Un Requiem un peu terne

par

W.A. Mozart (1756-1791), Requiem en ré mineur (K.626), Ensemble Orchestral Mosan, Chœurs de l’Union Européenne, Dir. : Jean-Pierre Haeck
Solistes : Roger Joakim, Giovanni Lovino, Julie Bailly, Véronique Solhosse
Le Palais des Beaux-Arts de Charleroi proposait ce vendredi une interprétation 100% belge de la Messe de Requiem en ré mineur de W.A. Mozart. Les nombreuses versions enregistrées par les plus grands maîtres rendent délicates les initiatives moins ambitieuses. Jean-Pierre Haeck, chef et fondateur de l’Ensemble Orchestral Mosan, nous en délivra une interprétation sobre mais manquant de couleur, avec un orchestre inégal, un quatuor de chanteurs aux voix dénuées d’émotions et se heurtant dans une polyphonie peu gracieuse. Le chœur offrit, lui, une prestation convenable malgré le manque de balance avec l’orchestre. Mais il faut nuancer car si l’orchestre ne parvint pas toujours à s’imposer, manqua d’émotions, de justesse, il fut aussi capable de merveilleux moments. Avec l’aide du chœur dans le Dies irae, il finit par nous offrir les frissons attendus et le Sanctus fut le moment le plus réussi de la soirée. Certains choix du chef interpellent: l’accentuation des contrastes au début du Lacrimosa rend les pleurs bien pathétiques et les ruptures brutales en fin de mouvements bousculent inutilement l’auditeur. Une soirée un peu terne qui se conclut sur des applaudissements courtois.
Xavier Falques                                                                    
Charleroi, Palais des Beaux-arts, le 22 novembre 2014

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