Le Journal

Stjepan Sulek, 110 ans

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Stjepan Šulek ( - mort à Zagreb le ) est un compositeur et chef d'orchestre croate.

Šulek commença très jeune ses études musicales avec le piano, le violon et la composition musicale. En 1936, il obtint son diplôme de l'Académie de musique de Zagreb. Jusqu'en 1952, Šulek donna divers récitals comme soliste au violon.
De 1936 à 1938, il fut également premier violon du quatuor à cordes de Zagreb. Il fut également membre du trio Maček-Šulek-Janigro de 1939 à 1945.
Šulek commença à enseigner le violon au Conservatoire de Zagreb en 1939, la composition à partir de 1948 et l'orchestration en 1953.

Šulek devint membre de l'Académie croate des arts et sciences en 1948 et membre officiel et secrétaire du Département de musique en 1954.
De 1958 à 1964, il dirigea l'orchestre de chambre et l'orchestre symphonique de la radio-télévision de Zagreb.

Il mourut à Zagreb en 1986.

Šulek occupe une place essentielle dans l'histoire de la musique croate. Il met l'accent sur la qualité de la forme, la densité du contenu, la richesse de l'orchestration, la compréhension des modèles classiques.
La musique de Šulek est foncièrement tonale, bien qu'affectionnant les glissements chromatiques qui contribuent à la rendre instantanément reconnaissable et ne conservant pas toujours l'unité de tonalité classique.
Paradoxalement peut-être, ce traditionalisme va à l'encontre de l'idéologie officielle basée sur le "réalisme socialiste", en ce qu'il refuse toute démagogie simpliste et ne s'inspire absolument pas du folklore national. D'une certaine manière, il semble même évoluer à contre-courant de l'Histoire dans sa dernière période, les références à Bruckner, Richard Strauss, P.I.Tchaïkovsky s'y faisant de plus en plus explicites, par exemple dans la Symphonie no 8.

Leonardo Leo, 330 ans

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Leonardo Ortensio Salvatore de Leo, connu sous le nom abrégé de Leonardo Leo (né le 5 août 1694 à San Vito degli Schiavoni, devenu San Vito dei Normanni, dans l'actuelle province de Brindisi, qui fait alors partie du royaume de Naples et mort à Naples le 31 octobre 1744) est un compositeur de musique baroque italien.

En 1703, Leonardo Leo commence ses études au Conservatoire de la Pietà dei Turchini à Naples, où il est l'élève de Francesco Provenzale puis de Nicola Fago. On suppose qu'il a aussi été l'élève de Giuseppe Ottavio Pitoni et d'Alessandro Scarlatti mais cela n'est pas attesté bien que ses compositions aient été sans aucun doute influencées par eux. Sa première œuvre connue est un drame sacré L'infedelta abbattuta, donnée par ses étudiants en 1712.

En 1714, il donne au théâtre de la Cour un opéra, Pisistrato, qui est très apprécié. Il occupe divers postes à la chapelle royale et continue à écrire pour la scène et parallèlement à enseigner au Conservatoire. Après avoir ajouté des scènes comiques au Bajazet de Francesco Gasparini, donné en 1722 à Naples, il compose en 1723 un opéra-comique, La ’mpeca scoperta (en napolitain).

Son opera buffa le plus célèbre est Amor vuol sofferenze (1739), plus connu sous le nom de La Finta Frascatana (La fausse frascatane) et dont Charles de Brosses a fait l'éloge. Il y a aussi Diana Amante, très fin. Mais il est aussi reconnu comme un compositeur d’opera seria : Demofoônte (1735), Farnace (1737) et L'Olimpiade (1737) sont ses œuvres les plus connues pour le théâtre. Leo a aussi composé de la musique sacrée. Il est mort d'un accident vasculaire cérébral alors qu'il avait entamé la composition de nouveaux airs pour une reprise de La Finta Frascatana.

Leo est le premier compositeur de l'école napolitaine à maîtriser complètement le contrepoint harmonique moderne. Sa musique sacrée est magistrale et digne, plus logique que passionnée ; on n'y trouve pas l'affectivité présente dans l'œuvre de Francesco Durante et de Pergolèse. Ses opere serie (opéras « sérieux ») ont un style plutôt froid et sévère mais dans ses opéras-comiques il montre un fin sens de l'humour.

