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Double affiche Ravel à l'opéra de Monte-Carlo

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Double anniversaire à l'opéra de Monte-Carlo car c'est il y a cent ans, le 21 mars 1925 que l'Enfant et les Sortilèges a été créé à l'Opéra de Monte-Carlo.

Les œuvres de Maurice Ravel sont courtes et l'Opéra de Monte-Carlo combine l'Enfant et les Sortilèges avec l'Heure Espagnole. Cette double affiche célèbre les 150 ans de Maurice Ravel. 

L'Heure Espagnole est une comédie musicale (opéra) en un acte et 21 scènes, d'après une comédie de Franc-Nohain. Créée en 1911 à l'Opéra-Comique à Paris cette fantaisie avait été perçue initialement comme de la frivolité.  L’arrivée simultanée de plusieurs amants à leur rendez-vous galant oblige l’héroïne Concepcion à les cacher les uns des autres et surtout de son mari le vieil horloger Torquemada. On pense à Georges Feydeau, au cinéma muet et au Paris de Paris de Diaghilev, Coco Chanel, Colette, Picasso et Joséphine Baker. La mise en scène de Jean-Louis Grinda, directeur de l'Opéra de Monte-Carlo de 2007 à 2022, est croquée comme une bande dessinée. La scène représente la boutique de l'horloger Torquemada. Elle est décorée d'une multitude d'horloges et de montres qui prennent vie dans la célèbre ouverture qui tourne autour de leur tic-tac.

On ne peut imaginer une meilleure distribution. Gaëlle Arquez incarne l'horlogère aguicheuse. Elle a une superbe voix et sa présence scénique évoque toute la sensualité envoûtante et décomplexée du personnage. 

Ravel avec l'OPMC

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L'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo célèbre le 150ème anniversaire de la naissance de Maurice Ravel. Ce concert fait partie de la saison de concerts et est donné en collaboration avec le Printemps des Arts.

Il y a peu de compositeurs qui maîtrisent les pigments orchestraux aussi bien que Maurice Ravel. Kazuki Yamada et son orchestre prolongent l'exploration de l'univers magique de Ravel, après les représentations exceptionnelles de  L'Heure espagnole  et de l'Enfant et les sortilèges qu'ils ont donné ce mois-ci à l'Opéra de Monte-Carlo.

Ce concert met en exergue toute la richesse et l’intemporalité de la musique de Maurice Ravel.

Nelson Goerner est un des pianistes favoris du public monégasque. On le retrouve avec bonheur dans les deux concertos de Maurice Ravel, qu'on entend rarement au cours d'une même soirée.

Le concert commence avec La Pavane pour une infante défunte dans la version pour orchestre. Une élégie aux proportions oniriques, témoignage de l'émerveillement qui saisit l'âme lorsque le regard contemple l'infini et que les oreilles sont caressées par des secrets inavoués. L'orchestre sous la direction de Yamada illustre cette miniature comme un tableau clair-obscur de Velazquez.

Le Concerto pour piano (dit en sol) compte parmi les dernières œuvres achevées de Ravel. Composé entre 1928 et 1931, il est le fruit de la découverte du jazz par le compositeur lors d'un voyage aux États-Unis. Ce concerto illustre l'amour de Ravel pour la musique orchestrale, le jazz, la musique espagnole et l'élégance du XVIIIe siècle. Nelson Goerner est superbe. Son interprétation a l'éclat et la brillance de la foudre. Dans le presto il est stellaire, électrique, hypnotique et explosif.

Mahler n°3 d’ouverture  Monte-Carlo

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L'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo  ouvre la saison au Grimaldi Forum avec la monumentale Symphonie n°3 de Gustav Mahler.

C'est une des plus longues symphonies de tout le répertoire. Plus d'une heure quarante de musique. On l'entend rarement en concert, car la nomenclature orchestrale est impressionnante. L'Orchestre est au grand complet. Cordes, huit cors, quatre trompettes, quatre trombones, quatre clarinettes, quatre bassons, quatre hautbois, quatre flûtes, deux harpes, timbales, percussions...  Pour l'occasion, l’effectif instrumental est complété par les voix féminines du  CBSO Chorus de Birmingham composé d'une quarantaine de sopranos et d'altos, ainsi que d’une cinquantaine de jeunes chanteurs du Choeur d'Enfants de l'Académie Rainier III de Monaco ainsi que d’une soliste exceptionnelle la mezzo-soprano Gerhild Romberger, grande spécialiste de Mahler.

Kazuki Yamada dirige cette œuvre monumentale avec passion, énergie et finesse. Des plus subtils pianissimi aux forte colossaux, Il a un contrôle total de l'architecture de cette symphonie et l'orchestre répond magnifiquement en faisant vivre chaque note. Sa direction fait ressortir toutes les nuances des couleurs orchestrales, créant une expérience riche et immersive.

Le premier mouvement, d’une demi-heure, est un drame puissant, vivant dans ses détails, captivant dans son ensemble. Le Menuetto est abordé avec une certaine régularité et Yamada s’y montre décontracté et même délicat, même si les sections plus rapides sont très agiles. On peut admirer de nombreux solos bien interprétés, notamment ceux du premier violon Liza Kerob.

