Bel canto amore mio

par

Ouvertures d'opéras de Bellini, Donizetti, Meyerbeer, Mercadante et Rossini
Orchestre National d'Ile de France, dir.: Enrique MAZZOLA
2016-57' 26''-Notice en français et en anglais-NoMadMusic NMM029
Amoureux du bel canto, qu'il estime sous-estimé par rapport au vérisme, Enrique Mazzola veut faire découvrir son répertoire de prédilection par le biais d'ouvertures, "l'instant où le compositeur prépare le public au drame ou à la comédie qui va se dérouler sous ses yeux." Pourquoi pas, même si les compositeurs retenus sont avant tout des spécialistes de la voix, et non des symphonistes ? L'approche est intéressante, amusante, et offre une bonne heure de musique plaisante. L'ouverture de Bellini pour ses Capulets  et Montaigus est plutôt insignifiante. Mais Donizetti prenait soin d'écrire une ouverture assez développée avant chaque opéra, et il est dommage de ne jamais les entendre, contrairement à celles de Rossini ou de Verdi. Si l'on connaît celle de Don Pasquale, bien sûr, celle de Roberto Devereux amuse toujours par la citation du "God save the Queen", ou celle, imposante, de Ugo, conte di Parigi (Hugues Capet, en fait) amuse aussi, par son côté guilleret, curieux pour le sombre drame qui suit. Viennent ensuite deux ouvertures d'opéras rares. Margherita d'Anjou (1820) fait partie des six opéras italiens que Meyerbeer composa avant ses triomphes parisiens. Quant à Emma d'Antiochia, il s'agit d'un opéra de Mercadante (1834) : l'ouverture fait très jeune Verdi (dont l'Oberto n'arrivera qu'en 1839). L'anthologie se termine par deux petits chefs-d'oeuvre rossiniens, Tancrède et Le Barbier de Séville, distillés avec beaucoup d'élégance. Mazzola est un chef assez sec, qui, à mon sens, réussit mieux Rossini que Bellini et Meyerbeer. Rien à dire de l'orchestre, qui semble apprécier ce répertoire, plutôt étranger à sa tradition. Il faut applaudir l'excellence de cette production, sans aucun doute. Mais on pourrait souhaiter que cet orchestre français enregistre aussi un panorama d'ouvertures de Boïeldieu, d'Auber ou d'Adam.
P.S. Après la dernière plage, on profite de 5 minutes, non annoncées, de répétitions de l'ouverture du Barbier.
Bruno Peeters

Son 9 - Livret 9 - Répertoire 9 - Interprétation 9

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