Le Journal

Deux nouveaux prix pour la Leyla Gencer Voice Competition

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Organisée tous les trois ans à Istanbul et dédiée à la diva turque Leyla Gencer (1928-2008), la Leyla Gencer Voice Competition compte cette année deux prix de plus à son palmarès.
L'un, décerné par le Deutsche Oper Berlin, consiste en un rôle dans une de ses productions.
L’autre, venu du Royal Opera House, offre cinq séances de coaching et une audition pour le programme Jette Parker Young Artists.
Les finales de la 9e édition présidée par Renato Bruson se dérouleront du 23 au 28 septembre 2018.
Le dépôt des candidatures est ouvert jusqu’au mercredi 18 avril (leylagencer.org).

Un décès discret

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On a appris le décès du poète et critique littéraire américain J. D. McClatchy à l'âge de 72 ans.
Dans les milieux musicaux, on lui est redevable des sept livrets de Mozart dont il a assuré la traduction en vers, dont une superbe Flûte Enchantée mondialement reconnue.

Joseph Donald McClatchy Jr à Bryn Mawr (Pennsylvanie) en 1945, il a fait ses études à Georgetown et à Yale, où il a obtenu son doctorat en 1974. Il vivait à Stonington (Connecticut) et à New York.

Le travail poétique de McClatchy était très varié. Il est l'auteur de six recueils de poésie, dont le cinquième, Hazmat, a été finaliste pour le Prix Pulitzer 2003.
Il a écrit dix livrets d'opéra pour Michael Dellaira, Elliot Goldenthal, Daron Hagen, Lowell Liebermann, Lorin Maazel, Tobias Picker, Bernard Rands, Ned Rorem, Bruce Saylor, William Schuman et Francis Thorne.
En 1991, il a reçu un prix de littérature de l'American Academy of Arts and Letters et, en 2000, celui du Gouverneur du Connecticut pour les arts.

Il était professeur adjoint à l'Université Yale, membre du Jonathan Edwards College et rédacteur en chef du Yale Review. En 1999, il a été élu membre de l'American Academy of Arts and Letters puis président en janvier 2009. Dans le même temps, il a été chancelier de l'Académie des poètes américains (1996-2003).
Il aétait aussi membre de l'American Academy of Arts and Sciences et a reçu des bourses de la Guggenheim Foundation, du National Endowment for the Arts et de l'Academy of American Poets.

 

Le Prix Nemmers 2018

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L'Américaine (Philadelphie) Jennifer Higdon vient de recevoir le Prix Michael Ludwig Nemmers 2018 de composition (100 000 $), décerné à des compositeurs classiques contemporains qui ont " influencé de façon significative le domaine de la composition ". L'annonce a été faite par la Bienen School of Music de l'Université Anorthosite, qui décerne le prix.
Je vis une année un peu irréelle, déclarait aussitôt la lauréate, avec le Grammy [NDLR : pour son Concerto pour alto] et des premières qui se sont plutôt bien passées.
Cette saison, son Concerto pour cuivres graves a été créé par le Chicago Symphony Orchestra et le Philadelphia Orchestra tandis que d'autres orchestres ont interprété son Concerto pour tuba et son Concerto pour harpe.

Le Prix Nemmers est assorti d'une prestation de l'Orchestre Symphonique de Chicago.  A Northwesternet, Jennifer Higdon dirigera des séances d'entraînement avec des ensembles, des leçons et des séminaires avec des étudiants en composition dans deux résidences au cours des deux prochaines années.
Le prix a été créé en 2003 et a déjà été attribué à John Adams, Kaija Saariaho, John Luther Adams, Aaron Jay Kernis et Steve Reich.

 

Nominations à Gothenburg

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Barbara Hannigan and Christoph Eschenbach ont été tous deux nommés chefs invités principaux de l'Orchestre Symphonique de Gothenburg (Suède) pour deux ans à partir de la saison 2019-20.
Ils y succèdent à Kent Nagano en poste depuis 2013.

En route pour Prague

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Le chef allemand Alexander Liebreich, actuellement à la tête de l'Orchestre de la Radio polonaise à Katowice et qui a dirigé le concert de gala annuel des International Classical Music Award (ICMA) la semaine dernière, vient d'être désigné pour diriger l'Orchestre Symphonique de la Radio à Prague.