Clôture du Printemps des arts 2024

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Le Festival du Printemps des Arts s'achève par deux concerts de grande qualité. On a le plaisir de retrouver le Quatuor Parisii, à 18h dans le cadre magique de la Salle de Conférences du Musée Océanographique pour un Concert aux bougies (électriques) dans une semi-pénombre renforçant le caractère intimiste des œuvres de Haydn, Alvarado et Mozart. L'acoustique de la salle convient parfaitement aux instruments à cordes.

Le Quatuor Parisii propose en ouverture le Quatuor en si bémol majeur  “Lever du soleil” op.76 n°4 de Joseph Haydn L'interprétation des Parisii est caractérisée par la perfection, une complicité étonnante, pleine d'assurance et d'inventivité. Ils ont une sonorité ample avec des alternances entre chant et élans dramatiques. Le fabuleux adagio est particulièrement poignant.

Pour leur quarantième anniversaire, les Parisii ont commandé un quatuor au jeune compositeur Francisco Alvarado. Le Konsonanzenquartett, un clin d'œil au Quatuor "Les dissonances" de Mozart. Les Parisii alternent les mouvements des deux quatuors et c'est une sublime conversation à travers les siècles. L'oreille est constamment surprise, une expérience très enrichissante.

L'Opéra de Monte-Carlo commence sa saison avec la Messa da Requiem de Verdi

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L'Opéra de Monte-Carlo ouvre sa saison 2023-2024 avec le Requiem de Verdi donné au Grimaldi Forum. Ce concert de prestige devait être dirigé par Daniel Barenboïm, mais le légendaire musicien a dû hélas annuler sa venue du fait de ses problèmes de santé. C'est Kazuki Yamada, directeur musical et artistique de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo qui a accepté, grâce à un revirement de dernière minute dans son emploi du temps, de reprendre le flambeau de ce concert très attendu. 

Le Requiem de Verdi peut être vu comme une sorte d'opéra religieux donnant une vision romantique de la mort, plus que comme une messe pour le repos de l'âme. Le scénario diabolique où l'homme a beaucoup de raisons d'être jugé et la destruction de cette merveilleuse planète. Ce requiem romantique et lyrique est impressionnant avec les sublimes voix bien harmonisées de l'excellent chœur de l'Opéra de Monte-Carlo. Le chœur est magnifiquement préparé par  Stefano Visconti. Les quatre brillants solistes chantent de manière superlative. La soprano lettone Marina Rebeka a une voix puissante et lumineuse. La mezzo-soprano biélorusse Ekaterina Semenchuk  est réputée pour les rôles verdiens et possède un timbre de voix intense et chaleureux. Le baryténor Michael Spyres donne une performance extraordinaire. Sa voix est pleine d'émotion pure avec une technique et une sensibilité prodigieuse. La basse Ildar Abdrazakov, souffrant, a cédé sa place au baryton-basse uruguayen Erwin Schrott qui séduit par sa  voix étincelante. 

A Genève, un clinquant Orchestre de Birmingham

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Au cours de chaque saison, le Service Culturel Migros patronne une série de concerts symphoniques qui sont présentés dans plusieurs villes de Suisse mais qui, parfois aussi, ne sont réservés qu’à une seule cité. Pour ouvrir les feux en cette fin octobre, il invite le City of Birmingham Symphony Orchestra qui se produit à Zürich, Berne, Genève et Lucerne sous la direction du chef nippon Kazuki Yamada devenu son directeur musical attitré depuis le printemps dernier.

Le programme proposé au Victoria Hall de Genève le 25 octobre commence par la Première Symphonie en ré majeur op.25 dite ‘Classique’ de Sergey Prokofiev. A la tête d’une énorme phalange incluant notamment 24 violons, 8 alti, 8 violoncelles et 4 contrebasses, Kazuki Yamada recourt à un tempo modéré pour l’Allegro initial qu’il veut délibérément rutilant en gommant la connotation chambriste se rattachant à l’esprit des symphonies de Haydn. Il joue des contrastes d’éclairage pour faire ressortir les timbres et chanter les premiers violons dans le Larghetto. Mais la Gavotte devient lourdingue par la débauche de coloris trop gras que le Presto tentera d’affiner avec de cinglants traits en fusée qui annihilent une fois de plus la référence ‘classique’ attachée à cette œuvre brève. 

Aurait dû intervenir ensuite le pianiste turc Fazil Say qui a ouvertement pris position contre l’attaque du Hamas tout en critiquant la politique du premier ministre israélien Netanyahou, ce que la direction de Migros a jugé indéfendable. Il est donc remplacé en dernière minute par Louis Schwizgebel-Wang, pianiste genevois de trente-cinq ans qui a été deuxième prix du Concours de Genève en 2005 puis premier prix des Young Artists Concerts à New York en 2007, ce qui lui a valu de jouer à Carnegie Hall en novembre de la même année. 

Octobre  pianistique avec Rachmaninov à l'OPMC

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L'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo a programmé l'intégrale des concertos pour piano et plusieurs œuvres symphoniques à l'occasion du 150ème anniversaire de la naissance de Serge Rachmaninov avec la venue de deux grands pianistes Evgeny Kissin et Francesco Piemontesi.

