Henle, moisson de printemps II
Frédéric Chopin, Scherzi, G. Henle Verlag, ISMN : 979-0-2018-0886-4
Du piano solo au duo avec violon ou violoncelle, les éditions Henle offrent à nouveau un florilège de partitions qui rayonne d’une direction éditoriale qualitativement remarquable avec, en haut de l’échelle, les Scherzi de Chopin revus et dirigés par Norbert Müllemann (proposition de doigtés de Hans-Martin Theopold). Publiés par Chopin entre 1835 et 1843, ces quatre Scherzi, comme le rappelle Müllemann, sont souvent associés aux quatre Ballades composées, à une année près, à la même période. Entre virtuosité et chemins expressifs, ces quatre pièces de difficulté élevée (la n°4, particulièrement redoutable) peuvent être jouées ensemble ou séparément. La puissance thématique associée à l’accompagnement foisonnant et aux diverses associations rythmiques et harmoniques fait de ce cycle un chef-d’œuvre incontestable. La préface retrace finement le processus créatif de chaque pièce en l’associant à divers évènements de la vie du compositeur.
Wolfgang Amadeus Mozart, Marsch KV 248 – Divertimento KV 247, G. Henle Verlag, ISMN : 979-0-2018-1150-5
Avec Mozart, retour au 18e siècle avec le Divertimento en Fa majeur KV 247 écrit en juin 1776 pour la fête de la Comtesse Antonia Lodron, épouse mélomane du Comte et Maréchal Ernst Lodron. Felix Loy signe la direction de cette publication et a souhaité associer à ce Divertimento la Marche KV 248 qui aurait été jouée le 18 juin 1776 lors du défilé devant la Comtesse. Plusieurs éléments ont orienté l’auteur dans cette direction : dates sur les autographes, utilisation de la même tonalité, instrumentation identique… Pour deux cors et cordes, Henle publie ici le matériel d’orchestre. Une partition d’étude existe, commentée dans ces lignes par Pierre-Jean Tribot.
Gabriel Fauré, Romance en la Majeur Op. 69 pour violoncelle et piano, G. Henle Verlag, ISMN : 979-0-2018-1088-1
C’est avec la Romance en la Majeur Op. 69 pour violoncelle et piano que le compositeur français Gabriel Fauré retrouve le chemin des éditions Henle. Avant sa forme définitive, la Sérénade était d’abord un « Adagio » destiné au violoncelle et à l’orgue (ou harmonium). Nommée ensuite « Andante », la version avec piano ne date que de 1894 et elle est dédiée à Jules Griset, mécène, violoncelliste, amateur et chef d’orchestre. La pièce est créée à Genève le 14 novembre 1894 à l’occasion d’un festival Fauré, au Conservatoire de Genève, par Adolf Rehberg et le compositeur au clavier. Le 23 mars 1906, c’est à Bruxelles durant le Salon de peinture de la Libre Esthétique que la pièce est jouée par Maurice Dambois et Fauré. Grande mélodie, harmonie ouverte et virtuosité, cette Romance réunit toutes les possibilités techniques et musicales du violoncelle accompagné d’un piano fluide et discret. Sous la houlette de Jean-Christophe Monnier, une partition de violoncelle signée de Dabid Geringas complète cette parution.
Pablo de Sarasate, « Romanza andaluza », Spanischer Tanz n°3 pour violon et piano, G. Henle Verlag, ISMN : 979-0-2018-1346-2
C’est avec Sarasate que ce florilège de partitions s’achève. A la demande de l’éditeur allemand Fritz Simrock, Sarasate compose une série de danses espagnoles pour violon et piano. Simrock en publie d’abord quatre cahiers dans lesquels matériaux populaires s’associent au langage personnel de Sarasate. Succès musical et commercial, Sarasate poursuit avec dix autres pièces dans le même état d’esprit mais avec une configuration différente cette fois. La « Romanza andaluza » est achevée en 1878 lors d’une tournée du compositeur en Scandinavie. Douce, sensuelle et légère, la pièce est dédiée à la violoniste Wilma Norma-Neruda. Les doigtés et les coups d’archet du compositeur sont proposés ici tandis que, sous la direction de Peter Jost, une autre proposition de la main d’Ingolf Turban complète l’ouvrage.
Ayrton Desimpelaere