Le jury se compose de Pamela Frank, Joji Hattori, Itamar Golan, Ilya Gringolts, Henning Kraggerud, Lu Siqing, Maxim Vengerov, Soyoung Yoon et Josef Spacek.
Une lettre antisémite de Wagner vendue à Jérusalem
Une lettre de Richard Wagner datée du 25 avril 1869 et adressée au philosophe, poète et critique Edouard Schuré, qui met en garde contre « l’influence » juive dans le domaine culturel, sera vendue aux enchères ce mardi en Israël, où les représentations publiques des oeuvres du compositeur antisémite sont boycottées.
Le Français connaît très peu de choses sur les juifs, écrit Wagner qui affirme que l’assimilation juive dans la société française empêche de voir "l’influence corrosive de l’esprit juif sur la culture moderne".
L’héritage musical et artistique de Wagner est imprégné d’antisémitisme, de misogynie et d’idées pré-nazies de pureté raciale, même si le compositeur est décédé en 1883, bien avant l’avènement du nazisme.
Il n’y a pas de loi en Israël interdisant de jouer Wagner, mais les formations musicales s’en abstiennent. Meron Eren, cofondateur et propriétaire de la maison d’enchères Kedem, a indiqué que c’était la première fois qu’il vendait un objet ayant appartenu à Wagner. Si Wagner savait qu’un juif barbu à Jérusalem faisait des affaires avec sa lettre, il se retournerait dans sa tombe, a-t-il ajouté.
Ruth Hacohen, professeur de musicologie à l’Université hébraïque de Jérusalem et auteure du livre The Music Libel Against the Jews, estime que la lettre montre la volonté de Wagner de voir ses opinions antisémites acceptées par le public.
La lettre reflète le « tournant » dans l’antisémitisme européen qui a permis à Wagner de publier Le judaïsme dans la musique sous son nom et de parler de l’« essence » des Juifs, qui ne pouvait disparaître, même parmi ceux assimilés à la société européenne chrétienne, explique-t-elle.