Evgeny Kissin devait déjà interpréter l'année passée ce concerto, mais suite à une tendinite il a dû le remplacer par un concerto de Mozart moins exigeant.  L'artiste revient cette année en très grande forme pour ce RACH3 et la salle est comble, tous les billets ont été vendus. Kissin prend le premier mouvement dans un tempo très mesuré, nettement plus lent que la plupart des interprètes, ce qui lui permet d'assurer une continuité de tempo entre les différents épisodes. La progression dramatique de l'interprétation est magnifique. Le finale est chargé de toute l'énergie accumulée précédemment, c'est un feu d'artifice de virtuosité époustouflant. La clarté architecturale, un jeu raffiné des lignes et la lumière toujours changeante. Son interprétation est noble et sublime, héroïque et déchirante. Elle traverse votre âme dans sa pureté cristalline et son intensité passionnée. On écoute la musique d'un compositeur de génie, par celle d'un pianiste de génie. Le dialogue avec l'OPMC et Kazuki Yamada est en parfait accord C'est un triomphe et Kissin offre en bis la “Mélodie” et la “Sérénade” extraits des Morceaux de fantaisie de Rachmaninov. 

Après l'entracte on découvre la Symphonie n°3 de Rachmaninov. C'est la première fois qu'elle est jouée à Monte-Carlo. Par ses contours mélodiques et son rythme, c'est sa symphonie russe la plus expressive, en particulier dans les rythmes de danse du finale. Ce qui est étonnant dans cette symphonie c’est sa grande économie d’énonciation par rapport aux deux précédentes. Le style épuré, apparent pour la première fois dans la Rhapsodie sur un thème de Paganini, renforce la puissance émotionnelle de l'œuvre. Que ce soit le trio mélancolique entre cor, violoncelle et clarinette au début de la symphonie, puis l'explosion émotionnelle extatique qui éveille tant d'émotions, ou le deuxième mouvement déchirant avec son beau thème. La virtuosité de tous les instrumentistes est vraiment admirable. Kazuki Yamada est très à l'aise dans ce répertoire évocateur et séduisant pour l’oreille. Il dirige son excellent orchestre à un tempo variable et avec une dynamique artistiquement maîtrisée. 

Marie-Nicole Lemieux et la leçon de chant 

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Hector Berlioz (1803-1869) : Les Nuits d’été, Op.7 ; Camille Saint-Saëns (1835-1921) : Mélodies persanes Op.26 ; Maurice Ravel (1875-1937) : Shéhérazade, M.41. Marie-Nicole Lemieux contralto ; Orchestre philharmonique de Monte-Carlo, Kazuki Yamada. 2021 et 2022. Livret en français, anglais et allemand. Texte chanté en : français. 70’54. Warner Classics 504197659409. 

Les concerts d'été au Palais princier de Monaco

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Les Concerts d’été au Palais princier de Monte-Carlo sont une initiative de feu le Prince Rainier III. En 1959, le Souverain monégasque a pris l'initiative d'ouvrir chaque été les portes de son Palais pour y accueillir l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo (anciennement appelé Orchestre National de l'Opéra de Monte-Carlo) accompagnant les chefs et les concertistes les plus réputés. 

Le cadre prestigieux de la Cour d'Honneur du Palais avec ses superbes fresques du XVIe siècle font de cet écrin un lieu magique. Le public est en tenue de soirée, veste et cravate exigée pour les messieurs, les dames portent des robes du soir, certaines même longues. C’est la même ambiance qu'au Festival de Salzbourg : mondain, chic, cher et couru. 

Le concert d’ouverture de l’édition 2023 se déroule en présence du Prince Albert pour un concert en hommage à Serge Rachmaninov à l’occasion du  150e anniversaire de sa naissance. Les 900 places de la jauge se sont rapidement vendues, le public était attiré par la présence de la star du clavier Daniil Trifonov 

Il se lance à l’assaut du Concerto n°4 du compositeur russe. Les concertos de Rachmaninov sont les baromètres parfaits de l'évolution des goûts musicaux. On commence généralement par aimer le Deuxième Concerto, on grandit vers le 3e, on découvre ensuite la version révisée du 1er Concerto et on est surpris par le 4e, le moins joué de tous. C'est une combinaison d'expressionnisme romantique tardif et d'impressionnisme presque dans le style de Debussy. S’il ne comporte pas de thèmes mémorables, il dégage une émotion sincère. 

D'un rêve à l'autre à Monte-Carlo avec l'OPMC

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L'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo présente un programme avec des œuvres de compositeurs français de la fin du XIXe et du début du XXe siècles : Gounod, Fauré et Debussy.  Un programme qui sort des sentiers battus mais qui permet à Kazuki Yamada, directeur musical et artistique de l’OPMC, de montrer sa connaissance et sa maîtrise de ces esthétiques dont il parvient à illustrer parfaitement toutes les couleurs et les sons de ce répertoire. 

Le concert commence par la  rare Symphonie n°2 de Charles Gounod dont la dernière exécution à Monte-Carlo date de 1930... Cette symphonie est bien composée, agréable à écouter, avec un bel équilibre entre les thèmes musicaux et un entrelacement précis d'harmonies, mais elle n'est pas vraiment d'un grand d'intérêt.

La pianiste japonaise Momo Kodama rejoint le plateau pour la première exécution à Monte-Carlo de la Fantaisie pour piano et orchestre de Gabriel Fauré. C'est un concerto pour piano avec un orchestre réduit à la "formation Mozart", bois par deux, quatre cors, une trompette, une harpe, un ensemble de cordes et timbales. Composée en 1918, elle reflète à la fois les angoisses et les espoirs du compositeur, mais aussi un sentiment d'allégresse et de bonheur. L'interprétation de Momo Kodama et de Kazuki Yamada est cristalline, empreinte de poésie, parfaitement rythmée et exécutée. L'OPMC, Kazuki Yamada et Momo Kodama sont en parfaite synchronisation, capturant et illuminant les lignes mélodiques et les harmonies ardentes de ce dernier chef-d'œuvre de Fauré. Cette œuvre, plutôt méconnue, mérite d'être entendue plus souvent.

