Le Journal

Le Praemium Imperial du Japon

par

Riccardo Muti, actuellement à la tête du Chicago Symphony Orchestra dont il entame la 128e saison, vient de recevoir le prix Praemium Imperiale décerné par Son Altesse impériale le Prince Hitachi.
La Japan Art Association était l'hôte de la cérémonie de remise de ces prix qui récompensent des artistes de renommée internationale pour leur contribution exceptionnelle à leur forme d'art.
Les autres lauréats 2018 sont Pierre Alechinsky (peinture), Catherine Deneuve (théâtre/film), Christian de Portzamparc (architecture) et Fujiko Nakaya (sculpture).
Le Prince Hitachi, patron honoraire de la Japan Art Association, a remis à chacun des lauréats une médaille d'or et un chèque de 15 millions de yens (environ 136 000 $).

Muti avait reçu en 2016 l'Ordre du soleil levant, de l'étoile d'or et d'argent du gouvernement japonais pour sa contribution à la promotion des échanges culturels et de la compréhension mutuelle entre les citoyens du Japon et de l'Italie par la musique.
En 2016, il avait dirigé plusieurs concerts au Festival du Printemps de Tokyo, dont son 150e concert au Japon et le 150e anniversaire du début des relations diplomatiques entre le Japon et l'Italie. La même année, il emmenait le Chicago Symphony Orchestra (CSO) dans une tournée de 10 concerts en Asie dont Tokyo. Ils retourneront au Japon (Tokyo et Osaka) au cours de leur tournée (11 concerts en Asie) en janvier prochain et Muti amènera son Académie italienne de l'opéra à Tokyo en mars 2019.

Avant lui, le Praemium impérial est allé, entre autres, à Pierre Boulez, Helen Regenstein, Daniel Barenboim et Claudio Abbado.

Dans la Ruhr, ça tangue

par

Cet été, Stefanie Carp, la directrice de la Triennale de la Ruhr, s'est fait remarquer en licenciant un groupe qui avait exprimé ses positions politiques, avant de revenir sur sa décision et de le réintégrer.
Mais le mal était fait et de nombreux appels à la démission se sont fait entendre.

Alors que Stefanie Carp entame maintenant sa deuxième année, le Conseil d'Administration a trouvé la solution : il a exigé qu'elle soit en perm:anence accompagnée d'un suppléant qui dispose d'un droit de veto sur ses décisions.

Non, on n'est pas le 1er avril...

On n'est jamais trop prudent

par

A l'occasion de sa réunion d'automne, le conseil de surveillance de HamburgMusik gGmbH a pris les devants et prolongé déjà le contrat de Christoph Lieben-Seutter.
Directeur Général de l'Elbphilharmonie et du Laeiszhalle avec un contrat qui le menait au 31 juillet 2021, le voilà en poste jusqu'en 2024.

Christoph Lieben-Seutter est né à Vienne en 1964.
En 1982, après ses études secondaires, il commence à travailler comme ingénieur en informatique et assistant marketing dans l'industrie informatique.
Puis, en 1988, Alexander Pereira l'engage comme directeur adjoint du Konzerthaus de Vienne dont il devient Directeur en 1991, auprès de Karsten Witt.
Deux ans plus tard, il rejoint l'Opéra de Zurich comme conseiller du directeur artistique, mais revient à Vienne en 1996 pour reprendre la direction artistique et commerciale du Konzerthaus et du Festival moderne de Vienne.
Il a également été Président d'ECHO, l'organisation européenne des salles de concert, et membre du Conseil d'Administration du Gustav Mahler Youth Orchestra.
Depuis 2007, il est directeur général de l'Elbphilharmonie et de la Laeiszhalle.

 

 

Du concret à Verviers

par

L'avant-projet de la rénovation du Grand Théâtre de Verviers a été présenté au Conseil communal hier soir. Et il a plu.

Les changements seront de taille : au bout du compte, le Théâtre comptera deux espaces scéniques, quatre studios de répétition et une annexe ouverte au public, en journée comme en soirée : ainsi, des étudiants pourraient y venir travailler une atmosphère tout à fait particulière de travail et inspiratrice.

Il proposera aussi trois logements pour des artistes en résidence. Pour des master classes par exemple.
La grande salle comptera 1.000 places.
Le chantier pourrait aboutir dans cinq à six ans.

Le Brexit, et après ?

par

Il n'y a pas que les industriels et les banques qui s'inquiètent de l'après-Brexit.
L'avenir des musiciens a été soulevé avec pertinence il y a quelques jours, devant la Chambre des Lords.

Aujourd'hui, nos musiciens voyagent librement ; les relations sont essentielles dans le monde créatif mondial. Après le Brexit, il n'y aura aucune garantie de libre circulation à travers l'Europe. En 2016, nos orchestres ont effectué 96 visites dans 26 pays différents de l'UE, selon l'Association of British Orchestras. Impossible à imaginer après le Brexit.

