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Après nous avoir  programmé  les plus beaux opéras du répertoire italien et français, Cecilia Bartoli lance le défi pour sa troisième saison en tant que directrice de l'Opéra de Monte-Carlo de présenter des chefs d'œuvres de Richard Wagner. L'Or du Rhin en version intégrale à l'opéra et le deuxième acte de Tristan et Isolde en version concertante à l'Auditorium.

L'Or du Rhin constitue le prologue des trois festivals scéniques de Wagner qui composent la Tétralogie. Cette nouvelle production est époustouflante.

Le metteur en scène David Livermore qui avait livré en 2023 une production de Don Carlo de Verdi spectaculaire, se surpasse encore.

On est entraîné dans un tourbillon visuel. Grâce à la technologie moderne et les projections en 3D on assiste à un spectacle total durant 2h30 sans entracte. Les chanteurs sont les meilleurs interprètes wagnériens du moment et le public est cloué sur sa chaise. Pas un moment de répit. C'est un flot de notes continu. 

Un bel enfant, dont l'image est projetée sur un grand écran, nous invite à assister à un premier jeu. Il fabrique un avion en papier qu'il lance en direction de la salle.

Grâce à la vidéographie cet avion en papier se transforme en avion de guerre, qui traverse les brumes et finit par s'écraser dans les profondeurs du Rhin. On retrouve l'avion partiellement détruit sur scène. Grâce aux jeux de lumières, on pénètre un monde magique où tout se rejoint.

A l’OSR, un flamboyant Requiem de Verdi

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Durant de nombreuses années, la Messa da Requiem de Giuseppe Verdi n’a pas figuré à l’affiche de l’Orchestre de la Suisse Romande. Mais en ce début mai 2024, l’on fait appel au maestro Myung-Whun Chung pour présenter ce monumental ouvrage lors de deux soirées à Genève et une à Lausanne. Ayant été le principal chef invité du Maggio Musicale Fiorentino puis le directeur musical de l’Orchestra dell’Accademia di Santa Cecilia di Roma de 1998 à 2004 et directeur émérite de la Filarmonica della Scala di Milano depuis 2023, il en a étudié les moindres détails pour parvenir à une connaissance parfaite de la partition qu’il restitue avec une fidélité exemplaire en un souffle tragique qui ne faiblit jamais.

En bénéficie en premier lieu l’Orchestre de la Suisse Romande qui, sous la baguette d’un grand chef d’orchestre, révèle un rare équilibre des pupitres exhibant une palette de coloris d’une richesse inouïe. Tout aussi exceptionnel s’avère le Coro dell’Accademia di Santa Cecilia préparé par Andrea Secchi qui fait valoir une fusion des registres, une précision rythmique jamais prise en défaut et une ampleur hors du commun dans le Tuba mirum et les diverses reprises du Dies irae.

Abordant la séquence initiale Requiem en un lento où les cordes avec sourdines produisent un son blafard qui pétrifie l’auditeur, Myung-Whun Chung extirpe des basses du chœur un Te decet hymnus granitique qui sous-tend ensuite l’a cappella d’ensemble avant de laisser affleurer l’intervention des solistes pour le Kyrie. Son Dies irae est aussi apocalyptique que le Tuba mirum nous remémorant le Jugement dernier dans les fresques de Michelangelo à la Chapelle Sixtine, tandis que les demi-teintes et le pianissimo sont porteurs d’une intense ferveur dans le Hostias de l’Offertorio et l’ultime Requiem aeternam pour soprano solo et chœur.

Adriana Lecouvreur en lévitation à l’Opéra de Paris

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Salle comble pour la reprise d’Adriana Lecouvreur dans la mise en scène de David Mc Vicar (2012) coproduite avec le Covent Garden, le Liceu, le Staatsoper et le San Francisco Opéra.

La nouvelle distribution parisienne de 2020 comprenant Anna Netrebko avait été reportée en raison de la pandémie. Autant dire qu’elle était très attendue. À juste titre.

Qu’ajouter sur l’envoûtant legato, sur cette houle crépusculaire d’où émerge la ligne de chant, épurée, frôlant l’impalpable, pour se régénérer d’elle même dans l’orbe de sa course ? Car il n’est pas seulement question ici d’« aigus filés », base du bel canto, mais de cette sensation d’apesanteur qui permet de concevoir la fascination exercée par un Farinelli sur les rois et les foules. Son air d’entrée Io son l’umile ancella du I met la salle en lévitation jusqu’au Poveri fiori final d’une émotion indicible.

