Biennale de la SBAM à l'IMEP (Namur)

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Le Forum des Compositeurs poursuit une année particulière. Non seulement l'association fête ses quinze ans d’existence et les 10 ans du Festival LOOP, son événement-phare, mais elle s’associe aussi aux célébrations des 80 ans d’un de ses membres d’honneur, Pierre Bartholomée.

Pour la première fois depuis sa création, le Festival LOOP travaille avec l’asbl Quart de Ton, Arts2, Ars Musica, Sturm und Klang et le Théâtre de La Balsamine pour coproduire un opéra de chambre, La lettre volée d’après E.A. Poe. Du 9 au 11 novembre, six chanteurs, l’Ensemble Sturm und Klang dirigé par Thomas Van Haeperen et la vidéaste Helga Dejaegher présenteront cette première du compositeur Denis Bosse dans une mise en scène de Frédéric Dussenne.

Ces 18 et 19 novembre, le Festival se déplace dans la grande salle de l’IMEP (Namur) pour deux concerts dans le cadre de la Biennale d’Analyse Musicale en coproduction avec le Service de la Culture de la Province de Namur.
A découvrir, un nouvel objet musical : l’ensemble Ottovocale, dirigé par Diego Borrello, dans un programme qui mettra en évidence les liens unissant plusieurs compositeurs des 20e et 21e siècles -Berio, Sciarrino, Deleuze, Rens et Orlando- aux polyphonies de la Renaissance. L’Ensemble Fractales (en résidence cette année auprès du Forum des Compositeurs) a quant à lui choisi des œuvres de Benoît Mernier, Claude Ledoux, Yann Robin, Gérard Grisey et Victor Coltea pour illustrer les thématiques de la Biennale.

Retour à Bruxelles au Centre Culturel Le Senghor (principal partenaire depuis la création du Festival en 2012) pour une quinzaine d’événements du  25 novembre au 2 décembre.

Le 25 novembre, l’intimité et la profondeur du Quatuor MP4  s’opposeront à l’environnement électronique tempétueux créé par le Centre Henri Pousseur dans des créations de Pierre Slinckx, Laurent Delforge, S. Thiérrée et Jean-Luc Fafchamps et projection de la fiction documentaire L’Effacée du compositeur réalisateur Renaud De Putter et de l’anthropologue Guy Bordin. Ce film, dont l’action est située à la Belle Epoque, retrace la vie de Charlotte Dufrène, demi-mondaine retirée dans une société élégante près de Paris, forcée par sa condition à accepter une étrange proposition : devenir la compagne-paravent de l’écrivain excentrique Raymond Roussel.

Le 28 novembre, les « Mardis Contemporains » d’Ars Musica et le Forum des Compositeurs s’associent pour vous présenter le jeune ensemble DODEKA, une formation très dynamique élargie pour l’occasion à 18 instrumentistes, plus un chef et une chanteuse. Les compositions de Prawerman, Orlando, de Jaer et Grégory d’Hoop y côtoieront une création du jeune et très prometteur François Couvreur.

Le 29, un double récital en solo donnera à écouter d'abord la jeune violoncelliste française Noémi Boutin dans la création belge de Semper Gaudete de Jean-Paul Dessy ­et dans des pièces des compositeurs français, Sarhan, Pattar et Vrod, mais aussi dans Bach et Britten. En deuxième partie, Stéphane Ginsburgh proposera pour la première fois dans son intégralité La nuit est une folie rouge, une œuvre monumentale de Denis Pousseur. Apicale de Christophe Guiraud complètera son programme.

Le 30, c'est le tour de la musique électroacoustique avec une carte blanche au lauréat du Prix André Souris 2017 : Daniel Perez Hajdu. Un programme d’œuvres multiphoniques pour ce concert où l’espace, immersif et composé, sera celui de la rencontre entre corps et sentiment immatériel. Compositions de Ludger Brummer, Ana Dall’Ara Majek, Theodoros Lotis, Enrique Belloc ainsi que deux créations de Stephan Dunkelman et Daniel Perez Hajdu.

Le 1er décembre, avec le concours de la harpiste Alice Pêtre, de L’Ensemble Fractales et du Trio Eräama, le Forum des Compositeurs fêtera dignement les 80 ans de Pierre Bartholomée au travers de la part la plus intimiste de son œuvre et d’un hommage musical que lui feront trois compositeurs proches. Place, en 2e partie, au mélange des genres : les mêmes interprètes nous imergerons dans le Ciné-Concert Expérimental de Stéphane Orlando. Depuis plus de quinze ans, ce compositeur accompagne au piano les films muets à la Cinémathèque Royale de Belgique, extraordinaire lieu d’expérimentation. Les quatre pièces de cette soirée sont un témoignage de son questionnement sur les rapports sémantiques et rythmiques à l’image.

Le 2 décembre, la dernière journée du Festival débutera à 14h avec le concert final d’un atelier pianistique consacré à la musique contemporaine belge dirigé par Laurence Mekhitarian. Des élèves des classes de piano de différentes académies bruxelloises partent à la découverte de C. Ledoux, J.L. Fafchamps, P. Defresne, Haofu Zhang et S. Orlando.
À 16h, le duo Morgane Heyse, soprano, et Marie-Ange Brecht, piano, avec la participation exceptionnelle de Jean-Pierre Peuvion en narrateur, présentera le grand cycle de mélodies de Stéphane Collin : les Chansons de Bilitis, d’après Pierre Louÿs.
À 18h, conférence-concert Le Cerveau Musicien d'Isabelle Dumont et Jean-Luc Fafchamps. L’aptitude à produire des notes musicales et la jouissance qu’elles procurent n’étant d’aucune utilité directe, nous pouvons ranger ces facultés parmi les plus mystérieuses dont l’homme soit doué », écrivait Darwin en 1871. Un siècle plus tard, les neurosciences ont commencé à lever le voile sur ce mystère… Elles révèlent aujourd’hui que le pouvoir de la musique est bien plus grand qu’on ne l’imaginait et que la musique contemporaine, élaborée, nouvelle, étrange, a des effets stimulants sur notre cerveau ! Elle sera suivie d’une exécution des Trois chants pour mieux voir de Jean-Luc Fafchamps, pour violoncelle et piano préparé, interprétés par Jean-Philippe Collard-Neven et Emilie Girard-Charest.
Le dernier concert débutera à 20h30 avec Le printemps le dit, un cycle de mélodies de Michel Fourgon sur des textes de François Jacqmin extraits de son recueil Les Saisons, interprété ici par la mezzo Julie Vercauteren et le violoncelliste Jean-Paul Zanutel.
En deuxième partie, le festival se clôturera par une reprise du programme présenté par Ottovocale à la biennale de la SBAM à Namur.

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