Le Journal

Steve Roger revient à l'OSR

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La succession de Magali Rousseau vient d’être finalisée à l'Orchestre de la Suisse Romande (OSR) : huit ans après son départ, Steve Roger revient à la Direction Générale.

On espère que ce retour sera aussi celui de la stabilité pour l'orchestre après l'agitation de ces dernières années : Miguel Esteban a été remercié au bout d'un an, Henk Swinnen qui lui a succédé en 2013 a claqué la porte au bout de trois ans et Magali Rousseau est partie en juillet dernier après trois saisons.

Steve Roger a occupé le poste de 1997 à 2012 avant de le quitter pour rejoindre l'agence de concerts suisse Caecilia. Il est membre de plusieurs conseils de fondation dont celui de la Cité de la Musique de Genève.

Insatiable Leipzig...

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Féconder le passé en engendrant l'avenir, tel est le sens du présent (Friedrich Nietzsche). Né à quelques pas de Leipzig, le philosophe, poète et ami des arts y est toujours entendu.

Riche de son passé habité par Johann Sebastian Bach, Felix Mendelssohn Bartholdy, Edvard Grieg, Gustav Mahler, Clara et Robert Schumann, Hanns Eisler et Richard Wagner, accueillant désormais, pour ne citer ici que le Gewandhaus et l'Opéra posés de part et d'autre de l'Augustusplatz (l'ancienne Karl-Marx-Platz, théâtre elle-même d'une Histoire plus récente et renommée le 3 octobre 1990, le Jour de l'Unité allemande) les Gidon Kremer ou Martha Argerich, le Quatuor Danel, Rolando Villazón,...  la ville de Leipzig vient de créer une nouvelle "coupole" pour développer et diffuser une identité que personne n'imaginerait lui contester : "Leipzig ville de musique".

C'est que, outre les saisons de ces deux maisons-là qui vont connaître de nouveaux développements, la cité multiplie les atouts sans lésiner sur la qualité.
Pour n'en citer que quelques uns :
- le Festival Bach annonce déjà 150 événements en 11 jours au mois de juin prochain ;
- le Festival Mendelssohn proposera, à partir de 2021, une programmation diversifiée et pointue dans le cadre d'une coopération entre le Gewandhaus et la Maison-Musée Mendelssohn. Et en 2022, le 175e anniversaire de la mort du compositeur ne passera pas inaperçu ;
- le Mahler Festival 2021 : rendez-vous au Gewandhaus pour l'intégrale des symphonies et autres œuvres orchestrales avec dix orchestres de classe mondiale.
- Au tour de Wagner à l'été 2022 pour 13 opéras dans l'ordre chronologique.

Rendez-vous à Leipzig ?

 

 

Décès de Jessye Norman

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La légendaire chanteuse Jessye Norman est décédée à l’âge de 74 ans. Elle était l’une des dernières icones de la musique classique connue en dehors des cercles des mélomanes pour ses immenses qualités musicales et pour le symbole qu’elle représentait.

La jeune Jessye Norman chante des "spirituals" au sein de la communauté noire d'Augusta la ville du sud-est des États-Unis, ville où elle grandit. Elle décroche une bourse d'étude à l'université Howard, institut d’enseignement supérieur fondé à Washington pour accueillir les étudiants noirs dans une Amérique marquée par  la ségrégation.

En 1968, elle n'a alors que 23 ans, elle fait ses débuts sur la scène  au Deutsche Oper de Berlin dans le rôle d’Elisabeth de Tannhäuser. Elle s’impose au cours des années 1970 et 1980 comme l’une des grandes sopranos de son temps.  On la retrouve sur les grandes scènes de Londres à New York en passant par Paris où elle s’illustre dans les grands rôles.

En 1989, elle marque son temps en interprétant la Marseillaise, drapée en tricolore, pour le bicentenaire de la Révolution française. Désormais acclamée aux USA, elle chante  aux cérémonies d'investiture des présidents américains Ronald Reagan et Bill Clinton. Elle reçoit la Médaille nationale des arts des mains du président Barack Obama en 2009.

Jessye Norman était une chanteuse qui ne se contenait pas de routine. Son interprétation du rôle de Jocaste d’Oedipus Rex de Stravinski ou ses enregistrements avec Pierre Boulez témoignent de ce refus du conformisme.