Pour le clavecin il compose 14 toccate dont le manuscrit original est conservé à la Biblioteca del Conservatorio di Napoli (Bibliothèque du Conservatoire de Naples).

Un exemple caractéristique de sa musique sacrée est le Psaume 109, Dixit Dominus, en do, édité par Charles Villiers Stanford et publié par Novello. Plusieurs de ses compositions sont disponibles dans des éditions modernes.

 

Décès d'Antonio Meneses

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Le violoncelliste brésilien Antonio Meneses, membre de l'ancien Beaux Arts Trio, est décédé ce samedi des suites d'un cancer du cerveau. Il avait annoncé le diagnostic il y a moins d'un mois.

Lauréat de la section violoncelle du Concours Tchaïkovski de Moscou en 1982, Meneses était l'un des solistes et chambristes les plus acclamés de sa génération.
Né en 1957 à Recife, au Brésil, il a accédé à la célébrité en remportant le 1er Prix du Concours international de l'ARD à Munich en 1977, ainsi que le 1er Prix et la médaille d'or du Concours Tchaïkovski à Moscou en 1982.

Sa vaste discographie comprend deux enregistrements avec Herbert von Karajan et la Philharmonie de Berlin : Don Quixote de Strauss et le Double Concerto de Brahms avec Anne-Sophie Mutter.

 

Arnold Krug, 120 ans

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Arnold Krug (Hambourg,  – Hambourg, ) est un compositeur et professeur de musique allemand. Gustav Jenner figure parmi ses nombreux étudiants.

Arnold Krug commence ses études musicales par des leçons de piano auprès de son père, Diederich Krug, lui-même pianiste et compositeur. Il poursuit son apprentissage au Conservatoire de Leipzig où il étudie avec Carl Reinecke, puis à Berlin, avec Friedrich Kiel et Eduard Franck. Dès la fin de ses études, il enseigne pendant plusieurs années au Conservatoire Stern à Berlin, avant de retourner à Hambourg, où il est resté jusqu'à la fin de ses jours, principalement comme professeur de musique et chef de chœur.

Bien qu'il ait écrit des œuvres de plusieurs genres différents, notamment des symphonies, des ouvertures pour orchestre, des opéras, des œuvres pour piano et de la musique de chambre, ce sont ses œuvres chorales qui ont retenu l'attention. Cependant, aujourd'hui, on se souvient surtout de lui pour son Sextuor à cordes en ré majeur, op. 68.

Ce sextuor à cordes était connu sous le nom de « Sextuor du prix » parce que Krug avait remporté le prix Stelzner de musique de chambre avec cette composition. Le "Sextuor du prix" était à l'origine pour 2 violons, alto, violotta, violoncelle et Cellone, mais l'éditeur, Fritz Kistner, a judicieusement produit une édition pour la combinaison standard de 2 violons, 2 altos et 2 violoncelles appelée "version Stelzner".

Le Prix Belcanto "Rodolfo Celletti" à Fabio Luisi

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Le Prix Belcanto "Rodolfo Celletti", décerné par la Fondation Paolo Grassi et le Festival della Valle d'Itria de Martina Franca, a été attribué cette année au chef d'orchestre italien Fabio Luisi. Créé en 2010, le prix est dédié à la mémoire de l'un des pères du Festival della Valle d'Itria, le musicologue et expert en voix Rodolfo Celletti, qui fut également directeur artistique du Festival de 1980 à 1993.

Fabio Luisi rejoint ainsi une liste de lauréats comprenant Pier Luigi Pizzi (2023), Grace Bumbry (2022), Richard Bonynge et Joan Sutherland (2021), Sara Mingardo (2020), Bruno Campanella (2019), Michele Pertusi (2018), Ruggero Raimondi (2016), Alberto Zedda (2014) et Mariella Devia (2010), parmi d'autres.

 

Le Förderpreis Deutschlandfunk 2024

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Le pianiste finno-cubain Anton Mejias se voit décerner cette année le prix d'encouragement Deutschlandfunk pour les jeunes artistes surdoués. C'est ce qu'ont annoncé vendredi la station de radio et le Musikfest Bremen.
Le musicien, né en 2001 à Helsinki, a convaincu "avec une technique et une virtuosité stupéfiantes, qui conduisent à des interprétations captivantes entre élégance équilibrée et vitalité dynamique".
Cette distinction est liée à la production d'un CD et à une représentation lors du festival l'année prochaine.

