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Bertrand Chamayou crée la nouvelle version révisée des deux Concertos de Ravel

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Ces 2 et 3 octobre a eu lieu à l’Auditorium de Radio France (Paris) la création des deux Concertos pour piano de Ravel, en sol et pour la main gauche, dans la version révisée désormais disponible dans Ravel Edition chez XXI Music Publishing. L’événement était attendu, d’autant que le pianiste des deux soirées, Bertrand Chamayou, a participé à la révision du Concerto pour la main gauche.
Outre ces deux Concertos, on a entendu la création mondiale des deux Etudes pour piano de Yann Robin (le 2), La Mer de Debussy (le 2) et Ma Mère l’Oye de Ravel (le 3) dirigés par Mikko Franck. Deux soirées de musique française par l’Orchestre Philharmonique de Radio France, que peut-on rêver de mieux ? La nouvelle version des Concertos est-elle différente de celle à laquelle nous sommes habitués ? L’attente est palpable, mais peut-on entendre des interprétations à la hauteur de cette attente ?

L’hommage à Basquiat à la Fondation Louis Vuitton

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Présenté en clôture de l’exposition Jean-Michel Basquiat, ce concert de l’Ensemble intercontemporain associait grands maîtres américains (Cage, Crumb), jeunes compositeurs installés à Paris (Robin, Dessner) et la création mondiale d’une pièce pour trois trompettes du directeur musical de l’ensemble, Matthias Pintscher.

Skull de ce dernier se veut un hommage à Basquiat (le « crâne » étant une figure omniprésente chez le peintre américain). On repère bien un tâchisme instrumental, un travail de spatialisation à la manière de la superficie d’une toile, et une volonté d’accumulation expressive, mais Skull s’apparente avant tout à une œuvre de commande au modernisme apaisé, utilisant les sourdines des trompettes (Lucas Lipari-Mayer, Gustav Melander, Clément Saunier) avec beaucoup de goût dans un discours très élégant et architecturé. Oublions rapidement les 7 Haikus de John Cage interprétés par le valeureux pianiste Hideki Nagano. De l’aveu de Basquiat, le groupe de noise auquel il appartenait faisait de la musique inspirée par John Cage, c’est-à-dire « de la musique qui n’[était] pas vraiment de la musique ». On ne saurait donner tort aux propos de l’artiste new-yorkais, tant on ne sait quand commencent ni finissent ces piécettes au bord du néant. Seule reste l’idée de performance artistique, et la probable envie d’épater le bourgeois.