Le Printemps des Arts de Monte-Carlo 2023

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Le Festival Printemps des Arts de Monte-Carlo est un des rendez-vous culturels les plus importants de la Principauté. Pendant un mois, du mercredi au dimanche, on découvre des œuvres sortant des sentiers battus rarement jouées en concert ainsi que des créations, ADN du festival. 

Pour sa deuxième saison en tant que directeur artistique Bruno Mantovani, continue avec sa thématique "Ma fin est mon commencement" opus 2, programmant la trajectoire des premières aux ultimes œuvres d'un même compositeur, avec cette année également un panorama d'oeuvres de compositeurs nord-américains du XXème siècle.

Le ton est donné dès le concert d'ouverture avec Bruno Mantovani  lui-même aux percussions, avec Julien Bourgeois dans Clapping Hands de Steve Reich ; compositeur qu'on retrouve le dernier weekend du festival dans des œuvres composées entre 1988 et 2003.

Michel Dalberto est un pianiste fort apprécié du public. Il déborde d'énergie et cette année il relève le défi du marathon pianistique, en se produisant trois jours de suite, en concert avec orchestre à l'Auditorium Rainier III, en récital solo dans la Salle Tortue du Musée Océanographique et en duo avec le baryton Edwin Crossley-Mercer au One Monte-Carlo.

Mozart à Monte-Carlo 

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L'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo présente, pour la deuxième année de suite,  un mini festival consacré à Mozart. Cet événement prend place  aux alentours du 27 janvier, la date de la naissance du compositeur. L’OPMC sous la direction de Kazuki Yamada, son Directeur musical et artistique, propose une affiche alléchante avec, en tête d’affiche, quelques grands noms de la scène actuelle. 

Ce concert symphonique présente un chef-d'œuvre :  le Concerto pour deux pianos n°10 K.365 et des œuvres moins connues. 

La brève ouverture de Der Schauspieldirektor ouvre le concert :  c'est une œuvre de circonstance, un morceau brillant, mais où l'on ne retrouve pas le génie de Mozart. L'interprétation de Kazuki Yamada rappelle les exécutions des années 1980. Il dirige l'orchestre avec une certaine lourdeur, on aurait souhaité pour cette ouverture un Mozart plus léger et pétillant.

Ce sont les frères Lucas et Arthur Jussen qui galvanisent le public avec le Concerto pour deux pianos. Ces deux jeunes hommes, qu'on a connus il y a quelques années comme enfants prodiges stars de la télévision néerlandaise, ont grandi. Ils ont acquis une belle maturité et leur jeu a atteint le sommet. De talents précoces, ces jeunes Néerlandais sont à présent des musiciens de classe mondiale. Ils sont époustouflants. Ils respirent ensemble. C'est au point où on n'arrive pas à déceler lequel des deux joue sa partie. On a l'impression de contempler une même âme dans deux corps qui dansent la musique. Les notes, la dynamique, les nuances, les émotions, tout coule de source. Ils soignent leur look ce qui compte pour certains, et ils conquièrent tous les publics. Ils ont une belle complicité avec Kazuki Yamada et l'orchestre. Le public leur réserve un triomphe. Ils nous offrent en bis une paraphrase enjouée sur de thèmes mozartiens composée par le pianiste Igor Roma.

Le BNO au Namur Concert Hall avec Kazuki Yamada et Camille Thomas

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Ce samedi 10 décembre a lieu le concert du Belgian National Orchestra au Namur Concert Hall. L’orchestre est placé sous la direction du chef d’orchestre japonais Kazuki Yamada. Il est actuellement le directeur artistique et musical de l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo et sera le chef d’orchestre principal et conseiller artistique du City of Birmingham Symphony Orchestra à compter d'avril 2023. La violoncelliste franco-belge Camille Thomas est la soliste du soir. Régulièrement invitée dans les plus grandes salles et collaborant avec des chefs et orchestres renommés, elle signe en 2017 un contrat international d’artiste exclusif chez Deutsche Grammophon, devenant la première femme violoncelliste à signer pour la prestigieuse maison de disques.

Au programme de cette soirée, Along the Shores of Lorn de Luc Brewaeys, Cello Symphony de Benjamin Britten et Petrouchka dans la version originale de 1911 d’Igor Stravinsky.

Ces trois compositeurs ont été choisis parce qu’ils sont d’illustres membres de l’Académie Royale de Belgique qui fête cette année son 250e anniversaire.

Along the Shores of Lorn est composé en 2005 par le compositeur belge Luc Brewaeys à la demande du Symfonieorkest Vlaanderen. Cette musique d’effets est dirigée avec précision par le chef japonais. Même si aucune mélodie ne ressort réellement, de multiples effets sont mis en application par les musiciens du BNO. Notons par exemple que les deux clarinettistes ont quitté un instant la scène pour aller jouer au-dessus de deux timbales, chacune étant disposée dans un coin arrière de la scène. Plus tard, un duo de trompettes avec sourdines se fera également sur les côtés de la scène. Les parties de percussion sont également importantes. En effet, à l’aide de leurs nombreux instruments et tous les effets possibles avec ceux-ci, ils nous ont fait voyager. Nous sommes par exemple arrivés sur une île avec le bruit des vagues s’échouant sur la plage. Tout comme au début, cette pièce se termine sur un roulement de grosse caisse.

