Mots-clé : Yannis François

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L’Opéra de Rennes présente Le Couronnement de Poppée dans la mise en scène de Ted Huffmann. Cette production, créée au Festival d’Aix-en-Provence en 2022, a remporté un immense succès pour sa modernité qui fait écho à notre monde actuel. Damien Guillon est à la baguette pour diriger son ensemble Le Banquet céleste et un plateau vocal de luxe composé essentiellement de ses collaborateurs de longue date.

Mise en scène d’une modernité renversante

Un immense cylindre bicolore, noir d’un côté et blanc de l’autre, est suspendu au plafond et domine la scène tout du long. Il change de hauteur, tourne sur lui-même, et certains personnages le font pivoter. Est-ce le clair-obscur de la nature humaine ? Ou le téléscopage du caractère de Néron ou de Poppée ? Chacun peut interpréter à sa façon, et c’est l’enjeu de cette mise en scène à la fois ambiguë et précise. Dans un décor dépouillé de Johannes Schütz (tous les accessoires sont sur les côtés de la scène, légèrement hors champ des spectateurs) et les costumes « banals » (chemise-costume pour les rôles masculins, robe et tailleurs pour les rôles féminins) dessinés par Astrid Klein, les personnages évoluent sous le regard des autres. En effet, tous sont présents sur scène en permanence, assis au fond, ou en train de se changer dans les « réserves » d’accessoires, ou encore tout simplement debout, immobiles, contre le cadre de la scène. Ils observent ce qui se passe, accoudés ou les bras ou jambes croisés. Hormis les moments où ils sont protagonistes d’une action donnée, ils n’ont pas l’air d’être concernés par l’intrigue, mais sont-ils vraiment indifférents ? Les éclairages (Bertrand Couderc) semblent mettre en lumière la pensée de personnage, à l’instar de la teinte jaune-orangé tamisée -chaleureuse et sombre en même temps- qui montre Othon citant le nom de Drusilla alors qu’il a Poppée dans le cœur. Ted Huffman laisse à plusieurs reprises (notamment dans l’acte III) un long silence entre deux séquences ou scènes, pour exprimer l’hésitation ou la réflexion du personnage concerné, laissant ainsi une suspension… de pensée ? de temps ? de moral ? Une fois de plus, l’ambiguïté joue et influe sur notre perception.

Ouverture de la 26e édition du Festival de Pâques de Deauville

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La 26e édition du Festival de Pâques de Deauville a commencé le 16 avril dernier à la salle de vente hippique Elie de Brigac-Arqana qui se transforme en une salle de concert le temps du festival. L’année dernière, l’épidémie a obligé les musiciens à jouer devant la caméra pour les retransmissions en streaming. Cette année, les concerts sur internet ont disparu, pour une bonne raison : le public est de retour !

Un quart de siècle après sa création, le Festival de Pâques de Deauville est toujours fidèle à sa ligne directrice : l’excellence de la musique de chambre par des jeunes musiciens en vue. À quoi s’ajoute, pour ce premier week-end, la diversité du répertoire, car les trois concerts proposés couvrent 5 siècles de l’histoire de la musique occidentale, du baroque italien et français du XVIIe siècle jusqu’à une œuvre écrite en 2005.

L’ensemble Jupiter, sous la direction artistique de Thomas Dunford, ouvre le bal le samedi 16 avril avec le programme « Amazone », dont le disque récemment publié chez Erato est abondamment salué. Le thème d'Amazone a fasciné de nombreux compositeurs baroques, mais Yannis François, concepteur du programme, et la mezzo soprano Lea Desandre, ont mis particulièrement en valeur les femmes qui se battent pour la Nature. Si la rareté des pièces choisies nous régale pour le plaisir de la découverte -puisque la plupart des pièces (outre Vivaldi) n’ont jamais été données depuis plus de trois siècles-, ce soir, la voix de la mezzo est hélas souvent couverte par l’ensemble de huit musiciens. L’acoustique sèche de la salle (pourtant considérablement améliorée grâce à la pose d’un parquet épais de 5 cm en guise de scène) ne permet pas pour autant l’audibilité, en grande partie à cause également de la place que nous occupions. Seuls les aigus, sonores, percent avec clarté. Malgré tout, on sent son admirable engagement à incarner les sentiments exprimés par le texte. Les instrumentistes jouent en harmonie entre eux, avec toujours une touche de spontanéité, surtout de la part de Thomas Dunford. La soirée est imprégnée d’atmosphère amicale, comme dans un cercle d’intimes, ce qui fait d’ailleurs la marque de fabrique de l’ensemble.