La symphonie n°9 de Mahler sous la direction d’Osmo Vänskä. Un adieu digne, radieux et serein

Gustav Mahler (1860-1911) : Symphonie n°9 en ré majeur. Minnesota Orchestra, Osmo Vänskä. 2022. Livret en anglais, allemand et français. 81'03”. Bis. BIS 2476 

Osmo Vänskä est décidément un chef d’anthologie. Après des cycles Beethoven et Sibelius qui auront marqué leur époque, celui-ci est  en passe de conclure sa très belle intégrale des symphonies de Mahler avec son ancienne formation de l’orchestre du Minnesota. 

L’histoire la situera parmi le panthéon des versions contemporaines mais nous prenons le pari qu’elle y figurera en très bonne place grâce à son homogénéité. Comme toute entreprise de ce type il y a des bas mais surtout des hauts comme la Quatrième, la Dixième et maintenant la Neuvième Symphonie. 

Cela n’a rien de surprenant quand on connaît le style et le talent du chef finlandais dans ce type de répertoire. Tout au long de son parcours en terre mahlerienne Vänskä nous impressionne par sa prise de distance, sa clarté tout en maintenant l’essence et la dramaturgie de ces œuvres pleines de sensations. 

L’atmosphère est chaleureuse et confortable dès le premier mouvement. On va sûrement pleurer mais tout va bien se passer pendant ce paisible voyage au pays des sentiments humains. On avance sereinement vers un inéluctable adieu. Vänskä évite donc le piège des inutiles effusions de larmes et des pathos comme chez certains de ses confrères. Dieu merci ! La climax du Quatrième mouvement est comme une libération radieuse. C’est beau tout simplement. 

L'andante comodo et l’adagio sont plus énergiques que la moyenne ce qui évite justement le sentiment de longueur ou de repli sur son triste sort de mortel. Les deux mouvements centraux sont dans le même esprit. Et c’est là le tour de force d’Osmo Vänskä et de ses troupes, nous offrir une lecture objective, lisible mais toujours humaine d’une œuvre aussi complexe car elle convoque toute la palette des émotions de l’auditeur. 

Une réelle réussite qui viendra enrichir une intégrale qui pierre après pierre gagne ses lettres de noblesse. Au sein de la discographie nous resterons fidèles aux versions historiques comme Abbado, Ancerl, Maderna, Sinopoli ou bien encore Bernstein. Mais si vous cherchez une Neuvième d’aujourd’hui alors cet enregistrement vous comblera. 

Son : 10 – Répertoire : 10 – Interprétation : 10