La sélection du mois de décembre 2022 

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On commence cette sélection à Bruxelles au CPE Festival, avec 2 beaux concerts au Musée des instruments : le duo piano à 4 mains Zora et Nora Novotna interprétera un programme coloré et bigarré le dimanche 11 décembre.  Le 18 décembre, le violoncelliste Marcel Johannes Kits sera en compagnie de la pianiste Naoko Sonada pour un récital Schnittke, Brahms et Britten. 

L’un des évènements du mois sera la création posthume de On Purge bébé de Philippe Boesmans à La Monnaie du 13 au 29 décembre. Le théâtre belge nous gâte avec le retour d’Antonio Pappano pour un Winterreise de Schubert revu par Hans Zender en compagnie de Ian Bostridge (19/12). Alain Altinoglu sera à l’affiche d’un concert de fête avec la Symphonie Fantastique (30/12). 

A Bozar, le London Philharmonic traversera La Manche pour une Symphonie n°9 de Gustav Mahler sous la baguette de Vladimir Jurowski (6/12) avant que Philippe Herreweghe ne fasse trembler les murs avec la Missa Solemnis de Beethoven (17/12). 

Au Flagey, l’Ensemble Musiques Nouvelles célèbre ses 60 ans avec une soirée anniversaire (5/12). La pianiste Işıl Bengi présentera son nouvel album avec des œuvres de Granados, Tajcevic, Balakirev  (16/12).

Le Belgian National Orchestra sera à Bruxelles (9/11) et à Namur (10/11) pour des concerts sous la direction de Kazuki Yamada. 

Toujours à Namur, l’excellent Ensemble Clematis proposera un oratorio de Noël imaginaire constitué au départ d’œuvres de compositeurs allemands du XVIIe siècle (9/12). 

Du côté de Liège, les fêtes seront joyeuses avec une production de La Vie Parisienne de Jacques Offenbach (23 au 31/12).  L'Orchestre philharmonique royal de Liège clôt son année César Franck avec une interprétation de l'oratorio Les Béatitudes (Bruxelles le 08/12 et Liège le 10/12).  

A Lille, avec l’Orchestre National de Lille, il ne faudra pas manquer les concerts avec la rare Petite Sirène de Zemlinsky (1er et 2 décembre)  et celui avec le Chant de la terre de Gustav Mahler ( 8 décembre). 

Evgeny Kissin à Monte-Carlo

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A l'occasion du 150e anniversaire de la naissance de Serge Rachmaninov, l'Orchestre Philharmonique de Monte Carlo a programmé plusieurs concerts lui rendant hommage.

La venue du pianiste , dans son Concerto n°3, devait être l’un des sommets de ces célébrations. Hélas en raison d'une tendinite dont il souffre depuis plusieurs semaines, il a dû le remplacer par un concerto moins exigeant techniquement. Il nous propose ainsi le célèbre concerto n°23 KV.488 de Mozart, une des plus belles et captivantes musiques du compositeur. Tout le long du premier mouvement on le sent tendu, avec un jeu un peu mécanique.  Ce n'est qu'à partir du deuxième mouvement qu'on retrouve le sublime Kissin avec un adagio; un moment de grande émotion. La concentration et la sérénité d'Evgeny Kissin se complètent par une attention subtile et réfléchie au ton de la partition. Il faut  saluer le travail sur la dynamique portée par un sens unique du phrasé, avec des moments pétillants de soleil alternant avec des moments d'intimité et de tranquillité, de nostalgie et de tristesse.  Le troisième mouvement est enlevé avec brio et le public est captivé. Hélas, l'accompagnement d'orchestre était lourd, alors que Mozart devait pétiller et virevolter.L’artiste nous offre en bis la fameuse Marche turque de Mozart et le Prélude opus 3 n°2 en do dièse mineur de Rachmaninov. Kissin interprète ce prélude avec une intensité dramatique et expressive qui donne des frissons.

Début de saison triomphal pour l'Orchestre Philharmonique de Monte Carlo

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La saison de l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, dénommée "Une nouvelle porte s'ouvre" commence fort et la salle des Princes du Grimaldi Forum est comble pour ce concert inaugural.  Il propose un programme idéal pour satisfaire le public : ouverture-concerto-symphonie à base de grands tubes consensuels.  

Kazuki  Yamada et l'OPMC se présentent en toute grande forme dès les premières mesures de l’ouverture du Carnaval romain de Berlioz. Ils nous procurent une version époustouflante de ce joyau de la musique romantique. Le chef dirige l'orchestre dans un tempo bien phrasé et avec une dynamique admirablement maîtrisée. Les différentes parties de l'orchestre sont en parfait accord.  On découvre un des plus beaux solos pour cor anglais de l'histoire de la musique romantique. Le corniste nous fait frissonner de joie.

Le thème mélancolique est repris par l'alto qui touche profondément et la section de trombone est phénoménale. Yamada sait comment conduire l'accumulation des rythmes enivrants. Tous les musiciens de l'orchestre sont éblouissants.