Né en 1968, Alexander Liebreich fondait à 17 ans le Regensburg Chamber Choir dans sa ville natale.
Il a étudié les langues romanes et musicologie à l'Université de Ratisbonne, le chant et d'orchestre à l'Université de la musique et des arts du spectacle de Munich et au Mozarteum de Salzbourg avec Michael Gielen. Pendant son séjour à Munich, il dirige l'Orchestre Abaco de l'Université de Munich.

En 1996, il remportait le Prix Kondrachine aux Pays-Bas. Il a été assistant de Sir Colin Davis et Roberto Abbado à l'Opéra d'État de Bavière. Puis Edo de Waart l'emmène au Radio Philharmonic Orkest à Hilversum avec lequel il donne une série de concerts au Concertgebouw d'Amsterdam.

Alexander Liebreich a été chef invité de nombreux orchestres dont le Royal Concertgebouw Orchestra, l'Orchestre National de Belgique, la BBC Symphony Orchestra, l'Orchestre Philharmonique de Munich, la Deutsche Kammerphilharmonie de Brême et l'Orchestre Symphonique de la Radio de Berlin. À l'automne 2003, il est le premier professeur invité à l'Université de musique et de danse de Pyongyang, en Corée du Nord via le DAAD (German Academic Exchange Service).

De 2006 à 2016, Liebreich est chef et directeur artistique du Münchener Kammerorchester. De 2011 à 2014, directeur artistique du Festival international de musique de Tongyeong (TIMF) en Corée du Sud. Au début de la saison 2012-13, on le retrouve chef principal de l'Orchestre Symphonique National de la Radio Polonaise (NOSPR) à Katowice, ce qui fait de lui le premier chef d'orchestre allemand en Pologne depuis 1945.
Depuis 2015, il dirige aussi le Festival international de musique Katowice Kultura Natura.

En décembre 2008, Alexander Liebreich était élu à l'Assemblée générale du Goethe-Institut. En Novembre 2012, le Ministère lançait avec lui un projet musical commun à l'Orchestre de chambre de Munich et aux étudiants du Kim Won-Gyun College of Music de Pyongyang.

 

Le Khên (Laos) reconnu par l'UNESCO

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Le 2 avril, à Vientiane, le Ministère laotien de l'Information, de la Culture et du Tourisme a annoncé que l'art du Khên, orgue à bouche traditionnel du Laos, vient d'être reconnu par l'organisation des Nations unies.
On en trouve la trace dans En avant la zizique, sous la plume de Boris VianKhon, instrument de la famille des orgues à bouche, le khon est apparu il y a fort longtemps en Extrême Orient. Le premier khon connu date du VIe siècle. Est-ce à dire qu'il n'y avait pas de khons avant cette époque? Rassurez-vous, il y en avait, bien sûr… Les khons sont éternels.» Boris Vian évoque là un instrument plus connu aujourd'hui sous le nom de khen.

L'Unesco, par le biais du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, a inscrit sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité «la musique du khen du peuple lao».

Le khên ou khen est un instrument polyphonique important dans l'histoire de la musique et celle du peuple laotien. L'orgue à bouche est fabriqué avec des tubes de bambou de longueurs variables, chacun équipé d'une anche en métal ; il ressemble à une flûte de pan géante. Le joueur souffle dans l'instrument par l'intermédiaire d'une poche à air et le son produit est fonction de la taille du tuyau. En 2005, l'Association des arts du khen a été créée et divers festivals sont organisés pour promouvoir et améliorer la renommée de cet instrument.

Le Ministre laotien de l'Information, de la Culture et du Tourisme, Bosengkham Vongdara, a souligné que la reconnaissance de l'Unesco de la musique du khen du peuple laotien en tant que patrimoine culturel immatériel de l'humanité était une illustration de l'efficacité de la politique constante du parti et du gouvernement laotiens dans la gestion, la sauvegarde, la préservation et la valorisation des patrimoines nationaux. [...] La reconnaissance de l'Unesco permettra au peuple laotien d'être encore plus motivé dans la préservation de ses patrimoines culturels, historiques et naturels, contribuant à l'amélioration de sa vie culturelle et à la sensibilisation des jeunes générations au patriotisme et à la préservation des traditions.

