Un voyage décevant

par
Schubert Padmore

Franz SCHUBERT
(1797 – 1828)
Winterreise
Mark Padmore, ténor; Kristian Bezuidenhout, piano forte
2018 DDD 69’16 Livret français, allemand, anglais CD Harmonia Mundi HM 902264

Il arrive parfois que l’on aie beaucoup d’attente avant d’écouter un nouveau disque. C’est le cas avec ce casting prometteur : le ténor anglais Mark Padmore, une voix belle de pureté, excellent dans Bach et surtout dans Britten (écoutez le War Requiem sur DVD chez Arthaus Musik), accompagné de Kristian Bezuidenhout dont on admire les Mozart. La déception est alors d’autant plus grande. Le Schubert de Padmore est, le texte au verso de la pochette nous prévient, certes inhabituel. Mais il y a plus que cela. La voix de Padmore ne convient pas à Schubert, ou du moins à l’idée que l’on s’en fait. Comparée à celle de Fischer-Dieskau, insurpassable avec Jorg Demus chez DG, ou même celle de Matthias Goerne (pour rester chez le même éditeur que Padmore, HM), la voix de Padmore nous déçoit, peut-être parce qu’elle est plus aigüe ? Il est vrai que l’appréciation d’une voix est surtout affaire de goût, plus que pour un instrumentiste. Mieux vaut donc que chaque mélomane s’en fasse une idée personnelle. C’est dommage, car ce cycle de vingt-quatre lieder est le sommet de l’art vocal de Schubert. Il le savait, lui qui, impatient, en présenta les douze premiers à ses amis, avant même que d’avoir achevé le cycle; amis qui ne comprirent pas le chef d’oeuvre, taxant les chansons de sinistres. A signaler que la traduction française des poèmes de Müller manque.
Dominique Lawalrée

Son 9 Livret 9 Répertoire 10 Interpétation 7

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