Ouverture de la saison des concerts du Palais princier

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Comme chaque été, l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo donne une série de concerts de prestige dans la Cour d'Honneur du Palais Princier.  Pour ce premier concert de Gala est présence du Prince Albert II, le programme célébrait  le 100e anniversaire de la disparition du Prince Albert I avec la mise à l’honneur d'œuvres de Camille Saint-Saëns et Jules Massenet, amis du souverain monégasque. Ainsi, deux des œuvres programmées étaient des commandes pour l'inauguration du Musée Océanographique et les autres étaient jouées pour la première fois à Monaco.

Kazuki Yamada excelle dans ce répertoire français romantique et l'orchestre est scintillant. Le concert commence avec l'Ouverture de Fête de Saint-Saëns, qu'on a découverte l'année passée lors d’un concert de l’OPMC. C'est une œuvre de circonstance idéale pour l'occasion.

Le Concerto pour piano de Massenet est un bijou oublié. Les mélomanes exigeants se rappellent que le grand  Aldo Ciccolini l'avait enregistré en studio pour EMI, il y a une quarantaine d'années, avec l'Orchestre de Monte-Carlo sous la direction de Sylvain Cambreling.  Mais l'œuvre  n'avait jamais été jouée sur une scène à Monaco. Au piano, on retrouve Alexandre Kantorow.  Il fait chanter tous les thèmes poétiques, épiques et lyriques du concerto de Massenet avec un toucher magique.Le public lui réserve une ovation et il offre en bis la merveilleuse “Mélodie” tirée d’Orphée et Eurydice de Gluck dans l'arrangement pour piano de Sgambati. 

Fin de saison spectaculaire avec l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo

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L'Orchestre Philharmonique de Monte Carlo termine sa saison des grands concerts symphoniques avec un merveilleux feu d'artifice sonore.  Au programme une suite de concert tirée de Pelléas et Mélisande de Claude Debussy et l'opéra Le Château de Barbe-Bleue de Béla Bartók. 

Kazuki Yamada dirige la suite composée à partir des Interludes orchestraux de Pelléas et Mélisande dans l’édition de son confrère Alain Altinoglu. Yamada et son orchestre nous donnent une merveilleuse performance où la couleur est devenue le son et le son les esprits de la nature au pupitre d’un orchestre concerné et très appliqué.  

Le concours Svetlanov à Monte-Carlo

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La cinquième édition du Concours de direction d’orchestre  Evgeny Svetlanov faisait escale à Monte-Carlo, sous le Haut Patronage de S.A.R la Princesse Caroline de Hanovre et avec la complicité de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo et de Kazuki Yamada, son directeur musical et artistique.

Le jury de cette édition 2022 était présidé par le maestro  Pinchas Steinberg.  A ses côtés :  les chefs Kazuki Yamada et Dmitri Liss, Daishin Kashimoto, Konzertmeister de l'Orchestre Philharmonique de Berlin, Tatjana Kandel, déléguée artistique de l'Orchestre National du Danemark, Anthony Fogg, administrateur artistique de l'Orchestre Symphonique de Boston et directeur du Festival de Tanglewood, David Whelton, ex-directeur du Philharmonia Orchestra de Londres et à l'heure actuelle directeur artistique du Klosters Music Festival ainsi que René Koering, l’un des personnages majeurs  de la vie musicale en France. 

18 candidatures ont été retenues pour se présenter au premier tour sur les 330 dossiers envoyés. Le concours est comme un saut dans le grand bassin d’une piscine : aucune répétition avec l’orchestre pour les candidats. Saluons par ailleurs le travail de “l’homme invisible de ce concours”, le remarquable chef David Molard Soriano, fondateur de l'Orchestre des Jeunes d'Ile de France, qui a préparé l’OPMC en amont du concours afin de  passer en revue toutes les oeuvres  qui sont jouées au Concours et offrir un maximum de confort et de sécurité aux concurrents.

Maria-João Pires à Monte-Carlo avec l'OPMC

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La pianiste Maria-João Pires était l’invitée de prestige de l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo sous la direction de Kazuki Yamada, son directeur musical et artistique pour des concerts à l’Auditorium Rainier III de Monaco et au Festival de Pâques d’Aix-en-Provence. 

Le public retrouve la pianiste dans le Concerto n°9 "Jeunehomme" de Mozart, l’un de ses favoris. Pires capture l'esprit du compositeur comme personne. Chacun de ses doigts est possédé comme par des anges, c'est un don qui ne s'apprend pas. Elle a un phrasé unique, une qualité de pianissimo, legato et staccato sublime, tout coule de source.  Le public lui réserve un triomphe et Pires prolonge le bonheur avec un bis : le célèbre Clair de lune de Debussy.

Le Printemps des Arts 2022

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Le Festival Printemps des Arts est un des moments forts de la vie culturelle monégasque. Après bientôt quarante ans d'existence, il continue de se renouveler. Marc Monnet était le directeur artistique pendant 19 ans et le public a pu découvrir de nombreuses créations mondiales dont maints chefs d'œuvres ainsi que de nombreuses raretés. 

C'est  Bruno Mantovani, un autre compositeur, qui lui succède, et ce dernier signe sa première programmation pour ce festival 2022 avec 21 concerts, projection de film,  ballet, des conférences, rencontres et tables rondes sans oublier des Masterclasses. Comme de tradition, le festival occupe des lieux insolites comme le tunnel "Riva", percé sous le Palais Princier de Monaco il y a plus de 60 ans qui accueille un concert. Le programme se plait également à proposer un parcours à travers le temps et huit siècles séparent la Messe de Nostre Dame de Guillaume de Machaut et la nouvelle partition de Bastien David qui est présentée cette année. C’est un voyage à travers le temps, le temps "universel", mais aussi le temps spécifique à chaque créateur. C'est l'analyse de l'évolution stylistique d'un compositeur au fil de sa vie, qui permet de cerner sa personnalité.