 

A l'Opéra de Rennes

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Après Nancy, avant Lyon, c'est Rennes qui cherche un successeur à Alain Surrans, parti prendre la tête d’Angers-Nantes Opéra.
Ouest France a dévoilé les noms des six candidats en lice :
- Xavier Adenot, directeur de production à l’Opéra de Massy ;
- le compositeur et metteur en scène Roland Auzet ;
- Alice Orange, ex-directrice d’Entracte, association chargée de la programmation culturelle à Sablé ;
- Rozenn Chambard, actuelle directrice intérimaire de l’Opéra de Rennes ;
- Matthieu Rietzler, secrétaire général de la Maison de la danse à Lyon ;
- Jean-Jacques Groleau, en charge de la dramaturgie au Capitole de Toulouse.

En février, l’Opéra de Rennes et Angers-Nantes Opéra annonçaient leur projet de se rapprocher pour insuffler une nouvelle dynamique tout en développant les publics et en préservant dans le « Grand Ouest » une proposition lyrique de haut niveau.
Le nouveau directeur de l’opéra de Rennes sera donc amené à collaborer étroitement avec Alain Surrans. C'est un paramètre qui sera pris en compte dans la sélection finale le 16 mai prochain.

L’IMEP recherche un(e) Responsable de la coordination générale des activités

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Pour une entrée en fonction le 1 septembre 2018 à 08:00.

1) Description de la fonction
Engagé(e) dans l’équipe administrative de l’IMEP – Institut supérieur de musique et de pédagogie, le (la) responsable de la coordination générale des activités gère la préparation, le bon déroulement et le suivi de tous les projets et de toutes les activités internes et externes à l’Institut (concerts, conférences, masterclass, journées pédagogiques, portes ouvertes, salons, etc…).

2) Tâches et responsabilités 
- Élaboration du planning général des activités en accord avec la direction général
- Suivi de la préparation et de la mise en œuvre des activités internes et externes
- Collecte des informations relatives aux concerts et à toute autre activité
- Relai des différentes informations vers les responsables de la communication
- Envoi des cartons d’invitation, affiches et flyers
- Présence aux entrées des évènements de la saison validés par le Directeur général
- Coordination des salons SIEP

3) Compétences et qualités requises
- Sens des responsabilités, des priorités, de l’organisation et de la planification
- Souplesse, disponibilité et flexibilité
- Bonne gestion du stress
- Aisance relationnelle, facilité rédactionnelle et communication aisée
- Capacité à travailler tant de manière autonome qu’en équipe
- Capacité à exploiter l’information avec rigueur et précision
- Capacité de remise en question
- Intérêt pour la musique et la pédagogie

4) Type de contrat
- Contrat d’agent administratif à durée déterminée du 01/09/2018 au 31/08/2019 avec possibilité de prolongation
- Volume horaire : temps plein – 38h/semaine
- Engagement par l’asbl IMEP et rémunération par la Fédération Wallonie-Bruxelles selon les barèmes propres à la fonction
- Les prestations sont à effectuer à l’IMEP – Rue Henri Blès, 33A à 5000 et à l’extérieur sur les lieux des différents projets

5) Modalités de candidature
Les candidatures composées d’une lettre de motivation et d’un cv sont à introduire par mail à florence.maffia@imep.be.

A la tête de Radio France

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Le Conseil supérieur de l’audiovisuel vient de nommer Sibyle Veil (40 ans) à la présidence de Radio France pour un mandat de 5 ans.
C'est la première femme présidente de Radio France depuis Michèle Cotta en 1981.
Sibyle Veil connait bien la Maison ronde : elle y est entrée en juillet 2015 et y est actuellement directrice déléguée en charge des opérations et des finances du groupe.
Seule candidate en interne, donnée favorite, Sibyle Veil a été élue par les Sages du CSA face à cinq autres candidats : François Desnoyers (62 ans), Guillaume Klossa (45 ans), Bruno Delport (53 ans), Christophe Tardieu (53 ans) et Jérôme Batout (39 ans), auditionnés à tour de rôle cette semaine.
Comme les autres candidats, elle avait insisté sur la priorité à donner au numérique, le respect de la diversité et les collaborations renforcées avec les autres médias publics, des synergies voulues par l'Etat dans le cadre de sa grande réforme de l'audiovisuel public qui devrait être prête pour fin 2018.