Anton Mejias fera ses débuts au Musikfest le 21 août au Théâtre national d'Oldenbourg avec le Concerto pour piano n° 4 de Beethoven, accompagné par la Deutsche Kammerphilharmonie Bremen sous la direction de Tarmo Peltokoski.

Le Förderpreis Deutschlandfunk est décerné conjointement par le festival et la radio depuis 1998. Parmi les lauréats précédents, on compte les violonistes Julia Fischer et Patricia Kopatchinskaja, le violoncelliste Leonard Elschenbroich, le percussionniste Simone Rubino et, l'année dernière, le chef d'orchestre Nicolò Umberto Foron.

 

Helena Cànovas crée son opéra "Don Juan no existe"

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La compositrice barcelonaise Helena Cánovas, lauréate du prix européen Carmen Mateu Young Artist dans sa deuxième édition, créera son opéra de chambre Don Juan no existe le 8 août, au festival Castell de Peralada.

Sur un livret d'Alberto Iglesias, l'œuvre est basée sur la figure de la comtesse de San Luis, Carmen Díaz de Mendoza Aguado, qui a créé la pièce du même nom à Madrid et à Buenos Aires, mais qui a disparu au fil du temps, tout comme la mémoire que nous avons d'elle et de son auteur. Cánovas réfléchit à la figure de Don Juan, ainsi qu'à tout ce que nous oublions et à ce qui lui appartient, dans une mise en scène de Bárbara Lluch et une direction musicale de Jhoanna Sierralta.

"Guillaume Tell" de Gioachino Rossini, 95 ans

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Guillaume Tell est un opéra en quatre actes sur un livret d'Étienne de Jouy et Hippolyte Bis, aidés d'Armand Marrast et d'Adolphe Crémieux, d'après la pièce de Friedrich von Schiller, elle-même inspirée de la légende suisse. L'oeuvre fut jouée pour la première fois le 3 août 1829 dans la salle Le Peletier à l'Opéra de Paris, en langue française.
Traduit en italien sous le titre de Guglielmo Tell, la première est donnée à Lucques en 1831, les quatre actes réduits à trois. La première londonienne, en langue anglaise, a lieu au Drury Lane en 1830.

C'est le dernier opéra de Rossini. Il s'éloigne de la tradition du bel canto proprement rossinienne pour se tourner vers une grande fresque historique inspirée de Schiller plutôt que de s'inscrire, comme on aurait pu s'y attendre, dans la veine du grand opéra à la française qu'illustrent alors Meyerbeer, Halévy ou Auber. Si l'ouverture est sans nul doute la pièce la plus célèbre de cet opéra et, pour cette raison, souvent donnée seule dans le cadre de concerts, l'ensemble de l'oeuvre a connu de nombreuses représentations un peu partout dans le monde, et encore aujourd'hui, notamment dans sa version originale en français.

Diverses raisons, dont notamment la longueur de l'opéra -plus de 4 heures sans coupure-  ont conduit à un inégal succès de cette oeuvre au fil des ans et des lieux. Et l'opéra a souvent subi d'importantes coupures pour être monté.

Dans certains pays, ce sont les préoccupations politiques qui ont ralenti le succès de l'opéra. Ainsi, en Italie, l'œuvre, qui valorisait une figure révolutionnaire contre l'autorité, rencontra des difficultés auprès de la censure italienne. Le Teatro San Carlo eut l'opéra à son affiche en 1833, ensuite l'opéra fut ignoré pendant 50 ans. La première série de représentations à Venise, au Teatro La Fenice, ne débute qu'en 1856.

Guillaume Tell a eu davantage de succès à l'opéra de la Cour de Vienne qui en donna jusqu'à 422 représentations entre les années 1830 et 1907.

Sous le nom de Hofer, ou le Tell du Tyrol, l'opéra fut joué pour la première fois au Drury Lane de Londres le 1er mai 1830, en langue anglaise, puis en 1839 chez Her Majesty's en italien et enfin à Covent Garden, en français, en 1845.

