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L'école belge de violon (I) : aux racines d'une école musicale

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Crescendo-Magazine reprend un dossier consacré à l'école belge de violon publié en avril 2002 sous la plume de Michele Isaac.

Définir un mouvement, une mode ou encore une tendance musicale demeure une entreprise délicate car elle implique le choix d’une appellation qui se veut intègre tout en rassemblant des paramètres d’origines diverses. Par conséquent, le choix s’avère d’autant plus difficile lorsque l’on doit brandir le terme “Ecole” puisque celui-ci suppose, outre sa fonction pédagogique, une filiation précise, continue, qui perdure à travers des générations, de professeurs à élèves. 

D’autre part, lorsque l’on désigne une “Ecole”, on doit trouver ses sources, ses origines. En d’autres termes, ses racines profondes sans lesquelles la filiation n’aurait pas de logique. La tâche n’est pas aisée quand il s’agit du cas de “l’Ecole belge de violon” 

Du père-fondateur présumé au terroir liégeois 

Habituellement on cite Charles [Auguste] de Bériot (Louvain 1802-Bruxelles 1870), comme l’unique fondateur de cette école nationale du violon. Modèle parfait de l’École parisienne, alors défendue par Baillot, Kreutzer et Rode, de Bériot parvient à mettre à profit toute la tradition violonistique française de la fin du XVIIIe et du début XIXe siècles initialement lancée par Viotti. De plus, le musicien a pu amalgamer les trouvailles techniques récentes de Niccolo Paganini dont la gloire internationale se situe entre 1828 et 1838. Par conséquent, le jeu de Bériot se définit comme gracieux, élégant, charmeur, léger. Maniant l’archet avec une aisance déconcertante, cette pratique fera autorité jusqu’en 1840. 

Cette date marque précisément un changement fondamental dans la pratique du violon. À partir de cette époque, Henri Vieuxtemps (Verviers 1820-Mustapha, près d’Alger 1881) fait  entendre à Saint-Pétersbourg son Premier Concerto pour violon opus 10. Chamboulant les habitudes d’écoute, le Verviétois impressionne par sa puissance, sa largeur de style et son extraordinaire intensité. D’où lui vient cette maîtrise, cette assurance? Quelle détermination a pu décider ce tout jeune musicien de vingt ans à bouleverser les traditions violonistiques? 

Compositrices du XIXe siècle : Maria Malibran

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Comme souvent dans l’histoire, le rôle du père dans l’éducation musicale des filles est prépondérant. A ce titre, Manuel Garcia est extraordinaire : il a propulsé ses enfants dans le monde de la musique. Deux de ses filles sont devenues des « vedettes », des « stars internationales », comme on dirait maintenant. L’aînée est connue sous le nom de Maria Malibran ou même « La Malibran » et la plus jeune, sous celui de Pauline Viardot. Quels destins hors normes elles ont vécus !

La famille

Le père, Manuel del Pópulo Vicente Rodriguez García (Séville 1775 - Paris 1832). ,

Dès l’âge de six ans, le jeune Espagnol Manuel Garcia débute sa formation musicale à la cathédrale de Séville. Il y est enfant de chœur. Très vite, il développe ses dons. Dès l’âge de 17 ans, il est connu comme chanteur (ténor), compositeur, chef d’orchestre. C’est une personnalité très originale, un travailleur acharné, doué d’une voix superbe et d’une intelligence dramatique de premier ordre qui deviendra l’un des premiers chanteurs de son temps. Il magnifie l’opéra italien. C’est pour lui que Rossini écrit le rôle d’Almaviva de son Barbier de Séville. De plus, Il révéla à l’Europe étonnée, le véritable caractère du Don Juan de Mozart 2. Il ambitionne une renommée internationale et, fin 1806, il arrive à Paris, considéré comme le « Firmament musical » ou « La Mecque » par les musiciens de cette époque. Son épouse, Joaquina Sitchez, et son fils de deux ans, prénommé Manuel lui aussi, l’accompagnent, ainsi que Josepha présentée comme sa nièce, qui deviendra chanteuse professionnelle sous le nom de Giuseppina García Ruiz. Certains pensent qu’elle est une fille de son premier mariage avec la chanteuse Manuela Morales. C’est à Paris que naissent Maria et Pauline. Début 1808, il se fait engager au Théâtre-Italien où il se fait remarquer tant par son talent que par sa verve indomptable. J’aime la fureur indomptable de cet homme ; elle anime tout . On lui doit de nombreux opéras et opérettes en espagnol, italien ou français. Il est un maître de chant très qualifié, exigeant, impatient, violent de tempérament, d’une énergie prodigieuse qui forme, entre autres, ses enfants. Il emmène sa troupe en Italie, en Angleterre puis aux Etats-Unis et au Mexique, car il souhaite faire découvrir l’opéra italien aux Américains et aux Mexicains. Il décède à Paris à l’âge de 57 ans. Manuel García donne naissance à une fameuse dynastie d’artistes encore représentée de nos jours. Le perfectionnisme dynamique de Manuel García laisse sa marque sur trois continents et son héritage est propagé à travers le XXe siècle par ses enfants .

La mère, Maria Joaquina Sitchès, dite Briones (Espagne 1780 – Paris 1864), une actrice et soprano espagnole très douée, est aussi engagée au Théâtre-Italien. Elle est la seconde épouse de Manuel Garcia. C’est une personne douce, bienveillante, toujours encourageante et énergique. Après la mort de son mari, elle enseigne le chant à sa fille cadette, Pauline.

Un fleuron de l'école franco-belge de violon

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Charles-Auguste de BERIOT
(1802-1870)
Concertos pour violon et orchestre n° 4, 6 et 7 - Air varié n° 4 "Montagnard" - Scène de ballet.
Ayana TSUJI (violon), Czech Chamber Philharmonic Orchestra, Pardubice , dir.: Michael HALASZ
2017-DDD-69' 20''-Notice en anglais et en allemand-Naxos 8.573734