Seize ans se sont écoulés depuis l’apparition sur cette même scène de la soprano caucasienne dans le rôle de Giuletta aux côtés du Roméo de Joyce di Donato (Capuleti et Montecchi). Le chemin parcouru révèle un accomplissement belcantiste -et pas seulement technique- mais aussi dramatique et féminin, exceptionnel.

Le deuxième atout de cette magnifique soirée nous vient du « Revival director » (un titre nouveau), Justin Way. Le metteur en scène australien parvient à concilier la distance du temps avec des éléments hétérogènes pour en obtenir un tout cohérent et original.

L'Opéra de Monte-Carlo commence sa saison avec la Messa da Requiem de Verdi

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L'Opéra de Monte-Carlo ouvre sa saison 2023-2024 avec le Requiem de Verdi donné au Grimaldi Forum. Ce concert de prestige devait être dirigé par Daniel Barenboïm, mais le légendaire musicien a dû hélas annuler sa venue du fait de ses problèmes de santé. C'est Kazuki Yamada, directeur musical et artistique de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo qui a accepté, grâce à un revirement de dernière minute dans son emploi du temps, de reprendre le flambeau de ce concert très attendu. 

Le Requiem de Verdi peut être vu comme une sorte d'opéra religieux donnant une vision romantique de la mort, plus que comme une messe pour le repos de l'âme. Le scénario diabolique où l'homme a beaucoup de raisons d'être jugé et la destruction de cette merveilleuse planète. Ce requiem romantique et lyrique est impressionnant avec les sublimes voix bien harmonisées de l'excellent chœur de l'Opéra de Monte-Carlo. Le chœur est magnifiquement préparé par  Stefano Visconti. Les quatre brillants solistes chantent de manière superlative. La soprano lettone Marina Rebeka a une voix puissante et lumineuse. La mezzo-soprano biélorusse Ekaterina Semenchuk  est réputée pour les rôles verdiens et possède un timbre de voix intense et chaleureux. Le baryténor Michael Spyres donne une performance extraordinaire. Sa voix est pleine d'émotion pure avec une technique et une sensibilité prodigieuse. La basse Ildar Abdrazakov, souffrant, a cédé sa place au baryton-basse uruguayen Erwin Schrott qui séduit par sa  voix étincelante. 

Entre rêve et réalité : Sadko de Rimski-Korsakov vu par Tcherniakov

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Rimsky-Korsakov : Sadko, opéra en sept tableaux. Nazhmiddin Mavlyanov (Sadko), Aida Garifullina (Volkhova), Ekaterina Semenchuk (Lubava), Yuri Minenko (Nezhala), Stanislav Trifomov (Le Tsar de l’océan), Mikhail Petrenko (Sifflet), Maxim Paster (Fifre), Dmitry Ulianov (Le marchand viking), Alexey Nekludov (Le marchand indien), Andrey Zhilikhovsky (Le marchand vénitien), Sergey Murzaev (Vision du vieux guerrier/Guide), etc. Chœurs et Orchestre du Théâtre Bolshoï, direction Timur Zangiev. 2020. Notice en anglais, en français et en allemand (pas de livret, mais synopsis). Sous-titres en anglais, en français, en allemand, en espagnol, en coréen et en japonais. 186.00. Un double DVD Bel Air BAC188. Disponible aussi en Blu Ray. 

Les Troyens : Tcherniakov / Berlioz : 1 à 0

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Les Troyens, opéra en cinq actes, relate la prise de Troie, l’arrivée des vaincus à Carthage et les amours de Didon et Énée. Le rideau s’ouvre sur une famille de dictateurs, Beyrouth en cendres puis les pensionnaires d’un centre psychiatrique de réhabilitation ; tous unis par la démence, celle de Cassandre, Didon, Énée, leur suite… Une parabole de notre monde ? Peut-être. Mais dès lors les émotions sincères et délicates, les passions, la grandeur morale sont balayées par la dérision. Or c’est justement ce qu’il y a de plus beau, de plus bouleversant et d’unique dans la musique de Berlioz : un engagement total de lui-même, une vitalité exacerbée, une tendresse aussi. Qui culminent dans le duo O nuit d’ivresse et d’extase infinie succédant à une Chasse royale, orage et clair de lune des plus shakespeariens (Acte IV).