Du CSA au Ministère

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Manon Letouche sera cheffe de cabinet de Bénédicte Linard, la nouvelle Ministre de l’Enfance, de la Culture et de l’Audiovisuel en Fédération Wallonie-Bruxelles
Manon Letouche ? Si son nom n'est certes guère connu, elle n'est pas dénuée d'expérience et ces deux dames ont déjà travaillé ensemble.
Secrétaire d’instruction du CSA depuis 3 ans, Manon Letouche y était en charge des plaintes déposées par le public contre un média et elle instruisait les dossiers d'infractions au droit audiovisuel. Auparavant, elle avait été conseillère pour les matières audiovisuelles et culturelles puis secrétaire politique auprès du groupe Ecolo au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Elle apporte donc dans ses bagages son expérience technique et juridique dans le secteur des média dont elle connaît les principaux acteurs.

A ses côtés, Mathias El Berhoumi -constitutionnaliste de l’Université Saint-Louis- pour la politique générale, de l’enfance, du droit des femmes et de la santé et Nicolas Parent -ancien attaché de presse d''Ecolo- à la communication.

Macbeth au Met, mais dans le désordre

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Après le départ (définitif) de Placido Domingo, le Met l'a remplacé dans le rôle-titre par le baryton serbe Željko Lučić.

Mais que s'est-il passé ensuite ?
Ce samedi, sans explication, Željko Lučić était à son tour remplacé par Craig Colclough, le Telramund de Lohengrin à l'Opera Vlaanderen la saison dernière, qui faisait ainsi ses débuts au Met.
La représentation a commencé avec une demi-heure de retard "pour des raisons techniques" et, sur les réseaux sociaux, Anna Netrebko n'avait pas l'air ravie de ne pas connaître son partenaire...

A Bruxelles, sept concerts réservés au violoncelle

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L’année dernière, le violoncelliste Han Bin Yoon créait la Belgium Cello Society pour promouvoir le violoncelle et soutenir l’engouement qui a suivi de la 1e édition du Concours Musical International Reine Elisabeth consacrée à cet instrument.
Après un premier Brussels Cello Festival en octobre 2018 où le public bruxellois a pu assister notamment à une mémorable intégrale des Suites de Bach, la Belgium Cello Society invite cette année de nombreux artistes pour une série de récitals et de masterclasses jusqu’en mars 2020.
Après un premier concert à Halle en partenariat avec l’Association Servais et les violoncellistes Sébastien Walnier, Han Bin Yoon et Pierre Fontenelle, Mischa Maisky et sa fille Lily Maisky poursuivront ce 2 octobre la saison d’artistes invités. Ils présenteront leur nouvel enregistrement Twentieth Century Classics (DG) avec Schumann, Brahms, Britten et Piazzolla.
Notre octuor national de violoncelles sera au Conservatoire de Bruxelles le 26 octobre. Après un enregistrement consacré à la musique de film et aux danses (Fuga Libera) puis The Sunnyside of Ô-Celli chez Cypres, ils proposeront des arrangements d’œuvres de Verdi, de Falla, Chabrier, Turina, Rota, Piazzolla, Marquez et une oeuvre originale d’Oriol Cruixent.
En collaboration avec le Korean Cultural Center, la Belgium Cello Society invite en novembre quatre musiciens coréens : le pianiste Ben Kim et les violoncellistes Isang Enders, Han Bin Yoon et Hayoung Choi (1er Prix au 3e Concours International de Violoncelle Krzysztof Penderecki). Au programme : Saint-Saëns, Haydn, Prokofiev, Poulenc et Popper.
En décembre, le soliste et pédagogue coréen Young-Chang Cho sera en récital avec le pianiste allemand Michael Hauber pour un programme consacré à Beethoven et Brahms. Cho inaugurera au passage la nouvelle série de masterclasses avec des jeunes violoncellistes belges organisée la Belgium Cello Society.
Membre du jury de la 1e session du Concours Reine Elisabeth consacrée violoncelle, Frans Helmerson sera en récital en janvier au Conservatoire de Bruxelles avec la pianiste Dana Protopopescu.
Puis, en mars, Marie Hallynck et Muhiddin Dürrüoğlu proposeront un programme consacré à Janacek, Schostakovitch et Brahms et Émotions fugitives II de Muhiddin Dürrüglu qui figure sur son dernier album, puis Gary Hoffman et David Selig clôtureront la saison avec Couperin, Saint-Saëns, Fauré, Boëllmann.

Capitales européennes de la Culture 2024

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Le vote a eu lieu à Bruxelles et les Capitales européennes de la Culture 2024 actuellement désignées sont Bodø (Norvège) et Tartu (Estonie).

A 850 kilomètres au nord d'Oslo, Bodø est la première capitale culturelle au nord du cercle polaire arctique. Après Stavangar et Bergen, c'est la troisième ville norvégienne à recevoir le titre. La ville portuaire de 50 000 habitants l'a emporté sur les villes bosniaques de Banja Luka et Mostar.