Elle prendra ses fonctions à partir du 16 avril, succédant ainsi à Mathieu Gallet dont le mandat avait été révoqué en janvier suite à sa condamnation pour avoir favorisé deux sociétés de conseil lorsqu'il présidait l'Institut National de l'Audiovisuel (Ina) entre 2010 et 2014.

Issue de la même promotion à l'Ecole Nationale de l'Administration (Ena) que le président Emmanuel Macron, elle bénéficiait du soutien des cadres de la maison et, notamment, de celui du directeur des antennes Laurent Guimier avec qui elle devrait former un "ticket", selon des sources concordantes.

Une formation musicale pour les muezzins à Tunis

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Deux fois par semaine jusqu'à mi-avril, quelques dizaines de muezzins de Tunis se retrouvent à la Rachidia, l'institut de musique traditionnelle, plus habitué à former des choristes et des joueurs d'oud. Les yeux fermés, concentrés, ils y lancent à tour de rôle l'appel à la prière qu'un maître s'efforce de rendre plus harmonieux et plus conforme à la version tunisienne, typique et pacifique.
C'est la première fois depuis plusieurs décennies que ces voix du minaret reçoivent une formation relative à la dimension musicale de leur tâche, souligne le président de la Rachidia, Hedi Mouhli. C'est pour la bonne cause, explique-t-il : Ce sont les muezzins qui invitent les gens à entrer en relation avec DieuQuand on entend à 4 heures du matin, au fond de son lit, une voix dotée d'une technique et de belle qualité, ... ça joue. Adel Hidri, un des muezzins en formation qui officie dans une banlieue populaire, reconnaît qu'il y a des appels à la prière -adhan, en arabe- qu'on préférerait ne pas entendre. Il espère qu'après la formation vocale, quand nous ferons l'appel à la prière, les personnes qui nous entendront en seront réjouies.
On ne plaisante pas avec l'adhan en Tunisie : un DJ britannique qui avait mixé l'appel à la prière dans une discothèque de Hammamet a été condamné en avril 2017 à un an de prison par contumace.

Les plus grands maîtres connaissent jusqu'à dix manières différentes de scander les quelques mots qui rythment les cinq prières quotidiennes. Mais nombre de muezzins tunisiens recrutés par le Ministère des Affaires religieuses montent dans le minaret contre une modeste somme après une formation parfois sommaire : en Tunisie, la grande majorité des appels ne sont pas enregistrés; ils sont chantés par des muezzins pour qui c'est une activité d'appoint, apprise sur le tas, voire transmise de père en fils dans certaines régions.
Dans une haute pièce de répétition de la Rachidia, une trentaine d'entre eux, dont des fonctionnaires, des étudiants et des chômeurs, écoutent attentivement puis, tour à tour, debout, les mains sur les oreilles, ils vont chercher l'inspiration au plus profond d'eux-mêmes. Formateur, Elyes Bennour les interrompt, les invite à mieux placer leur voix, à ralentir le rythme ou à moduler davantage les séquences.

Je viens d'une famille très pieuse, nous apprenons le Coran par cœur, explique un quadragénaire qui officie dans une mosquée de la vieille ville. J'ai deux oncles et un père muezzins amateurs, et mon fils est comme moi, il a une belle voix et il aime ça.
Le Ministre tunisien des Affaires religieuses, Ahmed Adhoum, est venu soutenir cette première session de formation. Car au-delà de la qualité, ce sont aussi les spécificités de l'adhan tunisien qu'il dit vouloir préserver : L'appel à la prière tunisien est joyeux, il y a dans cette voix un appel à la vie, ce n'est pas triste, ni rigide.

Fethi Zghonda, musicologue et compositeur qui anime également la formation précise que ce sont les mêmes sons, mais la manière de les dire diffère, le dialecte change ainsi que le mode musical. Il y a des sons plus longs. Il y a des sons où l'on met plus de force en Tunisie, que l'on ne retrouve pas au Moyen-Orient, où ils sont plus resserrés.

En promouvant l'appel à la prière à la tunisienne, le Ministère défend également l'islam tunisien dont les racines plongent jusqu'aux premiers temps de l'ère musulmane. Nous avons une école tunisienne enracinée dans l'islam, dans son identité islamique, souligne le Ministre qui ajoute que l'islam n'a jamais été l'islam du terrorisme dont on parle. Et ceci est une occasion de montrer la vérité de l'islam dans le monde musulman et en Tunisie.