Des partitions avec le Centre de Musique Baroque de Versailles

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Le Centre de Musique Baroque de Versailles nous gratifie d’une collection soignée d’ouvrages du patrimoine français des 17ème et 18ème siècles. Huit collections composent ce catalogue, agrémenté de deux collections critiques consacrées, l’une aux œuvres complètes de compositeurs, et l'autre aux œuvres remarquables de l’histoire de la musique française. Première incursion pour Crescendo dans cette redécouverte d’un répertoire unique et central dans l’évolution de la musique classique.

François Dieupart (1676-1751) : Suite de Thomyris - CAH. 344 - ISMN 979-0-56016-344-4

Michel Quagliozzi met sur papier pour la collection "orchestre" la charmante Suite de Thomyris de François Dieupart, compositeur né à Paris en 1676 et décédé en 1751. Peu d'informations nous sont parvenues à ce jour concernant ce compositeur, fils d'un musicien ordinaire de la Musique du Roi. D'abord apprenti tailleur, il finit par intégrer le cercle des musiciens avant de rejoindre, sur les conseils de "Lady Sandwich" -Elizabeth Wimot de Rochester, fille de John Wilmot, 2ème Comte de Rochester- la ville de Londres où il développe une carrière prospère dans divers domaines, de la composition à la création d'œuvres lyriques. La Suite de Thomyris, musique de scène, est écrite en quatre parties sans indication d'instrumentation, d'ornementation ou de chiffrage. Pour l'exécution de cet ouvrage, deux violons, un alto, une basse et un hautbois sont requis (suivant les sources existantes). L'œuvre bénéficie d'un travail conséquent de corrections et de modernisation. Pour chaque ouvrage de cette collection, il convient de souligner la qualité de la calligraphie, du papier mais surtout de l'élégance générale de l’objet.

Jean Gilles (1668-1705) : Domine, Deus meus, in te speravi - CAH. 328 - ISMN 979-0-56016-328-4

Pour la collection "choeur et orchestre", le Motet Domine, Deus meus, in te speravi est une œuvre écrite par Jean Gilles, compositeur originaire de Tarascon, né en 1668 et décédé en 1705. Louis Castelain propose un appareil critique, une introduction et une traduction du texte de ce Motet. Élève de Guillaume Poitevin, également maître du grand Campra, Jean Gilles a probablement composé cette œuvre dans les années 1710, inspirée par le temps de la persécution de Saül. L'effectif comprend des violons (flûte), une haute-contre de violon, une taille de violon, une basse continue et un quatuor vocal.

Charles-Hubert Gervais (1671-1744) : Exaudiat te Dominus, ChG.52 - CAH.343 - ISMN 979-0-56016-343-7

Thomas Leconte édite l'Exaudiat te Dominus de Charles-Hubert Gervais pour la collection "choeur et orchestre". La présentation et l'appareil critique sont très élaborés, grâce notamment à l’utilisation de sources plus nombreuses. Gervais est né à Paris, fils d'un Garçon de la Chambre du Duc Philippe I d'Orléans, frère de Louis XIV, poste qu'il occupera au départ de son père devenu entre-temps Intendant de la musique. C'est dans ce contexte qu'il prend probablement connaissance de la matière musicale, obtenant des succès notables, notamment à l'opéra mais aussi et surtout dans la musique religieuse. Gervais nous laisse un vaste répertoire de 42 motets. Le motet mis en lumière ici est composé sur le psaume 19 pour un effectif relativement large : quatuor vocal, chœur et orchestre composé de trompettes, timbales, flûtes, hautbois, bassons, violons, basses et basse continue.

Anonyme : Hymnes et séquence pour l’orgue, Manuscrit de Berkeley - CAH. 357 - ISMN 979-0-56016-357-4

Deux ouvrages enrichissent la collection "Instrument seul", débutant par le Manuscrit de Berkeley MS 776 pour orgue, proposé par Louis Castelain et Jean-Baptiste Robin. Cinq pièces retrouvées à la bibliothèque Jean Gray Hargrove de l'Université de Californie à Berkeley, au sein du manuscrit MS 776, qui renferme un ensemble anonyme de vingt versets que le duo associe à l'esthétique de Boyvin et Corrette et leurs entourages.

Jean-Baptiste Pergolèse (1710-1736) : Ariettes diverses, arrangées pour le clavecin par Michel Corrette - CAH 356 - ISMN 979-0-56016-356-7

Le second ouvrage est consacré à des Ariettes diverses de Pergolèse arrangées pour le clavecin par Michel Corrette. Olivier Beaumont et Louis Castelain collaborent à l'édition de cet ouvrage richement documenté. Michel Corrette est né à Rouen en 1707 et décède quelques années après Mozart, en 1795. Son père, organiste, lui enseigne la musique avant son départ pour Paris, où il poursuit son apprentissage auprès de Marchand et Dandrieu. Il laisse derrière lui un vaste catalogue d'œuvres, notamment pour le clavier. Dans ce cadre, il excelle dans l'art de la transcription, comme en témoignent ses troisième et quatrième livres des Amusements du Parnasse (1754/1762), où l'on trouve des transcriptions d'œuvres de Pergolèse : deux extraits du Stabat Mater, ainsi que d'autres du Salve Regina et de La Serva padrona. L'ouvrage se termine avec Le Maître de musique de Pietro Auletta et La Fausse Suivante de Gaetano Latilla, des œuvres initialement attribuées à Pergolèse.

Nicolas Clérambault (1676-1749) : Pyrame et Thisbé, Cantate à voix seule et symphonie, C 10 - CAH. 319 - ISMN 979-0-56016-319-2

Pour conclure, la collection "voix soliste - ensemble vocal" nous offre Pyrame et Thisbé, cantate à voix seule et symphonie de Nicolas Clérambault (1676-1749) sur un poème de Marie de Louvencourt. Julien Dubruque propose le matériel instrumental et la partition, tandis qu’une réduction pour clavier existe chez le même éditeur. Clérambault, fils d’un des 24 Violons du Roi, est organiste à Saint-Sulpice et maître de musique de la maison royale de Saint-Cyr. Son répertoire varié englobe tous les genres, du répertoire pour clavecin à la musique religieuse. Cette cantate, dont l’édition gravée de son deuxième livre constitue la source principale, en est un exemple significatif au côté d’autres comme Orphée, Médée.… Nomenclature : Dessus instrumentaux (flûtes allemandes et violons), basse continue et haute-contre.

Ayrton Desimpeleare

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