Les Amis de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo célèbrent leur 25ᵉ anniversaire avec un concert d’exception, symbole d’une fidélité indéfectible entre le public et l’une des phalanges les plus prestigieuses d’Europe.
S.A.S. le Prince Albert II, président d’honneur de l’association, honorait de sa présence cette soirée anniversaire, témoignant de son attachement constant à la vie musicale monégasque.
Le programme devait initialement être dirigé par Zubin Mehta, figure légendaire et partenaire de longue date de l’orchestre. Mais, pour raisons de santé, le maestro a dû renoncer à sa venue en Europe. C’est Lawrence Foster, directeur artistique de l’Orchestre entre 1980 et 1990, qui reprend la baguette. Un retour empreint de souvenirs et d’émotion, tant sa décennie monégasque demeure dans les mémoires comme une période d’ouverture et d’excellence.
À ses côtés, un invité de marque : Maxim Vengerov, l’un des violonistes les plus illustres de notre temps, dont la carrière, commencée sous les projecteurs de l’enfance, s’est muée en un parcours artistique d’une rare profondeur.
Le programme, entièrement consacré à Tchaïkovski, rend hommage à celui qu’on appelle volontiers le roi de la mélodie — un compositeur dont le lyrisme, la sensibilité et la franchise émotionnelle continuent de toucher toutes les générations.
Le concert s’ouvre sur le Capriccio Italien, composé à Rome en 1880. Inspirée par les sonorités populaires italiennes et baignée de lumière méditerranéenne, cette page flamboyante révèle le génie d’un orchestrateur qui savait marier la rigueur de la forme à la spontanéité de la danse.
Tchaïkovski y fait entendre, dès l’introduction, un appel de trompettes — écho au clairon militaire qui le réveillait chaque matin depuis la fenêtre de son hôtel romain. De cette anecdote pittoresque naît une œuvre débordante de vitalité, où les rythmes populaires se fondent dans un éclat orchestral irrésistible.
Zoltán Kodály (1882-1967) : Budavári Te Deum; Psalmus Hungaricus, Op.15 ; Béla Bartók (1881-1945) : Danses de Transylvanie, Sz.96 ; Cantata Profana, Sz.94. Luiza Fatyo et Cosmina Gabor, sopranos ; Roxana Constantinescu et Melinda Duffner, mezzo-sopranos ; Marius Vlad, Ioan Hotea et Lorant Barta, ténors ; Bogdan Baciu et Ruben Ciungan, barytons. Junior VIP, direction : Anca-Monca Mariaş ; Transylvania State Philharmonic Choir, direction : Cornel Groza ; Transylvania State Philharmonic Orchestra, direction Lawrence Foster. 2022. Livret en anglais, hongrois et roumain. 64’14’’. Pentatone PTC 5187 071.
Figure majeure de la vie musicale monégasque, le chef d’orchestre Lawrence Foster a été directeur musical de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo entre 1980 et 1990. Il est toujours un invité régulier de l’OPMC avec lequel il partage sa passion pour les répertoires qui sortent des sentiers battus. La phalange monégasque ne pouvait manquer de célébrer les 80 ans de l’un de ses plus fidèles hôtes.
Pour cette occasion, le chef accompagne une légende de la musique : le pianiste autrichien Rudolf Buchbinder dans le Concerto n° 5 de Beethoven. On connaît la passion du pianiste pour Beethoven avec ses multiples intégrales que ce soit des Concertos ou des Sonates. Buchbinder déploie une interprétation empreinte de sobriété, de naturel, et d’une fidélité notable au texte. Il connaît les moindres recoins de cette partition dont il fait ressortir toutes les nuances magnifiquement secondées par la direction de son fidèle ami Lawrence Foster. Acclamé par le public, le soliste offre un “bis” : un arrangement de valses de Strauss par Alfred Grünfeld, où on retrouve tout le charme viennois.
Kevin SHORT, Basse. Mephistopheles And Other Bad Guys. Orchestre Philharmonique de Marseille. Lawrence FOSTER, dir. 2018- DDD- 57’41- textes chantés en langue originale traduits en anglais- PENTATONE PTC 5186585
Après Katowice en 2018, les International Music Awards étaient accueillis par le Luzerner Sinfonieorchester et son Intendant Numa Bischof Ullmann dans la salle -désormais iconique- du KKL, bien connue des mélomanes du monde entier car elle héberge le prestigieux Festival de Lucerne. Une partie des lauréats des ICMA 2019 se sont produits aux côtés de la phalange helvétique dirigée pour cette soirée par le maestro Lawrence Foster que l’on sait très à son aise dans cet exercice assez particulier.
Différents moments forts sont venus au fur et à mesure de cette soirée à commencer par la prestation des jeunes artistes lauréats qu’il est émouvant de voir s’affirmer aux côtés des grandes stars du milieu musical : le formidable bassoniste croate Matko Smolcic dans deux mouvements du Concerto de Weber, la pianiste Eva Gevorgyan dans le dernier mouvement du Concerto n°2 de Saint-Saëns ou le violoniste Stephen Waarts dans la Carmen Fantaisie de Pablo de Sarasate. Chez ces jeunes musiciens, on admire la maîtrise, la musicalité et déjà la maturité dans les options interprétatives défendues à l’instar de Stephen Waarts étonnant dans une lecture élégante et même hautement raffinée de la Carmen Fantaisie.
A Marseille : Cleopâtre de Massenet Malgré un bel accueil du public, Cléopâtre fut jugée sévèrement à sa création (Monte Carlo, le 23 février 1914). Paris découvrit l’opéra en 1919, au Théâtre Lyrique du Vaudeville, avec Mary Garden dans le rôle-titre. Bel accueil à nouveau, mais l’oeuvre n’est jamais vraiment entrée au répertoire.