Alpensinfonie opus 64. Gustav Mahler (1860-1911) : Mouvement « Blumine » de la Symphonie no 1 en ré majeur, dite Titan. Orchestre philharmonique de Monte-Carlo, direction Kazuki Yamada. 2018. Livret en français. 61’40’’. OPMC Classics
Ce concert commémore un double anniversaire. Tout d’abord, le centenaire de la disparition du compositeur Camille Saint-Saëns en 2021 mais aussi les 100 ans du décès du Prince Albert Ier de Monaco (1840-1922). Le Prince Albert Ier dit le “Prince savant” a donné une vive impulsion à l'activité musicale à Monaco. Il a bénéficié de ses liens privilégiés avec les compositeurs Jules Massenet et Camille Saint-Saëns, ses collègues à l'Institut de France. Saint-Saëns a composé l'Ouverture de fête pour l'inauguration du Musée océanographique de Monaco en 1910.
C’est avec le Concerto pour violon et orchestre n°3 de Saint-Saëns que concert célèbre le compositeur français. On ne présente plus l’excellent Daniel Lozakovich qui fait désormais partie des violonistes majeurs de sa génération. Enfant prodige et boxeur à ses heures perdues, le jeune homme de 20 ans tarde un peu à entrer sur scène et il s’accorde longuement ! La cause : il a dû remplacer une corde de son instrument en dernière minute et jouer avec une nouvelle corde entraîne la nécessité d'accorder plus souvent. Mais dès les premières notes, le jeune homme est maître à bord et domine la situation. On salue la précision d'intonation et d'attaque ainsi qu’une intensité d'expression combinée à des prouesses de vélocité. L'orchestre sous la direction de Kazuki Yamada est superbe, c'est une performance absolument incroyable.Après une ovation debout, Lozakovich offre deux bis. Le très virtuose Scherzo de Fritz Kreisler et une Allemande de Bach.
L'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo nous offre pour débuter cette nouvelle saison un monument de la musique classique : la Symphonie n°9 de Beethoven.
Le programme de ce concert était prévu la saison passée, mais pour des raisons sanitaires il était impossible de faire venir le Chœur de l'Orchestre Symphonique de Londres comptant plus de 80 chanteurs.
Ce concert d'ouverture de la saison 2021-22 se couvrait d’émotion car l'événement était dédié au Maestro Gianluigi Gelmetti, ancien Directeur artistique et musical de la phalange et chef honoraire depuis 2016, qui nous a quittés au mois d'août. Trait d’union dans l’histoire de l’orchestre : c’est Gelmetti qui avait dirigé, il y a 8 ans, cette symphonie de Beethoven pour la dernière fois à Monaco.
Dans un texte publié dans le programme, Kazuki Yamada rend hommage à son prédécesseur qu'il a entendu à l'âge de 16 ans lors d'une tournée au Japon et qui l'a inspiré à se lancer dans la direction d'orchestre. Après une minute de silence, le concert commence par l'ouverture Léonore II de Beethoven que Kazuki Yamada dirige avec énergie, vigueur et éloquence.
Dès les premières mesures de symphonie, Yamada se montre en très grande forme et fait briller l'orchestre de tous ses feux. L'introduction provoque un sentiment d’attente, de mystère et d’interrogationet l'orchestre se déploie progressivement d'un pianissimo dans un grand crescendo, guidé par une direction qui gère les gradations avec le sens du drame requis : c'est vigoureux, imposant et majestueux. Tout au long de la partition, le maestro japonais cerne l’esprit des mouvements ciselant les interventions solistes avec le sens des couleurs requises.
L’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo se produit dans le cadre de ses traditionnels concerts estivaux donnés la Cour d'Honneur du Palais Princier. Les deux derniers concerts de la saison avec l'O.P.M.C. étaient placés sous la direction de Kazuki Yamada, le directeur musical et artistique de la phalange monégasque.
Le 1er août, le public a eu le bonheur de retrouver le violoniste Sergey Khachatryan dans le Concerto pour violon de Sibelius. Khachatryan est un musicien intègre et s'il s'était fait un peu plus rare ces dernières années, il n’en reste pas moins l’un des meilleurs violonistes actuels. Son interprétation du Concerto de Sibelius était phénoménale, tel un volcan dans un glacier : sonorité superbe, technique incroyable, musicalité, intensité, lyrisme, poésie tout y était. C'était beau, profond et transcendant. Après une ovation enflammée, il donne en bis une pièce poignante pour violon solo de musique arménienne.
Le concert dans la série "Grande saison"de l'Orchestre philharmonique de Monte-Carlo du samedi 29 mai devait avoir lieu au Grimaldi Forum et présenter les Carmina Burana de Carl Orff avec le City of Birmingham Symphony Orchestra Chorus, et le Concerto n°3 de Bartók avec la pianiste Elisabeth Leonskaja. Vu l'impossibilité actuelle de faire voyager une chorale depuis le Royaume-Uni, le programme a été modifié et a eu lieu à l'Auditorium Rainier III.
Marie-Nicole Lemieux était l'Artiste en résidence de la saison 2019-2020. Nous la connaissons bien en Belgique où elle a remporté le 1er prix au Concours Reine Elisabeth en 2000 et elle est une invitée régulière des salles de concert. Elle n'a pas pu donner tous les concerts prévus l'année passée. Elle a accepté d'interpréter pour ce concert les splendides Nuits d'été, le chef-d'oeuvre d'Hector Berlioz.
Nous avions admiré Marie-Nicole Lemieux la saison passée en septembre 2019 dans les Sea Pictures d'Edwar Elgar et en janvier 2020 dans les Wesendonck Lieder de Richard Wagner.