À New York, Guillaume Tell fut présenté pour la première fois le 19 septembre 1831. Il fut repris au Metropolitan Opera en 1923 avec Rosa Ponselle et Giovanni Martinelli, pour n'y revenir qu'en 2016. Dans les années 1930, Guillaume Tell fut également repris à Milan, Rome, Paris, Berlin et Florence.

Si le public parisien eut l'occasion d'applaudir 911 fois l'oeuvre représentée sur scène jusqu'en 1932, elle connut ensuite une longue éclipse jusqu'en 2003, où l'Opéra de Paris la donne à nouveau.

Le festival Rossini de Pesaro le donne pour la première fois en août 1995.

 

August Enna, 85 ans

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Enna, August (Emil), éminent compositeur danois, est né à Nakskov, le 13 mai 1859  et mort à Copenhague, le 3 août 1939.
Son grand-père, un soldat italien de l'armée napoléonienne, épousa une Allemande et s'installa au Danemark.
Enfant, Enna est emmené à Copenhague où il apprend à jouer du piano et du violon. Il reçoit un enseignement théorique sporadique et devient plus tard membre d'un orchestre itinérant avec lequel il joue en Finlande (1880).
À son retour à Copenhague, il enseigne le piano et joue pour des danseurs. En 1883, il devient directeur musical de la Werner's Theatrical Soc. et écrit sa première œuvre scénique, A Village Tale, qu'il produit la même année.
Après ces expériences pratiques, il commence à étudier sérieusement. Il prend des cours avec Schjorring (violon), Matthesson (orgue) et Rasmussen (composition) et publie bientôt un certain nombre de pièces pour piano, qui attirent l'attention de Niels Gade, qui use de son influence pour obtenir une bourse de voyage pour Enna.
Enna peut ainsi étudier en Allemagne (1888-89) et acquérir une maîtrise complète de l'écriture instrumentale et vocale. Il suit l'école romantique allemande, influencé principalement par le type d'opéra de Weber, et par Grieg et Gade dans l'utilisation de la couleur locale.
Le premier produit de cette période est son œuvre la plus réussie, l'opéra Heksen (La Sorcière), produit à Copenhague (24 janvier 1892), puis en Allemagne.

Giovanni Battista Martini, 240 ans

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Giovanni Battista Martini nommé aussi Padre Martini (né le 24 avril 1706 à Bologne en Émilie-Romagne et mort 3 août 1784 dans la même ville) est un compositeur et théoricien de la musique italien.

Homme très cultivé, il était chanteur, claveciniste, violoniste, théologien, prêtre, mathématicien et philosophe. Doté d'un très bon caractère, il se lia d'amitié avec le Pape Clément XIV, Frédéric-Guillaume II de Prusse... mais aussi avec Mozart jeune, qui l'estimera toute sa vie. Il a également fait la connaissance du compositeur bohémien Václav Pichl, maître de chapelle auprès de l'Archiduc Ferdinand d'Este, gouverneur autrichien de la Lombardie.

Parmi ses disciples : le violoniste italien Giovanni Battista Cirri, Stanislao Mattei.

Ses relations lui firent parvenir de nombreux documents, à tel point que sa bibliothèque comptait 17 000 ouvrages.

Il constitue à Bologne une galerie de portraits de musiciens célèbres. Le compositeur et organiste Johann Christian Bach, alors à Londres, demande un portrait de lui à Thomas Gainsborough pour son maître. Une deuxième version vers 1776 a probablement été peinte pour Bach lui-même.

Il ne composa que 3 oratorios, des sonates (dans un style contrapuntique proche de JS Bach), quelques opéras bouffe, une messe, un Requiem, ainsi que diverses œuvres religieuses, notamment des répons des ténèbres de la semaine sainte.

Ses contributions les plus notoires à la musique se trouvent dans ses écrits : le traité du contrepoint « L'esemplare o sia saggio fondamentale pratico di contrapunto sopra il canto fermo » (Bologne 1774, 2 tomes) ; l'ouvrage historiographique « Storia della musica » (Bologne 1757-1781, 3 tomes), bien qu'inachevé et manquant d'un plan d'ensemble, fut plus tard une source importante pour de nombreux historiens de la musique.