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Evgeny Kissin, Joshua Bell et Steven Isserlis s’élèvent dans les profondeurs russes

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Trois invités prestigieux étaient réunis par le Théâtre des Champs-Élysées, dans un programme de musique russe (avec trois compositeurs, tous diplômés du Conservatoire de Saint-Pétersbourg) : le pianiste russe Evgeny Kissin, le violoniste américain Joshua Bell, et le violoncelliste britannique Steven Isserlis. Ils sont de ceux que l’on ne présente plus.

Le concert commençait par la Danse fantastique, une pièce rarement jouée du chantre et compositeur Salomon Rosowsky. Écrite en 1907, et largement influencée (comme la plupart de ses œuvres) par la musique traditionnelle juive, elle met en valeur la densité d’Evgeny Kissin, la chaleur de Joshua Bell, et la liberté de Steven Isserlis. À plusieurs moments, l’écriture impose que ce soit le violoncelle qui lance les événements, et le violon qui embraye : Steven Isserlis se lâche davantage, au risque de l’excès, tandis que Joshua Bell reste superbe d’équilibre.

Ce morceau a de beaux moments, mais il faut bien dire qu’il peine à maintenir l’attention pendant la dizaine de minutes de sa durée. Et si, par son caractère, il prépare très bien le Trio N° 2 de Dmitri Chostakovitch qui suit, nous avons peine à croire que celui-ci ne dure que deux fois et demie plus longtemps, tant sa richesse y est incomparable.

Steven Isserlis sublime Haydn et Bloch avec l’Orchestre de Chambre de Paris

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Le 14 novembre dernier, l’Orchestre de Chambre de Paris a offert une soirée marquante au Théâtre des Champs-Élysées en accueillant un invité de prestige : le violoncelliste britannique Steven Isserlis. Sous la baguette de Gábor Takács-Nagy, Isserlis a interprété deux œuvres contrastées, le Concerto pour violoncelle n° 1 de Haydn et From Jewish Life de Bloch. En contrepoint à ces pièces pour violoncelle, le programme comprenait également la Symphonie n° 1 de Haydn et la Symphonie Pastorale de Beethoven, pour une exploration riche et variée du répertoire.

La toute première symphonie de Haydn, portant le numéro de catalogue Hob. I : 1, est une œuvre lumineuse et enjouée, que la direction vive et juvénile de Gábor Takács-Nagy a rendu si bien. Au milieu des musiciens, debout et sans podium, le chef semble littéralement fusionner avec l’orchestre. Ses gestes dynamiques, parfois dansants, insufflent une fraîcheur communicative à cette musique pleine de vitalité.

Dans le Concerto pour violoncelle n° 1 de Haydn, Steven Isserlis joue non seulement les parties solistes, mais également celles des tutti, sans partition. Il connaît donc entièrement « par cœur » ce chef-d’œuvre connu seulement depuis les années 1960. Les mouvements rapides se distinguent par une technique d’archet impressionnante : souple mais ferme, témoignant d’une liberté remarquable dans son interprétation. Par moments, son archet semble flotter dans l’air, et pourtant, malgré ces gestes éthérés, il parvient à produire une sonorité dense, riche et vibrante, oscillant entre des nuances de timbre ambrées et argentées.

Le mouvement lent, ample et introspectif, annonce subtilement From Jewish Life de Bloch, qui suit dans une version pour orchestre arrangée par Christopher Palmer. Bien que le caractère des deux œuvres soit profondément différent, la largesse de l’interprétation de Steven Isserlis sert de fil conducteur. Dans From Jewish Life, il explore des contrastes poignants, passant d’une sonorité brute et parfois rude à une expressivité profondément émotive. Les trois sections de l’œuvre -Prayer, Supplication et Jewish Song- résonnent comme un cri venu des profondeurs de l’âme. Son interprétation transcende les limites culturelles pour transporter l’auditoire dans un univers spirituel d’une portée universelle.

A l’OSR, une première suisse de Pascal Dusapin

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Sous le titre ‘Feux d’artifice’, Jonathan Nott et l’Orchestre de la Suisse Romande placent le concert du 18 novembre dont le plat de résistance est la première suisse de Waves, duo pour orgue et orchestre de Pascal Dusapin. A ce propos, le compositeur écrit : « Une vague, c’est une variation et au même instant un renouvellement, une forme qui se déforme, la distorsion d’une masse… L’orgue est orchestré avec l’orchestre, le contraire aussi. Les deux s’entrechoquent, se rétractent et s’abattent l’un sur l’autre, se gauchissent sous le flux constant d’énergies inverses jusqu’à se dissimuler l’un à l’autre en confondant leurs volumes harmoniques ». Effectivement aux stridences des cuivres répond l’orgue du Victoria Hall tenu par Olivier Latry, le titulaire de la console de Notre-Dame de Paris, qui développe son propre discours comme s’il émanait du tutti. Alors que, de la tribune, il dialogue avec deux bugles disposés latéralement, il impose graduellement une connotation pacificatrice quelque peu énigmatique avant de s’amalgamer à cette houle rhapsodique qui s’amplifie jusqu’à un paroxysme triomphal. Et le public ne s’y trompe pas en acclamant, le soliste, le chef et son orchestre ainsi que le compositeur qui manifeste son approbation de l’exécution tout en laissant affleurer son émotion.

L’hommage posthume de Steven Isserlis à son ami John Tavener

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John Tavener (1944-2013) :  Preces and Responses et No longer mourn for me, arrangements pour huit violoncelles par Steven Isserlis ; La mort d’Ivan Ilyich, monodrame pour baryton-basse et orchestre ; Mahámátar, pour voix de femme orientale, chœur et orchestre ; Popule meus, pour violoncelle et orchestre. Steven Isserlis, violoncelle ; Matthew Rose, basse ; Abi Sampa, chanteuse soufie ; Sept violoncellistes ; Trinity Boys Choir ;Phil direction Omer Meir Wellber. 2017 et 2019. Notice en anglais, en français et en allemand. 71.57. Hyperion CDA68246.

Quand Marcel Proust fréquentait les milieux parisiens distingués…

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Musique des salons de Proust. Reynaldo Hahn (1874-1947) : Variations chantantes sur un air ancien, pour violoncelle et piano. Gabriel Faure (1845-1924) : Romance op. 69, pour violoncelle et piano ; Elégie op. 24, pour violoncelle et piano. Camille Saint-Saëns (1835-1921) : Sonate pour violoncelle et piano n° 1 op. 32. Henri Duparc (1848-1933) : Sonate pour violoncelle et piano : Lamento. Augusta Holmes (1847-1903) : La Vision de la Reine, cantate : Récitatif et Chant, arrangement pour violoncelle par Steven Isserlis. César Franck (1822-1890) : Sonate pour violoncelle et piano, arrangement par Jules Delsart. Steven Isserlis, violoncelle ; Connie Shih, piano. 2019. Livret en anglais, en allemand et en français. 83.17. SACD BIS-2522.

La nature dans la musique de chambre

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Bohuslav Martinu (1890-1959) : Intégrale des Sonates pour violoncelle et piano – Olli Mustonen (1967) : Sonate pour violoncelle et piano – Jean Sibelius (1865-1957) : Malinconia op.20
Steven isserlis, violoncelle – Olli Mustonen, piano
2014-SACD-78’15-Textes de présentation en anglais, allemand et français-BIS 2042