Le premier concert symphonique du festival témoigne de cette ouverture à travers les époques. Il démarre avec le canon de Guillaume de Machault Ma fin est mon commencement. Une merveille de mathématique musicale égale à celles de Jean-Sébastien Bach.Le texte illustre la musique et la musique le texte : arrivée à sa fin, la musique repart en arrière, et la voix du haut devient celle du bas -et inversement. Une parfaite maîtrise du contrepoint admirablement interprété par l'Ensemble Gilles Binchois. 

L'Orchestre Philharmonique de Strasbourg  sous la direction de Marko Letonja fait son entrée sur la scène de l’Auditorium Rainier III. Ce déplacement est un petit évènement pour les Alsaciens qui effectuent  ici leur premier déplacement après cette longue période de pandémie et ils sont heureux de retrouver le public monégasque. 

Siren's Song, l'une des dernières créations de Peter Eötvös, ouvre la partie symphonique du concert. Eötvös avait déjà composé en 2015-2016 un cycle The Sirens Cycle fondé sur des textes de Joyce, Homère et Kafka. Siren's Song réinvestit la vision des trois auteurs laissant de côté les paroles. Reste alors l'aura métaphysique des écrits et le questionnement de Kafka : les sirènes ont-elles chanté pour Ulysse ou ne l'ont-elles bercé que de leur silence ? Letonja nous entraîne dans ce monde féerique, envoûtant, plein de couleurs et de sons avec sa baguette magique. 

Invité d’honneur du festival, le pianiste Jean-Efflam Bavouzet nous fait découvrir deux univers de Prokofiev, avec ses concertos n°1 et  n°5. La confrontation des deux concertos permet d'apprécier les écarts entre le commencement et la fin du corpus pour piano et orchestre de Prokofiev.

Mozart sur le rocher avec l'OPMC

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L'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo a organisé un mini-festival Mozart qui a connu naturellement un très grand succès et qui deviendra un rendez-vous annuel dans les prochaines saisons. Pour le dernier concert, l’affiche était prestigieuse avec la participation de la soprano Cecilia Bartoli et du pianiste David Fray alors que l'OPMC était placé sous la direction de Kazuki Yamada, son directeur artistique et musical. 

Le concert commence par la Symphonie n°1 en mi bémol majeur K16, composée par le prodigieux Mozart à l'âge de 8 ans. Elle est fort peu jouée en concert et elle reste cantonnée aux intégrales discographiques. Kazuki Yamada à la tête de son orchestre nous fait revivre l'imagination exubérante du jeune Mozart, par une interprétation énergique et tout en fraîcheur. 

Casse-noisette à Monte-Carlo

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Le Casse-Noisette de Tchaïkovski est à l’affiche des fêtes de fin d’années sur le rocher avec les ballets de Monte-Carlo dans une chorégraphie de Jean-Christophe Maillot. Ce dernier transpose l'histoire de ce grand classique dans l'univers d'une compagnie de danse dont le titre du spectacle le sous-entend: "Casse-Noisette Cie". La chaleur de la maison familiale est remplacée par un studio de danse alors que le plateau est sobre et dépouillé. On est loin de la version originale : pas de Casse-Noisette en bois qui se transforme en prince, mais un cadeau inattendu, un nouveau chorégraphe qui déborde d'inventivité et de créativité et fait découvrir sa vocation : la danse.

On participe au rêve éveillé que vit Jean-Christophe Maillot depuis qu'il a été nommé Chorégraphe-Directeur des Ballets de Monte-Carlo en 1993. Maillot est un des principaux et des plus novateurs chorégraphes de danse moderne. Il développe son langage chorégraphique tant sur les bases de la danse académique que sur les courants néo-classiques. Il y a un échange permanent entre Maillot et ses danseurs. Il met en valeur les qualités individuelles de ses danseurs au sein de mouvements d'ensemble. On bascule dans un monde onirique. Le ballet est une féerie visuelle et Maillot se raconte avec une déclinaison de son amour du cirque, les paillettes, la fête.

Musique française avec l'OPMC

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L'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo et Kazuki Yamada, son directeur artistique et musical, proposaient en Prélude à la Commémoration du Centenaire de la disparition  du Prince Albert Ier (28 novembre), un concert de musique française avec des compositeurs qui avaient un lien privilégié avec le souverain monégasque.

Les symphonies de Charles Gounod restent peu connues et très peu programmées, ombragées par les ouvrages lyriques du compositeur qui captent la notoriété. Kazuki Yamada proposait la légère et savoureuse Symphonie n°1.  Cette partition fait penser à Haydn dans les deux premiers mouvements, le scherzo est un menuet et le finale évoque la Symphonie italienne de Mendelssohn. Les thèmes sont beaux, harmonieux et brillants. Kazuki Yamada fait danser l'orchestre.

