Weinberg toujours
Mieczyslav WEINBERG
(1919-1996)
Symphonies de chambre–Quintette pour piano op. 18
Gidon KREMER (violon), Yulianna AVDEEVA (piano), Andrei PUSHKAREV (timpani et triangle), Mate BEKAVAC (clarinette), Kremerata Baltica, dir. : Gidon KREMER et Mirga GRAZINYTÉ-TYLA
2017-DDD–79’ 45’’ et 79 40’’–Textes de présentation en anglais et allemand–ECM 2538/39
Mieczyslav Weinberg a écrit ses quatre symphonies de chambre entre 1986 et 1992, c’est-à-dire au cours des dernières années de sa fructueuse carrière de compositeur (près de cinq cents opus, dont cent cinquante-quatre ont été catalogués) : la N° 1 op. 145 en 1986, la N° 2 op. 147 en 1987, la N° 3 op. 151 en 1990 et la N° 4 op. 153 en 1992. Toutes les quatre sont dévolues à un orchestre à cordes, mais dans la N° 2, il y a en plus des percussions et, dans la N° 4, une clarinette et un triangle (lequel n’intervient qu’à travers quatre notes !). Elles sont formellement si proches les unes des autres qu’elles donnent l’impression de constituer une œuvre unique gigantesque, qui se déroulerait en quatre temps. C’est surtout sensible dans les divers mouvements lents (lento, andante, largo, adagio et même adagissimo), dont les longues modulations lyriques, aux limites du sentimentalisme, rappellent souvent celles des symphonies et des quatuors de Dimitri Chostakovitch, l’inspirateur, le mentor, le dieu de Mieczyslav Weinberg (ils se sont connus à Moscou en 1945).
La pièce la plus intéressante de ce double CD est sans conteste le Quintette pour piano op. 18, qui date de 1944. Ou plus exactement l’arrangement pour piano, orchestre à cordes et percussions qu’en ont réalisé Gidon Kremer et Andrei Pushkarev : une musique fluide, transparente, irradiée par une rythmique endiablée, nerveuse à souhait et fort bien jouée. Décidément, les admirateurs de Mieczyslav Weinberg sont gâtés : il ne se passe presque plus un mois sans que paraissent de nouveaux enregistrements de ses œuvres.
Jean-Baptiste Baronian
Son 9 – Livret 6 – Répertoire 7 – Interprétation 9