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La Staatskapelle de Dresde : un anniversaire en coffret

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475 Jahre Sächsische Staatskapelle Dresden. 100 Jahre Tonaufnahmen. Staatskapelle de Dresde, Direction : Fritz Busch, Richard Strauss, Karl Bohm, Karl Elmendorff, Joseph Keilberth, Rudolf Kempe, Franz Konwitschny, Otmar Suitner, Martin Turnovský, Kurt Sanderling, Herbert Blomstedt, Hans Vonk, Giuseppe Sinopoli, Fabio Luisi, Bernard Haitink, Myung-Whun Chung, Sir Colin Davis, Christian Thielemann. 1923-2021. Livret en allemand et anglais. 10 CD PROFIL PH23007.

Richard Strauss(III) : triomphes, troubles et contrastes

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Dernière partie de notre dossier sur Richard Strauss et l'opéra : des triomphes au crépuscule en passant par les temps troublés.

D'HÉLÈNE L'EGYPTIENNE A ARABELLA

Pour Hélène l'Egyptienne, Strauss revint vers Hofmannsthal, le pressant de lui proposer un sujet léger, propre à une opérette. Toujours hostile à ce genre qu'il jugeait en-dessous de sa dignité, le poète dénicha une pièce peu connue d'Euripide, en apparence frivole, en réalité tragique par les vérités qu'elle expose : la difficulté à rester pur et fidèle et à respecter les plus belles qualités humaines -la tolérance, la sincérité, la compréhension... Une fois encore, Hofmannsthal ne peut s'empêcher d'élaborer un livret sophistiqué sur lequel Strauss construit une musique sans doute trop brillante et qui fait peu de cas du texte. La refonte, en 1933, de la mouture originale de 1928, ne parvint pas à la sauver. Un opéra de plus, un opéra de trop pourrait-on dire...

Il n'en est pas de même d'Arabella, ébauchée en 1927, achevée en octobre 1932. 

richard Strauss (II) : à la rencontre d'Hugo von Hofmannsthal

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Paradoxalement peut-être, l'immense succès de Salomé laissa Strauss perplexe. Dans quelle voie devait-il désormais se diriger ? Comment créera-t-il à nouveau une œuvre qui puisse se hisser au niveau de ce coup de génie sans la plagier ? 

C'est alors que survint Hugo von Hofmannsthal, le poète esthète viennois. 

Strauss et lui s'étaient déjà rencontrés en 1900, à Paris, en vue d'écrire ensemble un ballet, mais le projet n'aboutit pas. Ironie de l'histoire, l'œuvre sur laquelle se porta le choix des deux créateurs ne correspondait au caractère ni de l'un ni de l'autre, et aucun des deux ne ressentit au début un quelconque intérêt pour ce sujet. 

Quel étrange couple que celui-là ! Peut-on en effet imaginer personnages et tempéraments plus différents que ceux de l'Autrichien, aristocrate élégant et subtil, cultivé et raffiné à l'extrême, et ceux du Bavarois, bon vivant, caractère sanguin, gourmand de bonne chère et de bons mots ? Quoi qu'il en soit, cette collaboration allait devenir l'une des plus brillantes et fécondes de l'histoire, aventure parfois mouvementée qui ne prit fin qu'en 1929 avec la disparition soudaine du poète.