Le système de visa post-Brexit aboutira à une situation qui a été décrite graphiquement dans un article bien documenté par le compositeur Howard Goodall. Son travail l'emmène dans toute l'Europe en un jour au départ de Heathrow. Il lui faudra maintenant des semaines pour l'organiser, ce qui dissuadera un grand nombre d'habitants de ce pays d'aller en Europe pour des raisons de dépenses. L'inverse est également vrai. Les musiciens de l'UE jouent un rôle crucial dans la composition quotidienne des orchestres britanniques et sont souvent sollicités deux semaines à l'avance, ce que le nouveau système rendra impossible. Dans certains orchestres, entre 20 et 25 % des musiciens proviennent d'autres pays de l'UE. L'industrie musicale britannique compte environ 14 000 citoyens de l'UE. Compte tenu des restrictions qui seront mises en place, l'avenir de cette proportion semble sombre et les droits à l'importation devront être payés sur chaque instrument. Imaginez ça, avec le LSO dans un sens et le Philharmonique de Berlin dans l'autre.

Il ne s'agit pas seulement de grands orchestres et de chefs d'orchestre. Les orchestres de jazz scolaires et les orchestres de jeunes seront assujettis à des restrictions et à des frais. Les jeunes musiciens britanniques ne pourront plus participer à des programmes européens tels que l'Orchestre européen des jeunes, qui quitte le Royaume-Uni pour l'Italie grâce au Brexit. C'est une grande honte pour nous et pour eux. Horace Trubridge, du Syndicat des musiciens, a décrit comment les musiciens passent  régulièrement de l'Europe à la Grande-Bretagne et il a averti que si chaque musicien doit obtenir un visa et un passeport pour chaque pays qu'il visite, tout travail en Europe deviendra impossible à programmer... Nombreux sont ceux qui déménagent déjà en Europe parce qu'ils s'inquiètent pour leur futur travail.

Il ne s'agit pas seulement de musique classique. Peter Gabriel a exprimé son inquiétude après qu'un certain nombre d'artistes internationaux n'aient pas pu se produire au festival de musiques du monde Womad après avoir obtenu leur visa. Fondateur du Festival, Gabriel s'insurge : notre festival britannique rencontre désormais de réels problèmes pour faire venir des artistes dans ce pays...Beaucoup d'entre eux ne veulent plus venir au Royaume-Uni à cause des difficultés, des coûts, des retards de visas,...
Cette année, c'est la première fois que des artistes refusent les invitations à se produire à Womad......

 

Si vous êtes à Paris, concert à l’Unesco de l'OJIF

par

Si vous êtes à Paris, ce 24 octobre prochain (19h30), vous pourrez assister, à la maison de l’Unesco, à un concert de l’Orchestre des Jeunes d’Île-de-France, sous la direction de David Molard.

Créé en 2016, l’Orchestre des Jeunes d'Île-de-France est un collectif tremplin pour les jeunes musiciens professionnels. L’OJIF se produit 4 à 6 fois par saison sous différentes formes, en offrant aux jeunes musiciens issus des meilleures formations l’encadrement de titulaires des plus grandes phalanges, et les conditions professionnelles du travail d’orchestre.

Au programme de ce concert une création mondiale de l’excellent compositeur Bechara El-Khoury :  Autumn Pictures pour clarinette et orchestre (avec Patrick Messina à la clarinette) et La Mer de Claude Debussy.

Plus d’information sur le site de l’orchestre : www.ojif.fr

Dernière ligne droite du Concours Joseph Joachim

par

Depuis 1991, la Stiftung Niedersachsen organise le Concours International de violon Joseph Joachim à Hanovre (Allemagne) sous la direction de Krzysztof Wegrzyn.
Il s'adresse aux violonistes de toutes nationalités, âgés de 16 à 27 ans, qui se destinent à une carrière internationale.
Le 1er Prix reçoit 50 000 euros, le prêt d'un violon de Giovanni Battista Guadagnini pour trois ans, un CD international et des invitations à se produire sur des scènes internationales.
L'édition 2018, qui se déroule du 11 au 27 octobre, est la 10e et l'occasion de réunir les anciens lauréats pour des concerts-anniversaire.

Des 32 candidats retenus pour la 1e épreuve, il reste en lice aujourd'hui 6 finalistes - Timothy Chooi (Canada)
- Rennosuke Fukuda (Japon)
- Leonard Fu (Allemagne)
- Youjin Lee (Corée du Sud)
- Cosima Soulez Larivière (France)
- Dmytro Udovychenko (Ukraine)

Le jury réunit Salvatore Accardo, Andrej Bielow, Masafumi Hori, Kyung Sun Lee, Silvia Marcovici, Qian Zhou, Ulf Schneider, Vilmos Szabadi, Pavel Vernikov, Antje Weithaas, Frank Huang, Nemanja Radulovic, Alexandra Conunova, Dami Kim et Sergei Dogadin.

