Contrastes musicaux à Namur avec l'OPRL

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Samedi 30 avril 2022, 19h, j’entre pour la première fois dans la toute nouvelle salle du Grand Manège. Je suis tout de suite conquis par l’esthétique de la salle et la disposition des sièges qui permet à tous de voir parfaitement l’entièreté des musiciens. Mais la soirée a peiné à attirer les foules.  

L’Orchestre Philharmonique royal de Liège, sous la baguette du chef indonésien Adrian Prabava, débute cette représentation avec Phaéton de Saint-Saëns, poème symphonique contant l’histoire d’un jeune dieu incapable de mener le Char du Soleil au ciel. Bien que tout soit parfaitement en place, c’est une version plutôt terne du poème symphonique que nous livre l’orchestre liégeois. Une grande partie de l’œuvre est jouée sans guère de contraste, même si la dernière partie laisse entrevoir les nombreuses qualités de l’orchestre.

C’est sur la même lancée que les musiciens jouent le Concerto pour violon n°3 de Camille Saint-Saëns. Bien que le soliste Marc Bouchkov, lauréat du Concours Reine Elisabeth 2012, nous livre une très belle prestation, avec un son très rond et chaleureux, d’un bout à l’autre du concerto, l’orchestre met un peu plus de temps à entrer dans la pièce. Mais le jeu s’améliore sans cesse, annonçant une belle deuxième partie.

En bis, le violoniste belge a excellemment bien interprété l’Andante en do majeur de Bach. L’usage de deux cordes du violon simultanément avec autant de précision et d’intonation, et ce tout au long de la pièce, est assez impressionnant.

Après la pause, les musiciens reviennent pour des extraits du ballet Spartacus du compositeur arménien Aram Khatchaturian. Le ballet retrace l’histoire de Spartacus, chef de la révolte des esclaves contre l’Empire Romain. L’énergie dégagée par l’orchestre est tout de suite différente. Le chef semble plus dans son élément et dirige de mémoire. Son enthousiasme se répercute sur les musiciens qui livrent une très belle prestation. La musique descriptive de Khatchaturian, interprétée d’une telle façon, nous plonge dans le monde du héros thrace. Lorsque la dernière note retentit, la première partie est oubliée, reste seulement cette deuxième partie, emplie de contrastes et de nuances qui nous ont transportés à l’autre bout du monde.

Namur, Grand Manège, 30 avril 2022

Alex Quitin

Crédits photographiques :  Marc Bouchkov / Roa

 

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