Orgue et trombones autour du Sauer de la salle de concert « Die Glocke » de Brême

par

Sauer-Organ Glocke Bremen Vol 2. Franz Liszt (1811-1886) : Aria Cujus Animam d’après le Stabat Mater de Rossini. Arno Hansen (1894-1950) : Quartett IV ; Opernmelodien Grosses Potpourri nr. 2. Richard Eckhold (fl 1871-1903) : Adagio. Friedrich August Belcke (1795-1874) : Fantasia über ein Motiv aus Der Ostermorgen ; Fantasia op. 58. Gustav Adolf Merkel (1827-1885) : Arioso. Max Reger (1873-1916) : Romanze. August Hänsel (fl 1832-1860) : Recitativo & Adagio. Max Peters (1849-1927) : Elegie op. 9. Paul Weschke (1867-1940) : Marcia. Glossarte. Lea Suter, orgue. Juan Gonzalez Martinez, trombone. Franz Kuhn Trombone Quartet. Livret en anglais, allemand. Juillet-août 2021. TT 63’50. SACD MDG 951 2253-6

Commenté dans nos colonnes du 19 janvier dernier, le tout premier enregistrement de cet orgue restauré ne nous avait pas enthousiasmés, malgré la diversité du programme (de Bach à Louis Vierne) et le mérite des quatre interprètes qui signaient cette carte de visite. Au point que nous appelions à une valorisation plus avenante de cet instrument de 1928 qui fêtera bientôt son centième anniversaire et s’avère dans un remarquable état de conservation. Ce nouveau disque le présente en rôle d’accompagnateur dans une optique volontiers intimiste, qui lui convient mieux que le répertoire d’apparat. Selon le livret, « c’est la variété même de ses tonalités douces qui fut toujours admirée par les musiciens et les auditeurs », et qui sert ici de tapisserie pastel à cette anthologie qui honore le trombone (presque la moitié du disque fait entendre des pièces pour cuivres seuls).

Ces œuvres pour trombones émanent d’un fonds conservé à la Staatsbibliothek de Berlin et compilé par Paul Weschke, grand pédagogue de cet instrument, et proviennent aussi de la Musikhochschule de Munich pour les opus d’Arno Hansen et August Hänsel. Pièces de virtuosité, influence lyrique (Gounod, Verdi et quelques autres, on devinera les célèbres airs incorporés dans le Opernmelodien Grosses Potpourri), et espaces méditatifs structurent ce parcours exécuté sur un quatuor de trombones d’époque contemporains de l’orgue, construits par Franz Kuhn ( ?-1955) dont le patronyme a été choisi comme nom de baptême de l’équipe qui les emploie (Juan Gonzalez Martinez, Harry Ries, Raphaël Robyns, Tural Ismayilov), en respectant les indications de jeu consignées par Weschke. Ce dernier referme l’album par une vigoureuse Marche de sa composition. Intéressant florilège qui couvre un siècle du (post)romantisme germanique associé à cette famille à coulisse, capable d’un cantabile attestant la maîtrise et la science « historiquement informée » de cet ensemble : un SACD suave, cossu et charmant, à savourer comme tel, sans espérer de coup d’éclat.

Son : 8,5 – Livret : 8,5 – Répertoire : 6-7 – Interprétation : 9

Christophe Steyne

 

 



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