Concert anniversaire à Monte-Carlo 

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Ce concert commémore un double anniversaire. Tout d’abord, le centenaire de la disparition du compositeur Camille Saint-Saëns en 2021 mais aussi les 100 ans du décès du Prince Albert Ier de Monaco  (1840-1922). Le Prince Albert Ier dit le “Prince savant”  a donné une vive impulsion à l'activité musicale à Monaco. Il a bénéficié de ses liens privilégiés avec les compositeurs Jules Massenet et Camille Saint-Saëns, ses collègues à l'Institut de France. Saint-Saëns a composé l'Ouverture de fête pour l'inauguration du Musée océanographique de Monaco en 1910.

C’est avec le Concerto pour violon et orchestre n°3 de Saint-Saëns que concert célèbre le compositeur français. On ne présente plus l’excellent Daniel Lozakovich qui fait désormais  partie des violonistes majeurs de sa génération. Enfant prodige et boxeur à ses heures perdues, le jeune homme de 20 ans tarde un peu à entrer sur scène et il s’accorde longuement  ! La cause : il a dû remplacer une corde de son instrument en dernière minute et jouer avec une nouvelle corde entraîne la nécessité d'accorder plus souvent. Mais dès les premières notes, le jeune homme  est maître à bord et domine la situation. On salue la précision d'intonation et d'attaque ainsi qu’une intensité d'expression combinée à des prouesses de vélocité. L'orchestre sous la direction de Kazuki Yamada est superbe, c'est une performance absolument incroyable.Après une ovation debout, Lozakovich offre deux bis. Le très virtuose Scherzo de Fritz Kreisler et une Allemande de Bach.

Ouverture mémorielle à l’OPMC : Beethoven par Kazuki Yamada

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L'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo nous offre pour débuter cette nouvelle saison un monument de la musique classique : la Symphonie n°9 de Beethoven.

Le programme de ce concert était prévu la saison passée, mais pour des raisons sanitaires il était impossible de faire venir le Chœur de l'Orchestre Symphonique de Londres comptant plus de 80 chanteurs.

Ce concert d'ouverture de la saison 2021-22 se couvrait d’émotion car l'événement  était dédié au Maestro Gianluigi Gelmetti, ancien Directeur artistique et musical de la phalange et chef honoraire depuis 2016, qui nous a quittés au mois d'août. Trait d’union dans l’histoire de l’orchestre : c’est  Gelmetti qui avait dirigé, il y a 8 ans, cette symphonie de Beethoven pour la dernière fois à Monaco. 

Dans  un texte publié dans  le programme, Kazuki Yamada rend hommage à son prédécesseur qu'il a entendu à l'âge de 16 ans lors d'une tournée au Japon et qui l'a inspiré à se lancer dans la direction d'orchestre. Après une minute de silence, le concert commence par l'ouverture Léonore II de Beethoven que Kazuki Yamada dirige avec énergie, vigueur et éloquence. 

Dès les premières mesures de symphonie, Yamada se montre en très grande forme et fait briller l'orchestre de tous ses feux. L'introduction provoque un sentiment d’attente, de mystère et d’interrogation et l'orchestre se déploie progressivement d'un pianissimo dans un grand crescendo, guidé par une direction qui gère les gradations avec le sens du drame requis :  c'est vigoureux, imposant et majestueux. Tout au long de la partition, le maestro japonais cerne l’esprit des mouvements ciselant les interventions solistes avec le sens des couleurs requises.  

L'OPMC au Palais Princier sous la direction de Kazuki Yamada

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L’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo se produit dans le cadre de ses traditionnels concerts estivaux donnés la Cour d'Honneur du Palais Princier. Les deux derniers concerts de la saison avec l'O.P.M.C. étaient placés sous la direction de Kazuki Yamada, le directeur musical et artistique de la phalange monégasque. 

Le 1er août, le public a eu le bonheur de retrouver le violoniste  Sergey Khachatryan dans le Concerto pour violon de Sibelius. Khachatryan est un musicien intègre et s'il s'était fait un peu plus rare ces dernières années,  il n’en reste pas moins  l’un des meilleurs violonistes actuels. Son interprétation du Concerto de Sibelius était phénoménale, tel un volcan dans un glacier :  sonorité superbe, technique incroyable, musicalité, intensité, lyrisme, poésie tout y était. C'était beau, profond et transcendant. Après une ovation enflammée, il donne en bis une pièce poignante pour violon solo de musique arménienne.

Deux grandes dames à Monaco: Elisabeth Leonskaja et Marie-Nicole Lemieux

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Le concert dans la série "Grande saison"de l'Orchestre philharmonique de Monte-Carlo du samedi 29 mai devait avoir lieu au Grimaldi Forum et présenter les Carmina Burana de Carl Orff avec le City of Birmingham Symphony Orchestra Chorus, et le Concerto n°3 de  Bartók  avec la pianiste Elisabeth Leonskaja.  Vu l'impossibilité actuelle de faire voyager une chorale depuis le Royaume-Uni, le programme a été modifié et a eu lieu à l'Auditorium Rainier III.

Marie-Nicole Lemieux était l'Artiste en résidence de la saison 2019-2020. Nous la connaissons bien en Belgique où elle a remporté le 1er prix au Concours Reine Elisabeth en 2000 et elle est une invitée régulière des salles de concert. Elle n'a pas pu donner tous les concerts prévus l'année passée. Elle a accepté d'interpréter pour ce concert les splendides Nuits d'été, le chef-d'oeuvre d'Hector Berlioz.

Nous avions admiré Marie-Nicole Lemieux la saison passée en septembre 2019 dans les Sea Pictures d'Edwar Elgar et en janvier 2020 dans les Wesendonck Lieder de Richard Wagner.