Tartu, connue aussi sous le nom de Dorpat, est la deuxième plus grande ville d'Estonie après Tallinn, la capitale. Avec près de 100 000 habitants, Tartu est une ancienne ville hanséatique et aujourd'hui une ville universitaire. La ville est située dans le sud-est du pays.

La Capitale européenne de la Culture, initiative culturelle de l'Union Européenne, a pour objectif de mettre en lumière la richesse, la diversité et les points communs du patrimoine culturel de l'Europe et d'aider les citoyens européens à mieux se comprendre mutuellement.
Le titre n'est décerné qu'à des programmes de développement urbain particulièrement durables. Les villes de pays non membres de l'UE peuvent également se voir attribuer le titre à intervalles réguliers.

Le Stradivarius Feuermann va à Camille Thomas

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La Nippon Music Foundation prête pendant un an le violoncelle Stradivarius Feuermann (1730) à la violoncelliste franco-belge Camille Thomas.

Propriété de M. de Barrau dans les années 1860 et prêté à August-Joseph Franchomme (1808-1884), l'instrument -qui portait le nom de De Munck- a pris celui d'Emanuel Feuermann quand le violoncelliste autrichien l'a acheté en 1934 à W. E. Hill and Sons et joué régulièrement en concert.
Après sa mort (1942), le violoncelle est acheté par le collectionneur américain M. Russell B. Kingman puis, en 1956, par Aldo Parisot.
En décembre 1996, il a rejoint la Nippon Music Foundation qui le prête à des artistes et, cette année, c'est Camille Thomas qui en bénéficie.

Pour rappel, c'est aussi la Nippon Music Foundation qui, depuis 1997, prête le violon Huggins (1708) au 1er Prix de chaque session violon du Concours Reine Elisabeth pour une durée de 4 ans.

Première au Met

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En 136 ans d'histoire, le Metropolitan Opera n'a jamais mis en scène d'opéra d'un compositeur noir.
Mais Peter Gelb a annoncé qu'il proposera bientôt Fire Shut Up in My Bones du compositeur et trompettiste de jazz Terence Blanchard, après des mois de pourparlers avec l'Opéra Theatre de Saint-Louis qui l'a créé en juin dans une mise en scène de James Robinson, responsable du Porgy and Bess qui fait l'ouverture de la saison du même Met.

La famille Chailly au Dôme de Milan

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Dans la revue espagnole Scherzo, Stefano Russomanno attire l'attention du mélomane sur un concert particulier qui prendra place dans le Dôme de Milan ce 24 septembre.
Nous lui laissons la parole :

Dans les années '70, nous rappelle-t-il, alors que Riccardo Chailly faisait ses premiers pas de chef d'orchestre et faisait déjà montre de son talent, il était d'usage en Italie de l'appeler "le fils de Luciano". A cette époque, Luciano Chailly était un compositeur d'un prestige remarquable, occupant des postes importants dans d'importantes institutions lyriques. Mais le temps passe pour tout le monde et maintenant, si quelqu'un parle de Luciano Chailly, on l'appelle souvent "le père de Riccardo".

L'époque actuelle n'est pas généreuse avec l'héritage artistique de Luciano Chailly, pratiquement absent des programmes. C'est pour cette raison que le 24 septembre, dans le Dôme de Milan, le Chœur et l'Orchestre du Teatro alla Scala offriront une de ses œuvres : la Missa Papae Pauli, une œuvre de 1964 dédiée à Paul VI (mais la version orchestrale est de 1966).
Avec, on l'a compris, Riccardo Chailly à la direction. Le programme sera complété par la 4e Symphonie de Beethoven.

Né à Ferrare en 1920, Luciano Chailly étudie au Conservatoire de Milan puis à Salzbourg avec Paul Hindemith. D'Hindemith, il a toujours gardé la solidité contrapuntique de l'écriture qu'il mettait au service d'un langage éclectique dans lequel le néoclassicisme et le sérialisme stravinskien pouvaient coexister dans un discours qui évoluait vers des postures atonales. Auteur d'un catalogue important (et imposant), Luciano Chailly offre peut-être le meilleur de lui-même dans le domaine théâtral avec des titres souvent dominés par des atmosphères oniriques et surréalistes. Parmi eux, l'opéra L'idiota (1970, d'après le roman de Dostoïevski et peut-être sa partition la plus réussie) et Sogno (1974). Mais sa présence dans la vie musicale italienne se mesure aussi aux postes de directeur artistique qu'il occupe à la tête de la Scala (1968-71), de l'Angelicum de Milan (73-75), des Arènes de Vérone (1975-76) et de l'Opéra de Gènes (1983-85). Ensuite, et jusqu'à son décès en 2002, il se consacre principalement à l'enseignement de la composition dans différents conservatoires italiens.