Les extrêmes d'un exil
Serge PROKOFIEV
(1891 – 1953)
Concerto pour violon et orchestre N°1 op.19 ; Concerto pour violon et orchestre N°2 op.63
Franziska Pietsch, violon ; Deutches Symphonie-orchester Berlin, dir. Cristian Macelaru
DDD 2017 50’09 Livret allemand et anglais CD AUDITE 97.733
Les deux concertos pour violon marquent le début et la fin de l’exil de Serge Prokofiev. Le premier fut composé à la même époque que sa Symphonie Classique, avec laquelle il partage la même tonalité (Ré majeur) et la même esthétique néo-classique. Ce premier concerto a un caractère mélodique et chantant très marqué. Prêt fin 1917, la création n’eut lieu à Paris qu’en 1923. L’interprétation de Franziska Pietsch est à la fois brillante et lyrique, l’idéal donc, et l’orchestre est à la hauteur. Prokofiev a vécu à l’étranger à partir de 1918 (juste après la révolution russe), principalement aux Etats-Unis et à Paris. Mais il est toujours resté russe dans l’âme, nostalgique de son pays où il retourna définitivement en 1936. Son second concerto pour violon, composé juste avant son retour, exprime sa nostalgie et son chemin du retour. Très vite, il fut au répertoire des plus grands solistes internationaux. Proche de l’esthétique du ballet Roméo et Juliette, de Pierre et le Loup et de Lieutenant Kijé, c’est le deuxième mouvement qui en est le sommet, sorte de sérénade à la « Clair de Lune » de Beethoven. Quant au troisième mouvement, il évoque l’Espagne (le concerto fut créé à Madrid), comme un adieu à l’occident. Ce CD est l’occasion d’acquérir ces deux piliers du répertoire concertant pour violon, car l’interprétation en est excellente.
Dominique Lawalrée
Son 10 - Livret 10 - Répertoire 10 - Interprétation 10
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