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Fin du festival Mozart à Monte-Carlo

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Le dernier concert du Festival Mozart organisé par l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo a lieu dans la salle magique de l'Opéra Garnier, l'endroit idéal pour un concert de musique de chambre. L'acoustique est parfaite et on entend le moindre détail. On profite pleinement de la proximité avec les artistes et de l'ambiance intime.

On retrouve avec plaisir le merveilleux pianiste Martin Helmchen, qu'on a entendu le mois passé en duo avec le violoniste Frank Peter Zimmermann. Cette fois-ci, il nous dévoile d'autres aspects de son immense talent de musicien, comme accompagnateur de chant et comme membre de son trio.

On a eu l'occasion de découvrir Fatma Saïd en 2020 à Monte-Carlo lors du Concert "Mozart à Prague" où elle nous avait enchanté avec deux airs pour soprano et orchestre.

Elle nous propose cette fois une série de lieder de Mozart et de Schubert. On regrette le manque d'informations dans le programme. Un carton plié qui ne donne que les biographies des artistes et le déroulement des œuvres. Les lieder sont en langue allemande et il n'y a que quelques experts qui connaissent ce répertoire et qui peuvent en apprécier toutes les subtilités. Formée à Berlin, Fatma SaÏd a une diction parfaite en allemand. On admire une voix superbe, souple, troublante, voluptueuse, avec des aigus pleins et rayonnants qui contrastent avec des graves chauds et vibrants. Martin Helmchen nous rappelle le grand pianiste Gerald Moore qui a su élever le statut d'accompagnateur d'un rôle de faire-valoir au rang d'égal. Il y a une grande complicité entre Fatma Saïd et Martin Helmchen : ils atteignent les sommets de l'art du chant.

Fatma Saïd, le chant de l’âme 

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La soprano Fatma Saïd est une chanteuse qui met le monde à ses pieds. Son album El Nour a fait l’évènement par l’originalité de son concept, et chacune de ses apparitions séduit le public et les commentateurs. Les comparaisons sont des plus flatteuses alors que l’on voit en elle une nouvelle “Maria Callas”. Crescendo Magazine rencontre une musicienne qui franchit les frontières des genres et qui pose un regard fin sur son époque.

Votre album se nomme “El Nour”, ce qui signifie la Lumière. Pouvez-vous nous en expliquer le concept ? 

Mon premier album El Nour, "la lumière" en arabe, a pris des années à se faire. Avec lui, j'ai voulu explorer comment une musique qui a été interprétée de nombreuses fois peut être présentée de différentes façons, sous un autre jour. Il relie trois cultures et trois langues -l'arabe, le français et l'espagnol- et montre combien, malgré les différences culturelles, géographiques et historiques, elles ont en commun sur le plan musical.

Le panel de compositeurs proposé est très large : Maurice Ravel, Hector Berlioz, mais aussi des compositeurs comme Fernando Obradors ou Philippe Gaubert sans oublier Ğamāl Abd al-Rahīm, Najib Hankache, Said Darweesh, Elias Rahbani, Dawoud Hosni. Comment les avez-vous choisis ?

Je pense que ces trois cultures ont beaucoup plus en commun que nous le pensons. L'occupation française de l'Égypte et l'immigration arabe en Espagne ont créé au fil des ans des liens et des connexions artistiques que je peux vraiment ressentir dans la musique de ces trois cultures. Je me suis toujours sentie très proche de la musique espagnole, française et méditerranéenne et il était tout simplement logique de savoir pourquoi. Cette combinaison représente vraiment mon propre goût musical et me représente en tant qu'Égyptienne. L'Égypte a été fortement influencée par des pays comme l'Espagne et la France, mais elle les a aussi influencés sur le plan historique, artistique, littéraire et musical.