Maurice Ravel à l’honneur

par

Maurice Ravel sera doublement à l’honneur cet automne :

A l’occasion des 90 ans de la création du Bolero, les  éditions belges XXI Music Publishing lancent la volume 1 de la Ravel Edition, édition critique et monumentale des oeuvres de Maurice Ravel.

Cette édition scientifique introduit un travail inédit d’après le manuscrit orchestral complet de 1928 conservé à la Morgan Library (New York), les manuscrits préparatoires (Bibliothèque nationale de France, British Library et Archives du Palais de Monaco) et de nombreuses sources présentées pour la première fois en ce volume de collection (partitions « historiques » de Maurice Ravel, Piero Coppola, Arturo Toscanini, correspondances, etc.).

Ce volume propose pour la première fois la version ballet telle qu’elle fut créée en 1928 par les Ballets Rubinstein lors de la première à l’Opéra de Paris.  Des textes, un appareil critique et une riche et inédite iconographie complètent ce livre. Louis Langrée et Pascal Rophé, anciens directeurs musicaux de l'Orchestre Philharmonique Royal de Liège ont participé au comité de lecture de ce projet. Plus d’information sur : www.raveledition.com.

Dans le même temps, les Editions Le Passeur proposent l’intégralité de la correspondance et des écrits de Maurice Ravel.  Ce projet est réalisé sous la direction de Manuel Cornejo, qui collabore également au projet de Ravel Edition. www.le-passeur-editeur.com

NB : Pierre-Jean Tribot, Rédacteur en chef de Crescendo Magazine est fondateur et administrateur de XXI Music Publishing.

Des nouvelles de Daniel Harding

par

Le chef d'orchestre britannique Daniel Harding -qui a quitté récemment l'Orchestre de Paris- a vu hier son contrat renouvelé pour 5 ans avec l'Orchestre symphonique de la radio suédoise.

 

A Moscou, début du procès de Serebrennikov

par

Le procès du metteur en scène Kirill Serebrennikov s'est ouvert ce mercredi à Moscou, plus d'un an après l'assignation à résidence de l'enfant terrible du théâtre russe, accusé de détournements de fonds dans une affaire qu'il juge "absurde".

Kirill Serebrennikov est accusé d'avoir détourné 133 millions de roubles (1,7 millions d'euros) de subventions publiques destinées à son théâtre moscovite grâce à un système de devis et factures gonflés entre 2011 et 2014.
Setebrennikov s'en défend, assurant que ces sommes ont servi à créer des oeuvres.

La séance de ce mercredi se déroule à huis clos au tribunal Mechtchanski et doit  permettre aux deux parties de présenter leurs arguments et de fixer la date des futures audiences qui, elles, s'intéresseront au fond de l'affaire.

Kirill Serebrennikov avait été arrêté dans la nuit du 21 au 22 août 2017 et assigné à résidence alors qu'il se trouvait en plein tournage d'un film à Saint-Pétersbourg.
Quatre mois plus tard, la justice russe ordonnait la saisie des biens et actifs du metteur en scène, notamment son appartement et sa voiture. Plusieurs de ses collaborateurs sont également poursuivis dans cette affaire.
Pour ses partisans, Kirill Serebrennikov paie la montée en puissance des valeurs conservatrices en Russie, où les artistes sont confrontés à une pression croissante.
Sans s'opposer ouvertement au président Vladimir Poutine, il avait à plusieurs reprises critiqué ces pressions alors que ses oeuvres, abordant des thèmes comme la politique, la religion ou la sexualité, sont régulièrement critiquées par les militants orthodoxes ou les autorités.
Du fait de son assignation à résidence, Kirill Serebrennikov n'a pas pu participer en mai dernier à la montée des marches à Cannes avec l'équipe de son film Leto (L'été), présenté en compétition et dont le réalisateur avait terminé le montage chez lui.
Il avait aussi manqué en décembre 2017 la première de son ballet Noureev, consacré au danseur étoile soviétique passé à l'ouest en 1961 et monté au Bolchoï de Moscou. Le spectacle lui-même avait été pris dans une controverse, retardant la première de six mois.
Kirill Serebrennikov avait été nommé en 2012 à la tête du Centre Gogol, qu'il a transformé en un des centres névralgiques de la culture contemporaine à Moscou. Il y a notamment monté Les Âmes mortes d'après le roman de Nicolas Gogol, acclamé en 2016 au festival d'Avignon.

Depuis son arrestation, de nombreux appels à la levée des charges pesant sur lui sont venus de figures du monde des arts russe comme par des personnalités culturelles internationales, de l'actrice australienne Cate Blanchett, Présidente du jury du festival de Cannes en 2018, à la Ministre française de la Culture Françoise Nyssen.