L’an passé, le traditionnel Festival du Printemps des Arts de Monaco avait été annulé à la dernière minute en raison de la crise sanitaire. Mais comme vous pouvez le lire régulièrement dans ces colonnes, la principauté monégasque est l’un des rares lieux à ne pas avoir fermé les portes de ses salles de concerts ! Le compositeur Marc Monnet, dont c’est la dernière édition à la tête du Printemps des Arts, a surmonté toutes les difficultés, y compris la tardive annulation de la venue de l'Orchestre National de France sous la direction de Daniele Gatti pour le concert d’ouverture. Dès lors, la programmation est modifiée et les horaires des concerts permettent aux proches voisins de Monaco, les seuls à même de respecter les limites géographiques imposées par le confinement hexagonal, de rentrer chez eux avant le désormais traditionnel couvre-feu !
Pour ce second week-end du festival, l’affiche mettait à l’honneur le pianiste Bertrand Chamayou pour une intégrale en trois récitals sur la même journée (11h30, 14h15 et 16h) : les Années de pèlerinage de Franz Liszt. Il y a de nombreux enregistrements de ce chef-d'oeuvre retraçant la vie de Liszt et de ses voyages en Suisse et en Italie avec Marie d'Agoult, mais il est rarement joué dans son intégralité en concert. Bertrand Chamayou l'a enregistré en 2011 (Naïve). Si on était impressionné par l'interprétation magistrale au disque de Chamayou , on est époustouflé par sa performance en concert. Son jeu est un mélange de sensibilité et de puissance. Le son cristallin de Chamayou dans les aigus est absolument unique. Ainsi dans “Les Jeux d'eau à la d'Este" on entend l'eau couler du piano. Et dans les morceaux forts il est brillant, virtuose et éclatant. La palette sonore qu’il extrait du piano puise sa force dans cet élan romantique où l’âme de Liszt transparaît.
Le troisième weekend du Festival Printemps des Arts est consacré à des compositeurs de la seconde école de Vienne : Arnold Schoenberg, Alban Berg et Anton Webern. L’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo est un partenaire du festival et ce concert symphonique sous la direction de Kazuki Yamada, son directeur musical et artistique, mettait à l’honneur Berg et Schoenberg.
Dix ans après son décès, le souvenir du grand chef d’orchestre Yakov Kreizberg reste très fort à Monte-Carlo, en particulier parmi les membres de l’OPMC dont tous saluent la relation artistique aussi unique que musicalement exceptionnelle avec leur regretté directeur musical. Rappelons que le chef était également le visionnaire qui a initié la label OPMC Classics, le label de la phalange monégasque. A la fin des années 2000, il n’était pas encore si fréquent qu’un orchestre se lance dans l’aventure et l’OPMC avait séduit les critiques par une série d’enregistrements dont la Symphonie n°5 de Mahler, un coffret consacré aux grands ballets de Stravinsky ou la Symphonie n°11 de Chostakovitch. En son honneur, la grande salle de l'Auditorium Rainier III porte désormais son nom.
Kazuki Yamada, l'actuel directeur artistique et musical et l’OPMC lui ont dédié le premier concert de l'année 2021 avec un programme romantique allemand, l’un des répertoires de prédilection du maestro russo-américain.
La principauté de Monaco se démarque de manière radicale face à presque tous les pays du monde. La volonté est affirmée : il faut maintenir la culture ! Grâce aux mesures sanitaires très strictes, respectées scrupuleusement par tous les artistes et toutes les équipes, le défi est relevé haut la main et Monaco est l’un des derniers états ou l’on peut actuellement assister à des concerts avec du public. Certes, la jauge des salles de concerts et théâtres est diminuée de moitié, un fauteuil sépare chaque spectateur, pas d'entracte, pas de boissons. Le public est masqué, les mains sont passées au gel hydroalcoolique. Les musiciens sont régulièrement testés. Dans le désert actuel où toute collaboration artistique est devenue terriblement complexe, maintenir une saison artistique est un exploit. La culture est une nourriture essentielle pour l'esprit. Winston Churchill n'a-t-il pas répondu aux députés qui lui demandaient de couper dans le budget de la culture pour financer l’effort de guerre : Pourquoi nous battons-nous, si ce n’est pour la culture ?
Le concert de dimanche avec l'Orchestre Philharmonique de Monte Carlo (OPMC), Kazuki Yamada et Nicholas Angelich était très généreux avec trois partitions d’envergure.
La rentrée est beethovenienne avec l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo et Kazuki Yamada, son directeur musical et artistique. Une rentrée particulière car elle est marquée par la prolongation de trois saisons de son engagement à ce poste, et la sortie de deux nouveaux titres sous le label OPMC Classics : les Symphonies n°1 et n°3 de Mendelssohn et le Requiem et Cantique de Jean Racine de Gabriel Fauré. Mais c’est Beethoven qui nous retient pour ces concerts d’ouverture de saison.
Le premier concert au Grimaldi Forum propose, avec l'ouverture Léonore n°3, le Triple concerto pour violon, violoncelle et piano et la Symphonie n°3. Dans le Triple concerto, l’équipe musicale se compose de Antje Weithaas au violon, Marie-Elisabeth Hecker au violoncelle et Martin Helmchen au piano. Les musiciens varient les atmosphères et les couleurs et chantent tous les trois en une ample respiration, bien secondés par le chef. Seul au pupitre, Kazuki Yamada qui excelle, fascine et émerveille dans le répertoire français des XIXe et XXe siècles, est moins à son affaire dans les oeuvres classiques. Certes, la Symphonie n°3 "Eroica" de Beethoven est très fidèlement interprétée, mais cela manque de marques personnelles. Nous n'arrivons pas à oublier les interprétations puissantes et dramatiques des symphonies de Beethoven avec le même orchestre et le regretté Yakov Kreizberg.